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(VOIX DE XINHUA) L'Europe, grande perdante de la crise syrienne

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2016-03-14 à 23:51

SWITZERLAND-GENEVA-SYRIA-PEACE TALKS
L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, lors d'une conférence de presse à Genève, le 14 mars 2016. (Xinhua/Xu Jinquan)

Par Wang Huanying

BEIJING, 14 mars (Xinhua) -- Ce mardi 15 mars marque le cinquième anniversaire de la guerre en Syrie. L'Europe, qui s'est profondément impliquée dans la crise syrienne dès ses débuts en soutenant la politique interventionniste des Etats-Unis vis-à-vis de ce pays du Moyen-Orient, est aujourd'hui la grande perdante de cette crise, car elle souffre de l'expansion du terrorisme et de l'afflux de migrants.

Depuis l'éclatement de troubles et de violences en 2011 dans des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient tels que la Libye, la Syrie et l'Egypte à la suite de ce que les médias occidentaux avaient qualifié de "printemps arabe", l'Occident, mené par les Etats-Unis, s'est engagé activement en soutenant les forces d'opposition au nom de la liberté et de la démocratie, mais dans le but véritable de promouvoir des changements de régime dans les pays concernés.

Dès le début de la crise, les Etats-Unis ont adopté une position profondément biaisée en faveur de l'opposition et accusé le président syrien Bachar Al-Assad d'avoir perdu sa légitimité, le président Barack Obama appelant à maintes reprises M. Assad à quitter le pouvoir.

Une telle position de Washington est une preuve de l'impérialisme américain : les Etats-Unis se sont donnés le droit de juger de la légitimité du gouvernement syrien sans se soucier de la volonté réelle du peuple syrien, ce qui n'a fait qu'aggraver la crise, a indiqué Oussama Danura, analyste politique syrien, lors d'un entretien accordé récemment à Xinhua.

L'Europe, qui, depuis l'époque de la Guerre froide, est traditionnellement sur la même longueur d'onde que les Etats-Unis en matière de diplomatie, notamment lorsqu'il s'agit d'intervenir au nom de la démocratie, a encore une fois emboîté le pas aux Américains dans la crise syrienne en soutenant l'opposition et en réclamant le départ du président Bachar Al-Assad.

Malheureusement, la crise n'a pas pu trouver une solution rapide et s'est progressivement transformée en une guerre civile générale qui dure depuis cinq ans, déchirant la Syrie et faisant plus de 270.000 morts et des millions de réfugiés.

L'Europe, adjacente au Moyen-Orient dont la Syrie fait partie, a été surprise de voir arriver depuis le début de l'année 2015 des centaines de milliers de réfugiés, dont une majorité de Syriens, ce qui a provoqué la pire crise migratoire qu'ait connu le Vieux continent depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cette crise migratoire, qui a gravement menacé le système Schengen de circulation libre au sein des pays européens adhérant à ce traité, a également créé une certaine division au sein de l'UE quant à la question de la répartition équitable des réfugiés.

Le chaos et la guerre en Syrie ont entraîné une autre conséquence que l'Europe n'aurait peut-être pas prévue : la montée en puissance de groupes djihadistes, notamment l'Etat islamique, un groupe extrémiste qui s'est emparé de larges pans de territoires en Syrie et en Irak et cherche à s'infiltrer en Europe et à élargir son emprise en Afrique du Nord.

C'est ce même groupe de l'Etat islamique qui a revendiqué les attentats terroristes perpétrés en novembre 2015 en plein coeur de Paris, attentats qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés, alors que la France, qui a largement participé au renversement du gouvernement libyen de Mouammar Kadhafi, jouait un rôle considérable dans le soutien des rebelles syriens et souhaite toujours le départ du président Bachar Al-Assad.

Effectivement, avec la complication des circonstances sur le terrain, une grande partie du soutien militaire apporté par les Américains et leurs alliés au Moyen-Orient aux insurgés syriens est tombée entre les mains des forces extrémistes, ce qui a contribué à les renforcer.

Géographiquement éloignés du Moyen-Orient, les Etats-Unis, initiateurs de la crise syrienne, ont en revanche été épargnés jusqu'ici par les flux de réfugiés et de migrants qui ont entraîné une crise humanitaire dans certains pays européens.

L'Europe a également été mise à l'écart dans les efforts internationaux visant à désamorcer la crise syrienne, la trêve entrée en vigueur en Syrie depuis le 27 février ayant été initiée par les Américains et les Russes.

Visée par des attentats et des complots terroristes et accablée par des vagues de réfugiés, deux phénomènes étroitement liés à la crise syrienne, l'Europe avale les fruits amers de sa propre politique erronée dans la gestion de cette crise.

Que l'Europe en tire une leçon et joue un rôle actif et positif dans la relance des pourparlers de paix intersyriens, étape essentielle pour la recherche d'une solution politique à la crise syrienne, qui ne saurait être résolue par les armes.

Lire aussi:

La violence en Syrie a diminué de 80 à 90% selon le secrétaire d'Etat américain John Kerry

RIYAD, 12 mars (Xinhua) -- Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré samedi que les pourparlers de paix syriens pourraient débuter lundi prochain, a rapporté la chaîne d'information Al Arabiya News.

 
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French.xinhuanet.com | Publié le 2016-03-14 à 23:51

SWITZERLAND-GENEVA-SYRIA-PEACE TALKS
L'envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, lors d'une conférence de presse à Genève, le 14 mars 2016. (Xinhua/Xu Jinquan)

Par Wang Huanying

BEIJING, 14 mars (Xinhua) -- Ce mardi 15 mars marque le cinquième anniversaire de la guerre en Syrie. L'Europe, qui s'est profondément impliquée dans la crise syrienne dès ses débuts en soutenant la politique interventionniste des Etats-Unis vis-à-vis de ce pays du Moyen-Orient, est aujourd'hui la grande perdante de cette crise, car elle souffre de l'expansion du terrorisme et de l'afflux de migrants.

Depuis l'éclatement de troubles et de violences en 2011 dans des pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient tels que la Libye, la Syrie et l'Egypte à la suite de ce que les médias occidentaux avaient qualifié de "printemps arabe", l'Occident, mené par les Etats-Unis, s'est engagé activement en soutenant les forces d'opposition au nom de la liberté et de la démocratie, mais dans le but véritable de promouvoir des changements de régime dans les pays concernés.

Dès le début de la crise, les Etats-Unis ont adopté une position profondément biaisée en faveur de l'opposition et accusé le président syrien Bachar Al-Assad d'avoir perdu sa légitimité, le président Barack Obama appelant à maintes reprises M. Assad à quitter le pouvoir.

Une telle position de Washington est une preuve de l'impérialisme américain : les Etats-Unis se sont donnés le droit de juger de la légitimité du gouvernement syrien sans se soucier de la volonté réelle du peuple syrien, ce qui n'a fait qu'aggraver la crise, a indiqué Oussama Danura, analyste politique syrien, lors d'un entretien accordé récemment à Xinhua.

L'Europe, qui, depuis l'époque de la Guerre froide, est traditionnellement sur la même longueur d'onde que les Etats-Unis en matière de diplomatie, notamment lorsqu'il s'agit d'intervenir au nom de la démocratie, a encore une fois emboîté le pas aux Américains dans la crise syrienne en soutenant l'opposition et en réclamant le départ du président Bachar Al-Assad.

Malheureusement, la crise n'a pas pu trouver une solution rapide et s'est progressivement transformée en une guerre civile générale qui dure depuis cinq ans, déchirant la Syrie et faisant plus de 270.000 morts et des millions de réfugiés.

L'Europe, adjacente au Moyen-Orient dont la Syrie fait partie, a été surprise de voir arriver depuis le début de l'année 2015 des centaines de milliers de réfugiés, dont une majorité de Syriens, ce qui a provoqué la pire crise migratoire qu'ait connu le Vieux continent depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cette crise migratoire, qui a gravement menacé le système Schengen de circulation libre au sein des pays européens adhérant à ce traité, a également créé une certaine division au sein de l'UE quant à la question de la répartition équitable des réfugiés.

Le chaos et la guerre en Syrie ont entraîné une autre conséquence que l'Europe n'aurait peut-être pas prévue : la montée en puissance de groupes djihadistes, notamment l'Etat islamique, un groupe extrémiste qui s'est emparé de larges pans de territoires en Syrie et en Irak et cherche à s'infiltrer en Europe et à élargir son emprise en Afrique du Nord.

C'est ce même groupe de l'Etat islamique qui a revendiqué les attentats terroristes perpétrés en novembre 2015 en plein coeur de Paris, attentats qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés, alors que la France, qui a largement participé au renversement du gouvernement libyen de Mouammar Kadhafi, jouait un rôle considérable dans le soutien des rebelles syriens et souhaite toujours le départ du président Bachar Al-Assad.

Effectivement, avec la complication des circonstances sur le terrain, une grande partie du soutien militaire apporté par les Américains et leurs alliés au Moyen-Orient aux insurgés syriens est tombée entre les mains des forces extrémistes, ce qui a contribué à les renforcer.

Géographiquement éloignés du Moyen-Orient, les Etats-Unis, initiateurs de la crise syrienne, ont en revanche été épargnés jusqu'ici par les flux de réfugiés et de migrants qui ont entraîné une crise humanitaire dans certains pays européens.

L'Europe a également été mise à l'écart dans les efforts internationaux visant à désamorcer la crise syrienne, la trêve entrée en vigueur en Syrie depuis le 27 février ayant été initiée par les Américains et les Russes.

Visée par des attentats et des complots terroristes et accablée par des vagues de réfugiés, deux phénomènes étroitement liés à la crise syrienne, l'Europe avale les fruits amers de sa propre politique erronée dans la gestion de cette crise.

Que l'Europe en tire une leçon et joue un rôle actif et positif dans la relance des pourparlers de paix intersyriens, étape essentielle pour la recherche d'une solution politique à la crise syrienne, qui ne saurait être résolue par les armes.

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