(VOIX DE XINHUA) Qu'est-ce que les Chinois pensent de Nuit debout?
Publié le 2016-04-28 à 20:54 | french.xinhuanet.com
(Xinhua/Zheng Bin)
Par WANG Songyu
BEIJING, 28 avril (Xinhua) -- La vague du mouvement Nuit debout a influencé plus de 70 villes en France, ayant débuté avec la protestation contre le projet de loi travail et étant maintenant élargie à une série de sujets tels que la gestion sociale, le système électoral, les droits des femmes, etc.
Etant un phénomène social ayant débuté il y a à peu près un mois, le mouvement Nuit debout provoque des débats parmi les internautes chinois et les Chinois habitant en France.
Les Français ont pour tradition de réfléchir aux problèmes sociaux. Laisser entendre tous genres d'opinion et débattre de celles-ci représente les valeurs des noyaux durs des Français. "Les manifestations ne sont pas rares en France, mais on constate des différences cette fois-ci", a indiqué à Xinhua Sun Xuan, étudiante chinoise en programme d'échange de l'Institut de diplomatie de Chine.
"Par rapport à la manifestation dans la rue, les débats et les discours sont plus rationnels et pacifiques", a-t-elle noté, "les Français croient que leur pays a sombré dans la gêne. Nuit debout ne va pas forcément régler le problème, mais ce mouvement n'est pas une tentative insignifiante".
Comme c'est le cas dans d'autres Etats-providence, la France semble "un paradis pour les paresseux", selon des internautes chinois.
"Ces étudiants en colère n'ont pas tous trouvé un boulot, est-ce qu'il ne vaut pas mieux qu'ils en trouvent d'abord avant de participer à ce genre de discussion?", a exprimé un internaute surnommé "Yuewu".
Luo Hao, Chinois habitant en France, estime que "nous voulons tous des réformes, mais personne ne veut voir son propre intérêt touché. C'est le problème et l'essence même du mouvement Nuit debout". "Les habitant chinois ne sont pas présents parmi les militants parce que cela n'est pas nécessaire pour eux. Les Chinois tiennent au principe : on travaille pour avoir de quoi manger", a expliqué M. Luo.
"Les activités du mouvement devraient s'arrêter à minuit, mais le fait est qu'elles continuent souvent jusqu'à 6h du matin. Les résidents dans les environs ont du mal à s'endormir car la musique et les bruits durent toute la nuit. Les gens boivent beaucoup, taguent des murs et brisent les fenêtres des restaurants et des bars. Les habitants sont très mécontents. Les participants du mouvement n'ont ni de porte-parole, ni de responsables. Tout le mouvement donne une impression pétaudière. On ne sait pas ce que les gens veulent vraiment faire", a confié à Xinhua Fu Xiaoxin, technicienne chinoise de télécommunications en France.
Mme Fu a travaillé pendant 16 ans en France. Elle trouve que le système social de ce pays est un peu compliqué, il y a trop de protections. "Par exemple, en France on a le droit aux allocations de chômage de deux ans après six mois de travail. Ces allocations seront enlevées si on démissionne. La période d'essai en France est longue. Lors de la période d'essai, le patron et l'employé peuvent suspendre le contrat à tout moment. Une fois le contrat suspendu, l'employé n'obtient rien. Dans ce cadre, les gens n'osent pas démissionner ou changer de poste facilement. On sait ce qu'on perd, pas ce qu'on retrouve", a-t-elle expliqué.
"La France connaît depuis des années une croissance faible, il faut des changements. Sinon, tout le monde va perdre leur pension de retraite dans dix ans", a-t-elle poursuivi. "La France appartient à tout le monde habitant dans ce pays, et elle a besoin des efforts actifs de tout le monde. J'espère que les gens puissent travailler bien au lieu de ne penser qu'à demander des allocations. Plus de travail signifie plus de défis, mais l'établissement d'un organisme normal de compétition est plus pragmatique que le mouvement Nuit debout".
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