Le système d'asile de l'UE doit être remplacé, déclare le PM suédois au Parlement européen
Publié le 2016-03-10 à 05:49 | french.xinhuanet.com
STRASBOURG, 9 mars (Xinhua) -- Le Premier ministre suédois Stefan Lofven a lancé un appel fort mercredi pour un système d'asile commun dans l'Union européenne (UE).
Devant le Parlement européen (PE) à Strasbourg, M. Lofven a défendu la réintroduction des contrôles de passeport à sa frontière avec son voisin danois, dans l'espace Schengen, ajoutant que la "Dublin Regulation", en vertu de laquelle les demandeurs d'asile doivent faire leur demande d'asile dans le premier pays de l'UE où ils entrent, "ne marche plus et doit être remplacée."
"Durant deux mois en automne dernier, la Suède a accueilli 80 000 personnes, ce qui est équivalent à 25 millions de demandeurs d'asile par an dans l'UE dans son ensemble," a-t-il dit.
"Cela a mené notre système d'accueil au bord de l'effondrement et, en l'absence de solutions européennes, nous sommes forcés de prendre des mesures unilatérales."
M. Lofven a dit que les accords de Schengen et la libre circulation forment un pilier de l'UE, et sont cruciaux pour l'économie. Toutefois, si les Etats de l'UE n'agissent pas rapidement pour gérer la crise des migrants, l'ensemble du système risque de s'effondrer.
"J'entends beaucoup de paroles et je vois des projets pour aller de l'avant, mais je constate trop peu d'action," a-t-il déclaré aux députés. "Je demande à tous les Etats membres à prendre leurs responsabilités. Nous devons passer du chaos à un contrôle, sinon nous risquons l'avenir de la coopération européenne telle que nous connaissons aujourd'hui."
Le Premier ministre Lofven a ajouté que si l'UE ne pouvait pas créer un nouveau système d'asile, commun et durable, plusieurs pays seraient contraints d'agir unilatéralement, ce qui nuirait à la mobilité, le commerce, "et en premier lieu à tous les humains qui fuient la guerre," a-t-il poursuivi.
"La Suède va travailler à un nouveau système d'asile dans l'Union européenne qui sera basé sur une répartition égale, et dans lequel la demande d'asile est faite dans l'UE - et non pas dans un pays donné. Tout simplement, si nous voulons partager une frontière extérieure et avoir la libre circulation entre nos pays, nous devons aussi partager un système d'accueil des demandeurs d'asile", a affirmé le chef du gouvernement suédois.
"Et je ne vois pas comment les pays qui ne participent pas au système commun d'asile peuvent participer à la coopération de Schengen," a-t-il dit.
M. Lofven a également appelé l'UE à construire une "Europe sociale" basée sur une plus grande égalité et de meilleures conditions de vie pour tous ses citoyens "parce que quand les gens et les entreprises sont renforcés, les économies se développent", a-t-il commenté.