Hillary Clinton, candidate démocrate à la présidentielle américaine 2016, donne un discours lors d'un rassemblement dans un lycée à Cedar Rapids, en Iowa aux États-Unis, le 30 janvier 2016. (Xinhua/Yin Bogu)
Par WANG Songyu
BEIJING, 27 avril (Xinhua) -- Hillary Clinton, la candidate démocrate à la Maison Blanche, a redit jeudi dernier que son plus grand regret politique était d'avoir "voté les pouvoirs à George W. Bush en Irak", un revirement par rapport à la campagne présidentielle de 2008 où elle avait défendu son vote positif en faveur de la guerre.
La guerre en Irak, qui a débuté en mars 2003, est considérée comme l'origine des désordres au Moyen-Orient ces dernières années.
Depuis la déclaration de guerre de M. Bush, les Etats-Unis ont été la cible des accusations de la communauté internationale pendant plus de dix ans en raison de leurs interventions en Irak et même dans toute la région du Moyen-Orient.
Aujourd'hui, étant donné l'aggravation de la situation sécuritaire et des conditions de vie des peuples de cette région, le gouvernement américain ne peut pas être facilement pardonné pour ce simple "regret".
De plus, le regret d'Hillary Clinton vient trop tard. Des observateurs estiment qu'il est douteux que ce regret vienne du fond du coeur et qu'il est plutôt un signe de démagogie politique étant donné qu'il a été formulé en campagne présidentielle.
"Les excuses d'Hillary pour l'invasion de l'Irak et la guerre ne sont que des efforts pour avoir plus de voix d'électeurs", explique à Xinhua Khaled Abdul Jabbar, professeur de l'Université d'Aden au Yémen.
Il relève que Washington a certes reconnu son erreur avant la retraite des forces américaines d'Irak en 2011, mais que le gouvernement américain n'en a pas tiré les leçons. Depuis, les Etats-Unis se sont mués en tireurs de ficelles pour intervenir indirectement dans les affaires du Moyen-Orient, notamment après l'éclosion du "Printemps arabe".
"Si elle veut vraiment s'excuser, comment peut-elle continuer d'intervenir et d'essayer de renverser les pouvoirs de certains pays arabes?", souligne le professeur.
Selon le politologue Saleh Mukhtar, Hillary Clinton n'a tiré aucune leçon de son erreur d'avoir voté en faveur de l'invasion de l'Irak.
"Elle croit toujours qu'il est normal de lutter contre d'autres pays par la force. Pourquoi veut-elle faire pareil en Syrie et en Libye? Pourquoi veut-elle installer des zones d'exclusion aérienne en Syrie après s'être excusée d'avoir lancé la guerre d'Irak?", se demande-t-il.
D'après M. Mukhtar, dans la plupart des pays arabes, les gens critiquent "le plus grand regret politique" de Mme Clinton. Avec le trouble vécu toutes ces années, les peuples des pays arabes ne croient plus ce que disent les hommes politiques américains car ils savent qu'il est impossible que le gouvernement américain puisse contribuer à la démocratie et la prospérité des pays arabes.
Plusieurs décennies d'erreurs désastreuses de la part de Washington ont transformé le Moyen-Orient en un lieu en proie depuis de longues années à des conflits, des tueries et au sous-développement.
La guerre en Irak n'est pas la dernière erreur commise par les Etats-Unis et Hillary Clinton n'est pas la seule dans ce cas parmi les dirigeants politiques américains. Le plus tôt les Etats-Unis cesseront d'imposer leur propre idéologie à d'autres, mieux la planète s'en portera, pour le plus grand profit de la stabilité et d'une paix durable.
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WASHINGTON, 21 avril (Xinhua) -- La candidate démocrate à la Maison Blanche, Hillary Clinton, a redit jeudi que son plus grand regret politique était d'avoir "voté les pouvoirs à George W. Bush en Irak".
