Photo d'archives prise le 24 juin 2013 montrant une école révolutionnaire de Mangyondae
BEIJING, 2 mars (Xinhua) -- Le Conseil de sécurité de l'ONU va voter mercredi de nouvelles sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) suite à son quatrième essai nucléaire, et cette dernière pourrait y répondre, mais pas de manière excessive, a estimé Kim Young Woong, chercheur à l'Institut de l'Extrême-Orient de l'Académie russe des sciences, lors d'une interview accordée à Xinhua.
La RPDC pourrait réagir à la prochaine résolution de l'ONU afin d'affirmer qu'elle ne craint pas la pression de la communauté internationale, mais il est peu probable qu'elle procédera à une nouvelle série d'essais nucléaires, étant donné que son quatrième essai nucléaire lancé le 6 janvier et son tir de fusée longue-portée le 7 février ont réussi à unir le peuple du pays et à élever le prestige de son dirigeant Kim Jong Un, selon Kim Young Woong.
Par ailleurs, la RPDC est en train de préparer le 7e Congrès du Parti des travailleurs, prévu en mai prochain, et ne cherche pas à détériorer la situation dans la péninsule coréenne à un tel moment, a-t-il ajouté.
"Il est peu probable que la RPDC procède immédiatement à un essai nucléaire après l'adoption de la résolution, étant donné qu'un tel essai a besoin d'une préparation longue et minutieuse. Si la RPDC veut y répondre, elle lancera probablement des satellites", a confié à Xinhua M. Kim.
Saluant l'approche chinoise de moyens parallèles pour réduire les tensions dans la région, à savoir la dénucléarisation de la péninsule coréenne et le remplacement de l'armistice coréen par un accord de paix, M. Kim a indiqué que l'impasse du dossier nucléaire de la RPDC est imputable aux Etats-Unis, qui tirent profit de cette situation pour déployer des troupes en Corée du Sud.
"Il faut tenir compte des propres intérêts sécuritaires de la RPDC afin de résoudre réellement ce problème", selon lui.
Alors que Washington n'a jamais promis de ne pas interférer dans les affaires intérieures de la RPDC et de ne pas renverser son régime, Moscou s'oppose quant à elle fermement au programme nucléaire de la RPDC, tout en soutenant la dénucléarisation de toute la péninsule nucléaire.
"La dénucléarisation de la péninsule coréenne n'est pas la seule responsabilité de la RPDC", a souligné Kim Young Woong.
"Afin de résoudre le dossier nucléaire de la RPDC, Washington doit signer des accords de paix avec Pyongyang, mettre un terme au quasi-état de guerre de la péninsule coréenne et résoudre tous les problèmes législatifs", a-t-il proposé.
Quant à la résolution de l'ONU qui devrait être votée mercredi, M. Kim a estimé que l'objectif réel des Etats-Unis est de rendre plus difficile la vie quotidienne du peuple de RPDC en bloquant son économie, pour aboutir ainsi à une crise politique et renverser le régime du pays.
Pour Beijing, la résolution de l'ONU doit avoir pour but de prévenir le développement des programmes nucléaire et balistique de la RPDC et ne doit pas affecter la vie quotidienne de son peuple, a indiqué la semaine dernière le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, lors d'une conférence de presse.
"Les sanctions de l'ONU ne doivent pas avoir pour but de détruire l'économie de la RPDC et de plonger le peuple dans la famine", a conclu M. Kim.
Lire aussi:
Le Conseil de sécurité vote une résolution sur la RPDC mercredi (président)
NEW YORK (Nations Unies), 1er mars (Xinhua) -- Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait voter mercredi une résolution sur la République populaire démocratique de Corée (RPDC) après que cette dernière a mené son quatrième essai nucléaire, a annoncé mardi aux journalistes Ismael Gaspar Martins, président du Conseil de sécurité pour le mois de mars.
