Les réfugiés burundais veulent être transférés dans leur pays de choix
Publié le 2016-02-17 à 06:24 | french.xinhuanet.com
KIGALI, 16 février (Xinhua) --- Suite à l'annonce par le gouvernement rwandais à reloger les réfugiés burundais résidant à d'autres pays, ceux-ci déclarent préférer être déplacés vers des pays de leur choix.
Le Rwanda a annoncé la semaine dernière qu'il va bientôt transférer les réfugiés burundais à des pays tiers, par peur que le fait qu'ils restent près de leur pays d'origine n'entraîne d'éventuelles conséquences.
Jean Philbert Nzabandora, 48 ans, fait partie des milliers de réfugiés burundais séjournant dans le camp de Mahama, dans le district de Bugesera, dans l'est du Rwanda.
Il a déclaré qu'il se sent en sécurité et passe une vie confortable, préférant donc rester au Rwanda au lieu d'être délocalisés vers des pays à risque.
"Si nous voulons être réinstallés dans d'autres pays, nous préférons aller dans des zones de notre choix.
"Nous ne voulons pas être transférés vers des pays à risque où nos vies seront en danger", a-t-il ajouté.
Le camp de Mahama qui est situé à environ 160 kilomètres de la frontière Rwanda-Burundi accueille environ 44.000 réfugiés burundais, la majorité étant des femmes et des enfants.
"Nous lançons un appel au Rwanda et à la communauté internationale afin de nous permettre de choisir notre destination".
"Nous serions ravis de rester au Rwanda parce que nous sommes confortables et sécurisés avec nos familles», a souligné Marie Rose Niyongere, un réfugié burundais vivant dans le camp Mahama".
Mme Niyongere, 35 ans, a noté qu'ils ont fui le Burundi en raison de l'insécurité.
"Nous sommes vraiment inquiets pour notre sécurité une fois que nous quittons le Rwanda, parce que nous sommes plus en sécurité dans ce pays", a-t-elle ajouté.
Le Rwanda accueille actuellement environ 75.000 réfugiés burundais, en majorité des femmes et des enfants, qui sont hébergés dans six camps principaux.
Le Burundi, qui traverse une crise politique depuis avril 2015, accuse le Rwanda voisin à plusieurs reprises de soutenir des Burundais voulant renverser le régime de Bujumbura. Cette accusation a été fermement rejetée par Kigali.
Séraphine Mukantabana, ministre rwandais en charge de la gestion des catastrophes et des affaires des réfugiés, a promis que le Rwanda va transférer les réfugiés vers des pays sûrs.
"Nous avons décidé de les réinstaller dans d'autres pays car le Burundi n'est pas sûr pour eux en raison du conflit en cours dans le pays", a-t-elle noté.
Le Rwanda a précédemment demandé aux partenaires et organisations internationales d'accueillir les réfugiés burundais.