DJIBOUTI, 9 avril (Xinhua) -- Au pouvoir depuis 1999, Ismail Omar Guelleh, qui se présentait pour un quatrième mandat consécutif, a remporté vendredi l'élection présidentielle djiboutienne, selon les résultats que vient de proclamer le ministre djiboutien de l'Intérieur, Hassan Hassan Omar Mohamed.

Après le dépouillement de 68% des suffrages exprimés, le président sortant a obtenu 112 258 voix soit 86,68%, franchissant déjà largement le seuil des 50% pour l'élection, selon les chiffres donnés par M. Omar Mohamed.

Outre le président sortant et candidat de l'Union pour la Majorité Présidentielle (UMP), cinq autres candidats, notamment MM. Omar Elmi Khaireh, Mohamed Daoud Chehem, de la coalition de l'opposition, l'Union pour le Salut National (USN), Mohamed Moussa Ali, Djama Abdourahman Djama et Hassan Idriss Ahmed (candidats indépendants) étaient en lice pour ce scrutin.

Toujours selon cette même source, l'actuel chef de l'Etat djiboutien a en effet recueilli entre 74 et 75% des voix dans la capitale, qui compte plus de 60% de la population totale de ce petit pays de la corne de l'Afrique.

Le président Guelleh aurait enregistré son meilleur score à Ali-Sabieh, deuxième ville du pays, et à Obock, capitale historique du pays, où il est crédité de 94% des voix.

S'agissant des autres candidats, le ministre djiboutien de l'Intérieur a annoncé dans sa déclaration que, sur 68 % des suffrages exprimés, le candidat de l'opposition, Omar Elmi Khaireh, a récolté 9474 voix, soit 7,32 %, alors que MM. Mohamed Daoud Chehem et Mohamed Moussa Ali ont respectivement obtenu 2959 voix (2,28%) et 1982 voix (1,53%).

Poursuivant son intervention, le ministre de l'Intérieur a indiqué que 1805 électeurs, soit 1,39 % des suffrages exprimés, ont accordé leur confiance à M. Hassan Idriss Ahmed, alors que 1029 électeurs (0,79%) ont voté pour M. Djama Abdourahman Djama, tous deux candidats indépendants.

M. Hassan Omar Mohamed, qui s'est félicité par ailleurs du "climat d'apaisement, de sérénité et de responsabilité" dans lequel s'est déroulé l'élection présidentielle, a tenu à adresser ses "chaleureuses et sincères félicitations" au président réélu de Djibouti.

Interrogé par la télévision nationale djiboutienne, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Abdi Ismaèl Hersi, a indiqué que les opérations de vote se sont déroulées normalement aussi bien dans la capitale que dans les régions de l'intérieur.

"Aucun incident n'est venu entacher le scrutin", a déclaré en substance M. Hersi qui a mis l'accent sur "le climat de sérénité" dans lequel se sont tenues les élections.

Le président de la CENI s'est félicité dans la foulée de "la maturité dont ont fait preuve les Djiboutiens en accomplissant leur devoir civique dans le calme et de manière responsable".

Quelque 187.090 électeurs étaient inscrits pour cette élection présidentielle, la cinquième de l'histoire politique de ce pays.

Âgé de 68 ans, lors de son dernier meeting, le président sortant avait promis qu'en cas de victoire, il combattrait la corruption en mettant en œuvre des mesures beaucoup plus sévères.

Le candidat de la coalition UMP a également promis de vaincre le premier ennemi de la jeunesse djiboutienne : le chômage.

Le Président Guelleh qui s'est présenté lors de cette élection comme "le garant de l'unité nationale et la stabilité dans une région profondément troublée" compte surtout poursuivre sa politique de grands travaux qu'il a initié durant son dernier mandat avec des grands projets d'infrastructures, notamment des ports et des aéroports, des oléoducs et des gazoducs ou encore des nouveaux chemins de fer reliant Djibouti à l'Ethiopie, qui sont financés pour la plupart par la Chine.

Cependant, bien que cette politique a su booster l'économie djiboutienne, avec une croissance positive depuis plus de cinq années et estimée à 6% en 2016 par le FMI, la répartition de la richesse reste toujours très inégalitaire, et un chômage de masse, qui frappe les jeunes et surtout les jeunes diplômés, persiste toujours.

Située au croisement de la mer Rouge et de l'océan Indien, Djibouti abrite l'unique base militaire des Etats-Unis en Afrique. Cet Etat de la Corne d'Afrique qui compte moins d'un million d'habitants et indépendant seulement depuis 1977 accueille également sur son sol plusieurs autres forces internationales, en majorité européenne, dans le cadre de la lutte contre la piraterie maritime.