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Le G20 doit éviter un désordre monétaire mondial

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2016-02-27 à 02:06

Vue nocturne du quartier financier Lujiazui de Shanghai dans l'est de la Chine, le 4 octobre 2015. (Photo Xinhua)

BEIJING, 26 février (Xinhua) -- Confrontés à la tâche urgente d'éviter un désordre monétaire mondial, les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale du G20 se réunissent vendredi et samedi à Shanghai. Il faudra espérer que ce premier grand rendez-vous de l'année du groupe se traduise par des décisions concrètes et non de simples déclarations d'intention.

Une croissance inégale dans les principales économies a engendré de folles disparités en matière de politique monétaire: après que la Réserve fédérale américaine a annoncé la hausse de son taux directeur en décembre dernier, la Banque du Japon (BoJ) s'est lancée dans des taux de dépôt négatifs en janvier, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) a décidé des assouplissements monétaires plus agressifs.

Ces choix divergents de pays développés ont posé un défi majeur aux économies émergentes. Les flux de capitaux flottants repartant vers les Etats-Unis, des bulles d'actifs pourraient s'effondrer, la croissance devenir atone et les réformes structurelles s'arrêter.

En outre, les taux d'intérêt bas au Japon et en Europe pourraient déclencher une dévaluation compétitive, une politique protectionniste qui reviendrait essentiellement à mettre en danger la stabilité financière mondiale.

Un spectacle de lumière sur les bâtiments historiques sur la rive du fleuve Huangpu à Shanghai, dans l'est de la Chine, le 31 décembre 2012. (Photo Xinhua/Ding Ting)

Malgré l'affaiblissement des perspectives de croissance, les tensions monétaires mondiales de ces derniers mois sont loin de constituer une crise économique à part entière. Mais cela n'est pas une excuse pour ne rien faire.

Le G20 ne devrait pas se transformer en simple mécanisme de gestion de crise. Qu'elles soient confrontées à des problèmes ou non, il faut que les plus grandes économies du monde agissent ensemble pour se protéger efficacement des difficultés économiques et financières.

Présidente en exercice du G20 cette année, la Chine fait un maximum d'efforts pour redonner une nouvelle vigueur au système de coordination mondial, mais un mécanisme de ce type qui soit réellement significatif dépendra de la volonté politique de chaque membre du groupe.

Plutôt que de se concentrer uniquement sur les conditions économiques nationales, les grandes banques centrales, en particulier la Fed, devraient tenir compte des implications plus larges en matière de politique monétaire.

Grâce à ses programmes d'assouplissement quantitatif, la Fed a injecté de l'argent dans le reste du monde, entraînant une hausse des prix des actifs tout en combattant la récession aux Etats-Unis. Mais aujourd'hui, un possible resserrement monétaire pourrait porter un nouveau coup aux économies émergentes.

La récente volatilité sur les bourses et les marchés des devises vient rappeler à nouveau la fragilité du système financier mondial. Huit ans après la crise financière mondiale de 2008, l'heure n'est plus à la complaisance à l'heure du rendez-vous de Shanghai.

La Chine, pour sa part, jouera un rôle constructif dans le renforcement du réseau de sécurité du système financier mondial. La Banque populaire de Chine (PBoC) a ainsi organisé une conférence de presse peu avant le début de la réunion du G20, montrant là un rôle proactif dans sa communication avec les marchés concernant son approche de la gestion des taux de change.

En plus de présider une réunion à Shanghai qu'elle espère fructueuse, la Chine va exposer au monde ses réalités économiques et expliquer les mesures qu'elle envisage de prendre pour réformer son économie afin de dissiper les doutes déplacés sur les perspectives économiques du pays.

De la gestion des devises aux problèmes de surcapacité de production, la Chine a beaucoup de travail pour convaincre les pessimistes sur la santé économique du pays. Rien que cela constituera une grande contribution à la croissance et la stabilité financière mondiales.

 
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Le G20 doit éviter un désordre monétaire mondial

French.xinhuanet.com | Publié le 2016-02-27 à 02:06

Vue nocturne du quartier financier Lujiazui de Shanghai dans l'est de la Chine, le 4 octobre 2015. (Photo Xinhua)

BEIJING, 26 février (Xinhua) -- Confrontés à la tâche urgente d'éviter un désordre monétaire mondial, les ministres des Finances et les gouverneurs de banque centrale du G20 se réunissent vendredi et samedi à Shanghai. Il faudra espérer que ce premier grand rendez-vous de l'année du groupe se traduise par des décisions concrètes et non de simples déclarations d'intention.

Une croissance inégale dans les principales économies a engendré de folles disparités en matière de politique monétaire: après que la Réserve fédérale américaine a annoncé la hausse de son taux directeur en décembre dernier, la Banque du Japon (BoJ) s'est lancée dans des taux de dépôt négatifs en janvier, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) a décidé des assouplissements monétaires plus agressifs.

Ces choix divergents de pays développés ont posé un défi majeur aux économies émergentes. Les flux de capitaux flottants repartant vers les Etats-Unis, des bulles d'actifs pourraient s'effondrer, la croissance devenir atone et les réformes structurelles s'arrêter.

En outre, les taux d'intérêt bas au Japon et en Europe pourraient déclencher une dévaluation compétitive, une politique protectionniste qui reviendrait essentiellement à mettre en danger la stabilité financière mondiale.

Un spectacle de lumière sur les bâtiments historiques sur la rive du fleuve Huangpu à Shanghai, dans l'est de la Chine, le 31 décembre 2012. (Photo Xinhua/Ding Ting)

Malgré l'affaiblissement des perspectives de croissance, les tensions monétaires mondiales de ces derniers mois sont loin de constituer une crise économique à part entière. Mais cela n'est pas une excuse pour ne rien faire.

Le G20 ne devrait pas se transformer en simple mécanisme de gestion de crise. Qu'elles soient confrontées à des problèmes ou non, il faut que les plus grandes économies du monde agissent ensemble pour se protéger efficacement des difficultés économiques et financières.

Présidente en exercice du G20 cette année, la Chine fait un maximum d'efforts pour redonner une nouvelle vigueur au système de coordination mondial, mais un mécanisme de ce type qui soit réellement significatif dépendra de la volonté politique de chaque membre du groupe.

Plutôt que de se concentrer uniquement sur les conditions économiques nationales, les grandes banques centrales, en particulier la Fed, devraient tenir compte des implications plus larges en matière de politique monétaire.

Grâce à ses programmes d'assouplissement quantitatif, la Fed a injecté de l'argent dans le reste du monde, entraînant une hausse des prix des actifs tout en combattant la récession aux Etats-Unis. Mais aujourd'hui, un possible resserrement monétaire pourrait porter un nouveau coup aux économies émergentes.

La récente volatilité sur les bourses et les marchés des devises vient rappeler à nouveau la fragilité du système financier mondial. Huit ans après la crise financière mondiale de 2008, l'heure n'est plus à la complaisance à l'heure du rendez-vous de Shanghai.

La Chine, pour sa part, jouera un rôle constructif dans le renforcement du réseau de sécurité du système financier mondial. La Banque populaire de Chine (PBoC) a ainsi organisé une conférence de presse peu avant le début de la réunion du G20, montrant là un rôle proactif dans sa communication avec les marchés concernant son approche de la gestion des taux de change.

En plus de présider une réunion à Shanghai qu'elle espère fructueuse, la Chine va exposer au monde ses réalités économiques et expliquer les mesures qu'elle envisage de prendre pour réformer son économie afin de dissiper les doutes déplacés sur les perspectives économiques du pays.

De la gestion des devises aux problèmes de surcapacité de production, la Chine a beaucoup de travail pour convaincre les pessimistes sur la santé économique du pays. Rien que cela constituera une grande contribution à la croissance et la stabilité financière mondiales.

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