France/Jungle de Calais : nécessité d'évacuer le camp mais inquiétude sur le sort des migrants (SYNTHESE)

Publié le 2016-02-25 à 22:26 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 25 février (Xinhua) -- Depuis l'annonce de l'évacuation programmée de la partie sud de la jungle de Calais, la presse française s'interroge sur le sort des migrants qui seront délogés, tandis que les responsables politiques de tous bords soulignent la nécessité de démanteler le camp.

"En cas d'évacuation de ces personnes, où vont-elles partir ?", s'interrogeait mardi le quotidien 20 minutes, à propos des 1 000 à 2 000 migrants, selon les sources, installés dans la partie sud de la jungle de Calais.

"Une partie des migrants évacués de la zone sud de la jungle pourrait se rendre dans le Centre d'accueil provisoire (CAP) de Calais, opérationnel en janvier", explique le journal, notant que "cette structure, qui accueille déjà 1 200 personnes selon la préfecture, peut en héberger jusqu'à 1 500 au total dans environ 125 conteneurs aménagés et chauffés".

"Les migrants peuvent ensuite rejoindre les 102 centres d'accueil et d'orientation (CAO), situés un peu partout en France, et gérés par des associations locales. Ces structures proposent un accompagnement dans les démarches administratives et un hébergement temporaire", indique par ailleurs 20 minutes.

Lundi, le quotidien Libération estimait pour sa part que "l'opération (d'évacuation) ne fait que déplacer le problème".

"Ce qu'il risque de se passer, comme à la fermeture de Sangatte (autre jungle démantelée en 2009) : les migrants vont s'éparpiller, entrer dans l'errance".

"Les migrants continueront de venir et de s'échouer dans le nord de la France. Dans d'autres jungles, dans des squats. Mais toujours là", poursuit le journal, estimant que "la France ne crée pas les conditions pour qu'ils restent, et fait tout pour qu'ils ne viennent pas".

En outre, selon Libération, la question du camp de Calais "jouera un rôle important dans la campagne du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne" qui pourrait se tenir en juin.

"La jungle est depuis de longs mois au cœur des débats, y compris les plus mal informés. La presse eurosceptique" (...) n'(a) cessé de taper sur la France et son incapacité à gérer les candidats à l'exil arrêtés à Calais", ajoute le quotidien.

Interrogé mardi matin sur RTL, le Premier ministre français Manuel Valls a estimé de son côté qu'il fallait apporter "une réponse humanitaire" à ce vaste campement, évoquant des conditions de vie "indignes", précisant que l'évacuation se déroulerait "avec le temps nécessaire".

"Je suis tout à fait déterminé à conduire cette action humanitaire jusqu'à son terme", a déclaré jeudi à la presse le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, en déplacement à Bruxelles pour participer à une réunion des ministres européens de l'Intérieur sur la crise migratoire.

"Je ne souhaite pas que l'idéal humanitaire se réduise au maintien dans la boue, à Calais, de tous ceux qui sont déjà confrontés à bien des souffrances. J'appelle tous les humanistes à nous aider à réussir cela, plutôt que de l'empêcher", a-t-il poursuivi.

Vendredi soir, la préfète avait pris un arrêté "d'expulsion d'office" devant prendre effet mardi soir au plus tard pour évacuer les migrants installés dans la partie sud de la jungle de Calais.

Après l'annonce de l'arrêté d'expulsion, huit associations avaient déposé un recours en référé devant le tribunal administratif de Lille, estimant que l'évacuation était trop précipitée et réclamant des "solutions adaptées".

Depuis, le tribunal administratif de Lille s'est donné "quelques jours, voire quelques semaines pour statuer", rappelle jeudi la radio France Info.

Interrogé jeudi sur BFM TV, le député Les Républicains Bruno Le Maire a déclaré qu'il faut "démanteler cette jungle parce qu'elle est indigne et parce qu'elle est dangereuse", notant que les Calaisiens "ne comprennent pas comment dans une grande démocratie moderne comme la France on puisse voir des conditions de vie aussi indignes".

Sur RTL, la maire de Lille, Martine Aubry, a également estimé jeudi qu'"on ne peut pas continuer à garder cette jungle".

"Aujourd'hui c'est très complexe et je trouve que tout ce qu'essaie de faire Bernard Cazeneuve va dans le bon sens", a-t-elle ajouté, précisant qu'"il faut effectivement traiter les gens avec humanité et leur trouver des solutions de repli".

"La volonté du gouvernement à Calais est de procéder à la mise à l'abri de tous ceux qui relèvent du statut de réfugié en France, et je tiens à dire très clairement qu'il n'a jamais été question pour le gouvernement français d'envoyer des bulldozers sur la lande pour procéder à la dispersion des migrants sans aucun accompagnement", a conclu jeudi M. Cazeneuve.

Lire aussi :

Manuel Valls estime nécessaire "une réponse humanitaire" à la jungle de Calais (Pas-de-Calais)

PARIS, 23 février (Xinhua) -- Alors qu'une évacuation de la zone sud de la jungle de Calais (Pas-de-Calais) doit avoir lieu ce mardi à partir de 20 heures (heure française), le Premier ministre français Manuel Valls a estimé dans une interview accordée ce mardi à la chaîne de radio française RTL qu'il fallait apporter "une réponse humanitaire" à ce vaste campement où près de 1.000 migrants vivent dans des conditions de vie "indignes".

french.xinhuanet.com

France/Jungle de Calais : nécessité d'évacuer le camp mais inquiétude sur le sort des migrants (SYNTHESE)

Publié le 2016-02-25 à 22:26 | french.xinhuanet.com

PARIS, 25 février (Xinhua) -- Depuis l'annonce de l'évacuation programmée de la partie sud de la jungle de Calais, la presse française s'interroge sur le sort des migrants qui seront délogés, tandis que les responsables politiques de tous bords soulignent la nécessité de démanteler le camp.

"En cas d'évacuation de ces personnes, où vont-elles partir ?", s'interrogeait mardi le quotidien 20 minutes, à propos des 1 000 à 2 000 migrants, selon les sources, installés dans la partie sud de la jungle de Calais.

"Une partie des migrants évacués de la zone sud de la jungle pourrait se rendre dans le Centre d'accueil provisoire (CAP) de Calais, opérationnel en janvier", explique le journal, notant que "cette structure, qui accueille déjà 1 200 personnes selon la préfecture, peut en héberger jusqu'à 1 500 au total dans environ 125 conteneurs aménagés et chauffés".

"Les migrants peuvent ensuite rejoindre les 102 centres d'accueil et d'orientation (CAO), situés un peu partout en France, et gérés par des associations locales. Ces structures proposent un accompagnement dans les démarches administratives et un hébergement temporaire", indique par ailleurs 20 minutes.

Lundi, le quotidien Libération estimait pour sa part que "l'opération (d'évacuation) ne fait que déplacer le problème".

"Ce qu'il risque de se passer, comme à la fermeture de Sangatte (autre jungle démantelée en 2009) : les migrants vont s'éparpiller, entrer dans l'errance".

"Les migrants continueront de venir et de s'échouer dans le nord de la France. Dans d'autres jungles, dans des squats. Mais toujours là", poursuit le journal, estimant que "la France ne crée pas les conditions pour qu'ils restent, et fait tout pour qu'ils ne viennent pas".

En outre, selon Libération, la question du camp de Calais "jouera un rôle important dans la campagne du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne" qui pourrait se tenir en juin.

"La jungle est depuis de longs mois au cœur des débats, y compris les plus mal informés. La presse eurosceptique" (...) n'(a) cessé de taper sur la France et son incapacité à gérer les candidats à l'exil arrêtés à Calais", ajoute le quotidien.

Interrogé mardi matin sur RTL, le Premier ministre français Manuel Valls a estimé de son côté qu'il fallait apporter "une réponse humanitaire" à ce vaste campement, évoquant des conditions de vie "indignes", précisant que l'évacuation se déroulerait "avec le temps nécessaire".

"Je suis tout à fait déterminé à conduire cette action humanitaire jusqu'à son terme", a déclaré jeudi à la presse le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, en déplacement à Bruxelles pour participer à une réunion des ministres européens de l'Intérieur sur la crise migratoire.

"Je ne souhaite pas que l'idéal humanitaire se réduise au maintien dans la boue, à Calais, de tous ceux qui sont déjà confrontés à bien des souffrances. J'appelle tous les humanistes à nous aider à réussir cela, plutôt que de l'empêcher", a-t-il poursuivi.

Vendredi soir, la préfète avait pris un arrêté "d'expulsion d'office" devant prendre effet mardi soir au plus tard pour évacuer les migrants installés dans la partie sud de la jungle de Calais.

Après l'annonce de l'arrêté d'expulsion, huit associations avaient déposé un recours en référé devant le tribunal administratif de Lille, estimant que l'évacuation était trop précipitée et réclamant des "solutions adaptées".

Depuis, le tribunal administratif de Lille s'est donné "quelques jours, voire quelques semaines pour statuer", rappelle jeudi la radio France Info.

Interrogé jeudi sur BFM TV, le député Les Républicains Bruno Le Maire a déclaré qu'il faut "démanteler cette jungle parce qu'elle est indigne et parce qu'elle est dangereuse", notant que les Calaisiens "ne comprennent pas comment dans une grande démocratie moderne comme la France on puisse voir des conditions de vie aussi indignes".

Sur RTL, la maire de Lille, Martine Aubry, a également estimé jeudi qu'"on ne peut pas continuer à garder cette jungle".

"Aujourd'hui c'est très complexe et je trouve que tout ce qu'essaie de faire Bernard Cazeneuve va dans le bon sens", a-t-elle ajouté, précisant qu'"il faut effectivement traiter les gens avec humanité et leur trouver des solutions de repli".

"La volonté du gouvernement à Calais est de procéder à la mise à l'abri de tous ceux qui relèvent du statut de réfugié en France, et je tiens à dire très clairement qu'il n'a jamais été question pour le gouvernement français d'envoyer des bulldozers sur la lande pour procéder à la dispersion des migrants sans aucun accompagnement", a conclu jeudi M. Cazeneuve.

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