ALGER, 19 juin (Xinhua) -- Les réseaux sociaux ont été coupés durant la nuit de samedi à dimanche sur tout le territoire algérien afin d'éviter une éventuelle fuite des sujets du baccalauréat.

Le ministère de l'Education nationale avait averti auparavant de cette coupure, expliquant que le but de cette opération, la première du genre dans le pays, était de s'épargner le scénario d'une fuite massive qui a caractérisé ces examens il y a quelques semaines.

En effet, la première session d'examens du baccalauréat des différentes filières s'était déroulée du dimanche 29 mai au jeudi 2 juin. Mais, à la veille du passage de certaines épreuves, les sujets et les réponses ont été postés et partagés sur les réseaux sociaux.

A l'issue de cette fraude généralisée, une réunion a rassemblé le 5 juin dernier le Premier ministre Abdelmalek Sellal et sa ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, avec de hauts responsables de l'éducation, de la justice, des télécommunications, de la police et de la gendarmerie chargés de la lutte contre la cybercriminalité.

Il a été décidé à cette occasion de refondre les matières concernées par la fraude ou encore de couper les réseaux sociaux et d'arrêter les personnes impliquées pour qu'un tel scandale ne se reproduise pas.

S'exprimant sur ces incidents qui ont pris des proportions politiques, M. Sellal les a qualifiés d'"atteinte à la sécurité nationale", en prévenant que la justice sera "intransigeante" envers toutes les personnes impliquées dans ces fuites.

Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND, au pouvoir) et directeur de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, a estimé qu'il s'agissait "d'un complot perpétré contre la ministre de l'Education qui a engagé des réformes courageuses de l'école. Des réformes qui déplaisent à certains".