STRASBOURG (France), 20 janvier (Xinhua) -- La crise migratoire sera la "priorité absolue" pour la présidence néerlandaise du Conseil européen, a déclaré mercredi, à Strasbourg, lors d'une conférence de presse, le Premier ministre hollandais Mark Rutte après un débat avec les eurodéputés réunis en session plénière.

"Nous devons relever le défi avant le printemps", a affirmé devant les journalistes le Premier ministre néerlandais. "Nous avons beaucoup de pain sur la planche, nous devons être sur tous les fronts à la fois", a-t-il ajouté. "Nous avons besoin d'une sensible réduction du flux de réfugiés d'ici les six à huit prochaines semaines", avait-il insisté un peu plus tôt dans l'hémicycle.

Pour Mark Rutte, il est impératif que les accords avec la Turquie soient appliqués dans les meilleurs délais afin d'atténuer la pression sur les frontières extérieures de l'Union européenne (UE). Une mesure que les leaders des groupes politiques du Parlement l'ont exhortée à concrétiser.

Malgré le "plan d'action" signé entre Bruxelles et Ankara fin novembre qui prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités turques en échange de leur engagement à mieux contrôler ses frontières et à coopérer dans la lutte contre les passeurs, le flux migratoire vers l'UE depuis la Turquie ne tarit pas.

"Il faut aussi améliorer la mise en place des hot-spots et l'enregistrement des réfugiés. La coopération avec la Grèce, mais aussi avec le Liban et la Jordanie, doit être renforcée", a précisé le représentant de la présidence néerlandaise.

"Nous devons obtenir des résultats concrets et garantir leur visibilité pour lutter contre le scepticisme croissant en Europe", avait-il plaidé pendant le débat. "Tenir nos promesses et nos engagements en termes d'accords devrait être la nouvelle normalité en Europe. Un accord est un accord", avait-t-il asséné. Un message clair à l'intention des Etats-membres de l'UE qui refusent les termes du mécanisme de relocalisation et de répartition des réfugiés.

Mark Rutte a par ailleurs insisté sur le fait que les réfugiés doivent comprendre qu'ils ne peuvent choisir leur destination au sein de l'UE. "Si l'UE vous dit d'aller en Lituanie, vous allez en Lituanie!", a-t-il asséné.

Quant à l'éventualité d'un "Brexit" (les Britanniques devraient se prononcer par référendum sur leur maintien ou non dans l'UE), Mark Rutte a déclaré qu'il ferait "tout ce qui est en son pouvoir pour que le Royaume-Uni reste au sein de l'UE".

Stimuler la croissance et l'emploi, encourager la stabilité dans la zone euro, exploiter les opportunités du marché (numérique et des services) et réduire les "réglementations excessives qui limitent les entreprises et les citoyens" figurent parmi les autres priorités de la présidence néerlandaise.

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STRASBOURG, 19 janvier (Xinhua) -- Le débat houleux sur la crise migratoire, qui s'est tenu mardi après-midi à Strasbourg lors de la session plénière du Parlement européen (PE), a illustré l'enlisement dans lequel se trouve l'Union européenne (UE) et l'écartèlement entre ses Etats membres qui font planer une sérieuse menace sur l'avenir de l'espace Schengen.