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(VOIX DE XINHUA) Barrer la route au "terrorisme nucléaire"

Publié le 2016-03-29 à 22:06 | french.xinhuanet.com

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Une semaine d'actualités en images (du 21 au 27 mars 2016)

George Martin

Par Wang Huanying

BEIJING, 29 mars (Xinhua) -- Alors que le terrorisme s'étend chaque jour davantage à travers le monde, il s'avère de plus en plus pressant d'unir tous les efforts pour garantir la sécurité nucléaire et barrer la route au "terrorisme nucléaire".

Selon de récents reportages de médias belges et internationaux, le réseau terroriste bruxellois responsable des attentats de mardi dernier à Bruxelles aurait cherché à commettre quelque chose de plus redoutable : lancer une attaque contre une centrale nucléaire du pays.

Une telle présomption n'est pas incroyable, alors qu'une vidéo inquiétante a été découverte lors d'une perquisition menée en Belgique dans le cadre de l'enquête sur les attentats du 13 novembre à Paris. Ce clip d'une dizaine d'heures montre les allées et venues d'un haut responsable du secteur nucléaire belge, chez lui en Flandre.

Les enquêteurs se demandent donc si des terroristes avaient l'intention d'attaquer cet homme ou des sites nucléaires, voire même de s'emparer de matériaux fissiles pour tenter de fabriquer une "bombe sale".

UNE MENACE BIEN REELLE

Il est certain que des installations nucléaires se trouvent dans la ligne de mire de terroristes, estime Li Wei, expert des questions de lutte antiterrorisme à l'Institut chinois des relations internationales contemporaines (CICIR).

Les installations nucléaires clés telles que les centrales nucléaires faisant généralement l'objet d'une protection très stricte, quasiment au même niveau que les installations militaires, il est très difficile pour les terroristes de lancer des attaques directes sur ce genre de complexes, note M. Li.

Ils pourraient donc chercher à infiltrer le personnel des centrales ou à recruter des personnes parmi les employés afin de concrétiser leur terrible projet, observe M. Li, jugeant primordiale l'adoption de mesures efficaces pour remédier à cette faille, notamment par le renforcement des enquêtes et vérifications des antécédents de ceux qui travaillent dans le secteur nucléaire.

Selon des informations rapportées par certains médias, quelques années avant les attentats du 11 septembre, le chef d'al-Qaïda Oussama ben Laden, aujourd'hui éliminé par les Américains, aurait voulu décaisser jusqu'à 1,5 million de dollars pour aider le réseau terroriste à se procurer de l'uranium enrichi.

En une vingtaine d'années, près de 2.800 cas de trafic, de détention illicite ou de "pertes" de matériaux radioactifs ont été recensés, alors qu'une organisation comme le groupe Etat islamique pourrait aisément fabriquer une "bombe sale", qui répandrait des substances radioactives au moyen d'un explosif classique, s'alarme l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Une telle bombe ne nécessiterait pas d'uranium enrichi ou de plutonium et pourrait être fabriquée avec des matériaux nucléaires largement répandus dans les hôpitaux ou les universités, des locaux généralement beaucoup moins bien gardés qu'une installation nucléaire classique, indiquent des experts.

UN DEFI A RELEVER ENSEMBLE

Une des causes principales de l'accroissement de la menace du "terrorisme nucléaire" qui ne doit pas être négligée est que l'instabilité dans certains pays, et les conflits régionaux ont créé, dans une large mesure, des conditions propices à la "perte" de matériaux nucléaires, et cette situation tend à s'aggraver.

Suite à l'effondrement de l'ex-Union soviétique, une importante quantité de combustibles et de matériaux nucléaires ont disparu en raison de la mauvaise gestion et du manque de contrôle de ces substances dangereuses, ce qui a conduit à l'apparition dans les années 1990 de marchés noirs pour le commerce de matériaux nucléaires en Asie centrale et dans les Balkans.

Les troubles politiques et la détérioration de la situation sécuritaire au Moyen-Orient ont inévitablement accru les risques de perte de contrôle des matériaux nucléaires dans les pays de la région. Une catastrophe serait difficile à éviter si ces matériaux tombaient entre les mains de terroristes.

Face à un tel défi, la communauté internationale, notamment les pays disposant d'installations et de techniques nucléaires, doivent assumer leur responsabilité en renforçant le contrôle et la surveillance de leurs complexes nucléaires.

Le prochain Sommet sur la sécurité nucléaire, que les Etats-Unis accueilleront à Washington et auquel participeront des dirigeants et représentants de plus de 40 pays et gouvernements ainsi que des Nations unies, de l'Union européenne, de l'AIEA et d'Interpol, constitue une opportunité de discuter des mesures destinées à améliorer les mécanismes de gouvernance de la sécurité nucléaire dans le monde.

Il y a également un souhait fort que cette rencontre aide à créer des conditions favorables pour doter la sécurité nucléaire mondiale d'une portée plus inclusive, plus équilibrée et plus démocratique.

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