L'interventionnisme américain au Moyen-Orient est non constructif et improductif (COMMENTAIRE)
Publié le 2016-04-24 à 16:13 | french.xinhuanet.com
BEIJING, 24 avril (Xinhua) -- L'interventionnisme persistant des Etats-Unis au Moyen-Orient a provoqué des catastrophes humanitaires colossales, un nombre massif de réfugiés, des pays détruits et le renversement illégal de gouvernements légitimes dans la région. Il s'est avéré non constructif et improductif, entraînant des retours de bâton.
Plusieurs décennies d'erreurs désastreuses de la part de Washington ont transformé le Moyen-Orient en un lieu en proie depuis de longues années à des conflits, des tueries et au sous-développement.
En outre, les crises croissantes provoquées par le terrorisme et l'afflux de réfugiés, conséquences directes de l'ingérence des Etats-Unis, se sont retournées contre un Oncle Sam dominateur et ses alliés européens angoissés.
Hillary Clinton, la candidate démocrate à la Maison Blanche, a redit jeudi dernier que son plus grand regret politique était d'avoir "voté les pouvoirs à George W. Bush en Irak", un revirement par rapport à la campagne présidentielle de 2008 où elle avait défendu son vote positif en faveur de la guerre.
Qu'une responsable politique américaine admette que les choses "ne se soient pas passées de la façon" dont elle pensait qu'elles se dérouleraient, voilà de belles paroles. Mais ce sont les Irakiens seuls qui doivent avaler la potion amère de l'interventionnisme américain : conflits sectaires, montée de l'Etat islamique (EI) et déplorables pertes de vies civiles.
De l'Afghanistan à la Libye et de la Syrie à Gaza, les horreurs engendrées par l'ingérence américaine dans la région, autrefois décrite dans la Bible comme "une terre ruisselant de lait et de miel", sont trop nombreuses pour être recensées.
Ironiquement, il semble que les Etats-Unis n'aient pas eux-mêmes tiré profit de leur ingérence au Moyen-Orient. En revanche, celle-ci a provoqué guerres, effusions de sang, attentats et réfugiés, pour n'en citer que quelques-uns.
La réalité a donné une bonne gifle à l'Oncle Sam. Des groupes radicaux comme l'EI, dont l'intolérance et la barbarie fondamentalistes ont éclipsé celles d'Al-Qaïda, ont débordé de la région et se sont infiltrés en Europe et en Amérique du Nord pour ourdir des attaques brutales contre des civils.
La participation des Etats-Unis au renversement du régime de Kadhafi en Libye a débouché en septembre 2012 sur l'attaque du consulat américain à Benghazi par des islamistes et la mort de leur ambassadeur, Chris Stevens.
Est-il possible que la déclaration de Mme Clinton puisse pousser les grands pontes à Washington et le peuple américain à réévaluer les justifications de l'interventionnisme américain au Moyen-Orient ?
Peut-être. Après tout, cette possibilité est plus grande que jamais, compte tenu de l'aversion considérable de l'opinion publique américaine envers la politique étrangère égocentrique et égoïste de Washington, une politique qui pourrait bien leur coûter leur propre bien-être et sécurité.
Le plus tôt les Etats-Unis cesseront d'imposer leur propre idéologie à d'autres, mieux la planète s'en portera, pour le plus grand profit de la stabilité et d'une paix durable.
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BEIJING, 14 avril (Xinhua) -- Le président américain Barack Obama a avoué dimanche dernier que la pire erreur de sa présidence pourrait "probablement" être le manque de suivi après l'intervention militaire des Etats-Unis en Libye en 2011, cependant, la politique vis-à-vis de la Libye n'est pas la seule erreur commise par les Etats-Unis au Moyen-Orient.

