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Trump peut remporter la présidentielle s'il parvient à la transformer en "référendum contre Clinton" (experts)

Publié le 2016-07-19 à 04:41 | french.xinhuanet.com

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WASHINGTON, 18 juillet (Xinhua) -- Le candidat désigné du Parti républicain à la présidentielle américaine, Donald Trump, doit réussir à transformer l'élection en une sorte de "référendum" contre sa rivale Hillary Clinton s'il souhaite conquérir la Maison-Blanche en novembre, ont avancé des experts.

Le tempérament brusque et querelleur de Donald Trump pourrait en effet lui faire perdre un certain nombre de votes au profit de Mme Clinton, simplement parce qu'elle représente la seule autre alternative pour les votants. M. Trump peine de fait à convaincre ceux qui estiment que son tempérament colérique le rend inapte à devenir président.

M. Trump a réussi à galvaniser les militants républicains, de plus en plus lassés par les élites de Washington, qu'ils considèrent comme incapables de les représenter. Beaucoup s'insurgent également contre la faiblesse de l'économie américaine, qui commence à faire payer un prix très lourd à la classe ouvrière, en dépit des dénégations répétées de Washington.

Dans le même temps, M. Trump a plusieurs fois tenu des propos extrêmes ou excentriques qui ont suscité de sérieuses inquiétudes à son sujet, comparant par exemple tous les Mexicains à des violeurs, ou proposant d'interdire l'entrée des Etats-Unis à tous les Musulmans. Ce genre de propos lui a aliéné l'électorat d'origine hispanique, qui représente pourtant un pourcentage crucial des électeurs, ainsi que de nombreux électeurs non-affiliés.

Mais si Donald Trump parvenait à renverser la situation et à présenter cette élection comme un "référendum sur Hillary Clinton", sur les scandales qui lui sont associés et sur ses échec présumés en matière de leadership, il pourrait encore bel et bien s'emparer de la Maison-Blanche, selon certains experts.

"Pour le moment, l'élection est un référendum pour ou contre Trump. Si Donald Trump arrive à en faire un référendum pour ou contre Clinton, ou pour ou contre ce que l'ouvrier blanc moyen perçoit comme une économie injuste, il gagnera", a déclaré à Xinhua Ford O'Connell, un stratège politique républicain.

"Trump veut faire de l'élection un référendum contre Clinton, et Clinton veut en faire un référendum contre Trump. Celui qui remportera ce bras de fer remportera également l'élection", a-t-il expliqué.

Lundi, s'est ouverte la très attendue Convention nationale républicaine, au cours de laquelle M. Trump devrait être officiellement nominé comme candidat unique des Républicains par les dirigeants du parti.

Alors même que les Etats-Unis sont encore sous le choc d'une série d'embuscades et de meurtres ayant coûté la vie à près d'une dizaine de policiers en moins de deux semaines, et que les tensions entre la communauté noire et la police sont au plus haut depuis des décennies, M. Trump essaie de se présenter comme le candidat de la loi et de l'ordre.

A ces évènements s'ajoute une montée en puissance du terrorisme à l'échelle mondiale, après plusieurs attaques terroristes majeures dans l'Etat américain de Floride, à Istanbul en Turquie et à Paris en France - des attaques qui ont coûté la vie à des centaines de civils innocents en l'espace d'un mois à peine.

M. Trump s'est efforcé de décrire Mme Clinton comme essentiellement incompétente au cours de son mandat de Secrétaire d'Etat dans l'administration Obama, arguant notamment que le monde est devenu plus dangereux au cours de la présidence de Barack Obama, et que Mme Clinton a elle-même joué un rôle dans la résurgence du terrorisme.

Il a également avancé que la vague récente d'agressions à l'encontre de la police - dans le cadre de laquelle cinq officiers à Dallas, au Texas, et trois officiers à Bâton Rouge, en Louisiane, ont été pris en embuscade et tués par des hommes armés noirs - menace de dégénérer en une détérioration générale de l'ordre public aux Etats-Unis.

Le magnat de l'immobilier new-yorkais a soutenu que la victoire de Mme Clinton aggraverait la situation, et des experts affirment que si ce type de discours continue de remporter un certain succès, M. Trump pourrait arracher la présidentielle à son adversaire.

Dans un sondage récemment réalisé par l'institut Gallup, alors que la plupart des autres institutions américaines - notamment le Congrès - ne sont que peu considérées par les Américains, les deux seules qui sont majoritairement soutenues sont l'armée et la police. Un résultat qui pourrait être de bon augure pour M. Trump, d'après les experts.

Dans la moyenne des sondages nationaux publiée lundi par Real Clear Politics, la candidate démocrate, Mme Hillary Clinton, ne devance plus le ronflant millionnaire que de 3,2 points de pourcentage ce qui, compte tenu de la marge d'erreur (2 %), place les deux candidats pratiquement au coude à coude.

Selon des sondages récents, M. Trump devance Mme Clinton dans un certain nombre d'États clés susceptibles de déterminer l'issue de l'élection.

Le sondage de l'université du Quinnipiac dans les États clés montre que M. Trump pourrait arriver en tête en Floride et en Pennsylvanie, mais que les deux candidats seraient à égalité dans l'Ohio. Ces résultats sont de bonne augure pour M. Trump, car arriver en tête dans ces États peut faire la différence pour un candidat.

"Il peut gagner, mais le calendrier ne joue pas en sa faveur. Cependant, la mauvaise semaine qu'a passée Mme Clinton à cause de ses courriels l'a réellement fait progresser", note M. O' Connell.

En réalité, au cours de ces dernières semaines, le Federal Bureau of Investigation (FBI) n'a pas réussi à donner suite aux accusations selon lesquelles l'utilisation par Mme Clinton, alors qu'elle était secrétaire d'État, d'un serveur et d'une messagerie à des fins privées a constitué une atteinte à la sécurité nationale.

Néanmoins, en dépit du fait que Mme Clinton n'a pas été poursuivie, le chef du FBI, James Comey, a déclaré publiquement que la candidate avait été négligente dans sa gestion de la sécurité du pays.

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