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Une bactérie porteuse d'un gène de résistance à tous les antibiotiques détectée chez un second patient américain

Publié le 2016-07-12 à 04:43 | french.xinhuanet.com

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WASHINGTON, 11 juillet (Xinhua) -- Une bactérie porteuse du gène de résistance aux antibiotiques MCR-1, qui neutralise l'efficacité de la colistine, un antibiotique de dernier recours, a été détectée chez un second patient aux Etats-Unis, ont déclaré lundi des chercheurs.

Le gène a été retrouvé dans un échantillon d'Eschereria coli (E. coli) prélevé en 2015 sur un patient new-yorkais, selon une étude publiée dans Agents antimicrobiens et chimiothérapie, un des journaux de la Société américaine de microbiologie.

Une bactérie d'E. coli disposant du gène MCR-1 avait précédemment été découverte dans un échantillon d'urine prélevé en mai dans l'Etat de Pennsylvanie sur une femme n'ayant pas récemment voyagé en dehors des Etats-Unis.

Le gène MCR-1 rend les bactéries résistantes à la colistine, un antibiotique utilisé en dernier recours pour traiter les patients souffrant d'infections résistantes à tous les autres médicaments, comme par exemple les Entérobactéries résistantes aux carbapénèmes.

Les experts médicaux américains ont souligné que cette découverte était inquiétante, dans la mesure où le gène MCR-1 existe sur un plasmide, une molécule d'ADN autonome capable de se transférer d'une espèce de bactérie à une autre, contribuant ainsi à répandre ses propriétés de résistances aux antibiotiques.

Dans une étude en cours, les chercheurs, chargés de la coordination du programme mondial de surveillance microbienne SENTRY, ont testé 13 526 échantillons d'E. Coli et 7 480 échantillons de Klebsellia Pneumoniae prélevés en 2015 dans des hôpitaux de la région Asie-Pacifique, d'Amérique Latine, d'Europe et d'Amérique du Nord.

Ils ont découvert que 390 de ces souches, soit 1,9 %, étaient résistantes à la colistine, et que 19 d'entre elles étaient porteuses du gène MCR-1.

Les 19 échantillons concernés proviennent de dix pays situés dans toutes les régions du globe. L'un des échantillons provient d'un patient new-yorkais infecté par E. coli, et dont le nom n'a pas été révélé.

Les prélèvement testés positifs pour le gène MCR-1 se sont cependant avérés vulnérables à plusieurs agents antimicrobiens couramment utilisés, dont les carbapénèmes, et plusieurs médicaments récemment approuvés pour lutter contre les bactéries à Gram négatif, a déclaré Mariana Castanheira, directrice de recherche en microbiologie et biologie moléculaire aux laboratoires JMI de l'Iowa.

Cela signifie que ces souches n'ont que peu de chances de causer des infections difficiles à traiter pour le moment, a souligné Mme Castanheira.

Néanmoins, la présence du gène MCR-1 reste inquiétante en raison de sa capacité à transmettre sa résistance à la colistine à d'autres bactéries, et notamment aux Entérobactéries résistantes aux carbapénèmes.

Une telle transmission poserait en effet un risque de voir se développer des souches de bactéries résistantes à tous les antibiotiques, a déclaré de son côté le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).

Le gène MCR-1 a pour la première fois été isolé en Chine à la fin de l'année 2015, chez des humains aussi bien que chez des animaux d'élevage.

Suite à cette découverte, les scientifiques du monde entier se sont mis à la recherche d'autres bactéries porteuses du gène MCR-1, et en ont depuis découvert en Europe et au Canada.

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