Des policiers vérifient les valises de passagers dans la Gare de Bruxelles-Central à Bruxelles en Belgique, le 23 mars 2016. (Xinhua/Ye Pingfan)
Par WANG Songyu/SHEN Xiaoquan
BEIJING, 30 mars (Xinhua) -- Les attentats dans la capitale belge revendiqués par l'Etat islamique (EI) ont fait la une des journaux récemment. Ces attaques rappellent celles de Paris le 13 novembre dernier, mais le mode opératoire ressemble plus aux attentats de Madrid en 2004 et de Londres en 2005. A l'heure où l'Europe est touchée en plein cœur et à une telle échelle, des leçons doivent être tirées.
LES TERRORISTES FONT CE QU'ILS VEULENT
Quelques jours seulement avant les explosions, la police belge a découvert un groupe terroriste caché dans le quartier de Molenbeek à Bruxelles, où a été arrêté Salah Abdeslam, un Français d'origine marocaine de 23 ans suspecté d'avoir participé aux attentats à Paris le 13 novembre 2015.
Des attentats terroristes sans précédent ont alors frappé Bruxelles, un acte de représailles contre le gouvernement belge. L'EI a revendiqué les attentats, montrant que bien que son réseau avait été touché, l'organisation avait toujours la capacité de lancer des attaques partout en Europe, ce qui n'est pas moins terrifiant que les attentats eux-mêmes.
Cette série d'explosions a été un choc, mais elle n'est pas vraiment surprenante. Les responsables du ministère belge de l'Intérieur avaient prévenu que la menace terroriste en Belgique était au plus haut niveau malgré l'arrestation de Salah Abdeslam. Des signes indiquaient que des attentats terroristes pourraient avoir lieu. Et cela s'est bel et bien produit le 22 mars.
L'ETAT ISLAMIQUE A DECLARE LA GUERRE A L'EUROPE
L'objectif de l'EI est évident : menacer toute l'Europe en perpétrant des attentats terroristes en France et dans la capitale de l'UE.
La France mène des frappes aériennes contre l'EI en Irak depuis automne 2014. Elle est devenue l'un des acteurs majeurs de la coalition occidentale antiterroriste. Ainsi, la France est inévitablement devenue une cible prioritaire de l'EI. Par ailleurs, Paris est une métropole internationale dont l'influence est bien plus importante que certaines autres villes. Un attentat terroriste à Paris est donc plus "satisfaisant" pour le groupe terroriste.
Bruxelles n'a pas non plus été visée par hasard. Il est connu que la Belgique est devenue un terrain privilégié pour les organisations terroristes internationales qui souhaitent planifier des attentats en Europe. L'EI peut commettre des attentats plus facilement dans le pays. Mais le groupe terroriste a d'autres raisons de choisir Bruxelles : Bruxelles est le cœur de l'Europe. Frapper Bruxelles, c'est frapper l'Europe, comme l'a déclaré le président français François Hollande. Les attentats dans la ville sont donc une déclaration de guerre à toute l'Europe.
Il ne suffit donc pas pour l'Europe d'être en deuil pour la Belgique : les attentats de Paris et de Bruxelles pourraient n'être que le début du cauchemar pour le continent.
L'EUROPE SUBIT LES CONSEQUENCES DES CONFLITS AU MOYEN-ORIENT
"Nous sommes [...] dans un contexte au Moyen-Orient qui est extrêmement préoccupant et qui a des conséquences sur l'Europe toute entière", a indiqué le président français. Les attentats de Paris, de Bruxelles et de Copenhague sont liés aux troubles au Moyen-Orient et en particulier à la guerre en Syrie et en Irak, a-t-il estimé.
Selon un rapport d'Europol publié en février, 3.000 à 5.000 citoyens de l'Union européenne seraient retournés dans l'UE après avoir été formés par l'EI en Syrie et en Irak, autant de "djihadistes dormants" dont l'objectif est de passer à l'acte. Rob Wainwright, directeur d'Europol, a indiqué à la presse que la menace terroriste en Europe avait atteint un niveau sans précédent depuis dix ans.
Les attentats terroristes ne sont que les répercussions des troubles au Moyen-Orient. L'EI connaît des difficultés actuellement en Syrie et déplace ses combattants vers d'autres régions.
En outre, des millions de réfugiés fuient le Moyen-Orient pour rejoindre l'Europe, ce qui pose de grandes difficultés au continent. Le terrorisme et la vague migratoire sont les deux crises auxquelles l'Europe doit faire face à cause des conflits au Moyen-Orient.
L'EXTREME DROITE A LE VENT EN POUPE
Les multiples attentats terroristes ont alimenté la peur des migrants chez les Européens.
Aux Etats-Unis, le candidat républicain Donald Trump n'a pas manqué cette occasion. A la suite des attentats de Bruxelles, il a proposé des politiques xénophobes encore plus radicales qui trouvent un écho chez certaines personnalités ou certains partis politiques d'Europe : les partis d'extrême droite en France, au Royaume-Uni et en Allemagne, qui prétendent résoudre la crise en proposant de "meilleures solutions".
Selon certains observateurs, les attentats de Bruxelles ont augmenté les chances de Donald Trump d'être élu président et favorisé la montée des partis d'extrême droite en Europe. En effet, ils tirent parti des craintes du public vis-à-vis de la sécurité et posent déjà une menace irréfutable aux grands partis traditionnels. On peut donc s'attendre à un changement radical de la scène politique en Europe.
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BEIJING, 23 mars (Xinhua) -- Des attentats terroristes ont frappé Madrid en 2004, Londres en 2005, et Paris en 2015. Cette fois-ci, c'est Bruxelles, "coeur de l'Europe", qui a été visée.
