Des gens participent au mouvement citoyen "Nuit Debout" à la place de la République, à Paris, capitale française, le 22 avril 2016. (Xinhua/Zheng Bin)
PARIS, 25 avril (Xinhua) -- Né de la contestation du projet de loi Travail, le mouvement citoyen "Nuit Debout" continue de mobiliser à la place de la République, malgré une première tentative d'évacuation des lieux.
Depuis le 31 mars dernier, date du premier rassemblement nocturne "Nuit Debout" à la place de la République, des milliers de personnes répondent chaque soir à l'appel de ce mouvement.
Sous les tentes installées à la place de la République, les assemblées se forment et les participants s' expriment et échangent librement.
Les débats vont au-delà de la seule contestation de la loi Travail et s'élargissent à des problématiques plus générales telles que le chômage, l'immigration, le logement, la précarité...
Pour approfondir les discussions sur des sujets précis, plusieurs commissions sont mises en place par les organisateurs. C' est par exemple le cas de la commission "Françafrique" qui a pour rôle "d' informer, échanger et de trouver des moyens de lutte pour que cesse la domination politique, économique et militaire française envers ses anciennes colonies", indique le manifeste du mouvement.
Ou encore la commission Doléances, "créée pour recevoir et archiver toutes idées, propositions, doléances, puis les transmettre aux commissions concernées".
Sur son site, (convergence-des-luttes.org), "Nuit Debout" se définit comme un "collectif informel, composé d' intermittents, de syndicalistes et de citoyens engagés, déterminés à s' unir pour faire entendre leur ras-le-bol de la politique gouvernementale".
Ce mouvement populaire qui a fait de la place de la République une Agora où des milliers de personnes viennent chaque soir exprimer leur mécontentement, s'est depuis étendu à plusieurs villes de France.
Nantes, Rennes, Marseille, Bordeaux etc ainsi que les petites villes de provinces comme Lorient, Limoges... imitent Paris et tiennent leurs assemblées populaires.
Plusieurs personnalités prennent part aux rassemblements du mouvement. A paris, l' ancien ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis a manifesté en soutien aux militants de "Nuit Debout", le 16 avril dernier, à la place de la République."Je vous apporte le soutien d'Athène", a lancé M. Varoufakis à la foule.
Seulement, "Nuit Debout" ne fait pas que des émules, plusieurs responsables politiques ont réclamé l'interdiction de ses rassemblements nocturnes, évoquant des questions de sécurité.
"Je suis profondément choqué qu'on ait d'un côté l'état d'urgence et que de l'autre, on tolère ce type de rassemblement. Il y a une incohérence totale à maintenir l'état d'urgence et à laisser Notre-Dame-des-Landes occupée par des zadistes et la place de la République par Nuit Debout", a expliqué sur Europe1 l'ancien Premier ministre (LR) François Fillon.
Le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a également indiqué les mêmes raisons sur France info, faisant allusion aux heurts et dégradations qui avaient lieu aux alentours de la place de la République.
"La violence s'est invitée (...) donc la difficulté est là. C'est-à-dire que l'on peut discuter, dialoguer, mais si ça tourne à la violence, on ne peut pas tolérer", a dit M. Cambadélis.
Evacué de la place de la République tôt le matin par la police, au terme de sa onzième nuit d' occupation, le mouvement "Nuit Debout" a réinvesti le soir même les lieux.
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