Une fondation néerlandaise exhorte le Japon à payer ses dettes d'honneur

Publié le 2016-01-19 à 14:35 | french.xinhuanet.com

Taille du Texte
T+ | T-

RSS

Partager


 

 

LA HAYE, 18 janvier (Xinhua) -- Le Japon doit reconnaître les atrocités militaires japonaises commises lors de l'occupation des Indes orientales néerlandaises (aujourd'hui Indonésie) et compenser les victimes encore en vie, a déclaré J.F. van Wagtendonk, président de la Fondation des dettes d'honneur japonaises basée à La Haye.

Plus tôt ce mois, la fondation néerlandaise avait envoyé une pétition a cet égard au Premier ministre japonais Shinzo Abe via l'ambassadeur japonais à La Haye, après que le Japon et la Corée du Sud ont atteint un accord pour supposément mettre fin à ce différend de longue date entre les deux pays portant sur la culpabilité et la responsabilité du Japon dans le dossier des "femmes de réconfort".

"Le Japon dispose apparemment de fonds pour compenser ses victimes en temps de guerre. L'argent seul ne compense pas les douloureuses expériences ainsi que les blessures physiques et psychologiques. Il ne peut également pas être limité uniquement aux 'femmes de réconfort' coréennes. Les autres victimes de l'armée japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale demandent la reconnaissance et une compensation du Japon", indique la pétition.

Pour les Néerlandais des Indes orientales néerlandaises, la Fondation des dettes d'honneur japonaises peut, avec le gouvernement japonais, établir une Fondation dont l'objectif sera de fournir un soutien moral et financier aux victimes encore en vie des atrocités et de la destruction commises par l'armée japonaise. Les entreprises japonaises en opération lors de la guerre pourraient également contribuer à la Fondation, honorant ainsi les dettes d'honneur du Japon, conclu la pétition.

Entre 300.000 et 350.000 ressortissants néerlandais se trouvaient dans la colonie néerlandaise en 1942 lorsque le Japon l'a envahie. Entre 100.000 et 120.000 ont été envoyés dans des camps de concentration, et près de 40.000 soldats et fonctionnaires ont été emprisonnés dans des camps de prisonniers de guerre. Plus de 160.000 personnes ont été opprimées en dehors des camps de concentration et ont tout autant souffert de la terreur militaire japonaise. Plus de 45.000 Néerlandais sont morts et plus de 75.000 des Néerlandais ayant survécu ont souffert de troubles incurables, selon les statistiques fournies par la Fondation.

"Ce n'est qu'une estimation grossière. Ils y découvrent encore des cimetières secrets (en Indonésie). En outre, l'Indonésie a perdu 2 millions de personnes, voire plus, lors de la guerre", a précisé M. Van Wagtendonk.

"Les soldats japonais étaient brutaux. Ils ont délibérément perpétré des crimes de guerre et l'un de ces crimes a été la mise en place des 'femmes de réconfort'. On estime à environ 400 le nombre de filles néerlandaises retirées des camps pour devenir des 'femmes de réconfort', a-t-il ajouté.

La majorité des "femmes de réconfort" néerlandaises n'ont pas osé raconter leur histoire à cause de la douleur et de la honte qu'elles ont éprouvées. Pour celles qui se sont fait connaître, 78 femmes et un petit nombre d'hommes néerlandais ont reçu une compensation du Fonds pour les femmes asiatiques, fonds privé mis en place en 1994 pour distribuer des compensations monétaires aux "femmes de réconfort" qui a été en partie financé par le gouvernement japonais puis dissous en 2007.

"De manière administrative, cela a été fait correctement, mais ce n'était pas de vraies excuses. Une des 'femmes de réconfort' néerlandaises, Ellen Corry van der Ploeg, aujourd'hui décédée, avait refusé d'accepter cette compensation", a indiqué M. Wagtendonk à Xinhua.

Mme Van der Ploeg était l'une des rares "femmes de réconfort" néerlandaises qui se sont fait connaître dans les années 1990. "J'ai été extrêmement énervée contre les Japonais pour leur manque d'auto-critique et de responsabilité. C'est pourquoi j'ai refusé d'accepter l'argent du gouvernement japonais offert aux victimes néerlandaises de la prostitution forcée", avait-elle expliqué en racontant son histoire dans une brochure titrée "Témoin de la guerre" publiée par la Fondation des dettes d'honneur japonaises.

french.xinhuanet.com

Une fondation néerlandaise exhorte le Japon à payer ses dettes d'honneur

Publié le 2016-01-19 à 14:35 | french.xinhuanet.com

LA HAYE, 18 janvier (Xinhua) -- Le Japon doit reconnaître les atrocités militaires japonaises commises lors de l'occupation des Indes orientales néerlandaises (aujourd'hui Indonésie) et compenser les victimes encore en vie, a déclaré J.F. van Wagtendonk, président de la Fondation des dettes d'honneur japonaises basée à La Haye.

Plus tôt ce mois, la fondation néerlandaise avait envoyé une pétition a cet égard au Premier ministre japonais Shinzo Abe via l'ambassadeur japonais à La Haye, après que le Japon et la Corée du Sud ont atteint un accord pour supposément mettre fin à ce différend de longue date entre les deux pays portant sur la culpabilité et la responsabilité du Japon dans le dossier des "femmes de réconfort".

"Le Japon dispose apparemment de fonds pour compenser ses victimes en temps de guerre. L'argent seul ne compense pas les douloureuses expériences ainsi que les blessures physiques et psychologiques. Il ne peut également pas être limité uniquement aux 'femmes de réconfort' coréennes. Les autres victimes de l'armée japonaise lors de la Seconde Guerre mondiale demandent la reconnaissance et une compensation du Japon", indique la pétition.

Pour les Néerlandais des Indes orientales néerlandaises, la Fondation des dettes d'honneur japonaises peut, avec le gouvernement japonais, établir une Fondation dont l'objectif sera de fournir un soutien moral et financier aux victimes encore en vie des atrocités et de la destruction commises par l'armée japonaise. Les entreprises japonaises en opération lors de la guerre pourraient également contribuer à la Fondation, honorant ainsi les dettes d'honneur du Japon, conclu la pétition.

Entre 300.000 et 350.000 ressortissants néerlandais se trouvaient dans la colonie néerlandaise en 1942 lorsque le Japon l'a envahie. Entre 100.000 et 120.000 ont été envoyés dans des camps de concentration, et près de 40.000 soldats et fonctionnaires ont été emprisonnés dans des camps de prisonniers de guerre. Plus de 160.000 personnes ont été opprimées en dehors des camps de concentration et ont tout autant souffert de la terreur militaire japonaise. Plus de 45.000 Néerlandais sont morts et plus de 75.000 des Néerlandais ayant survécu ont souffert de troubles incurables, selon les statistiques fournies par la Fondation.

"Ce n'est qu'une estimation grossière. Ils y découvrent encore des cimetières secrets (en Indonésie). En outre, l'Indonésie a perdu 2 millions de personnes, voire plus, lors de la guerre", a précisé M. Van Wagtendonk.

"Les soldats japonais étaient brutaux. Ils ont délibérément perpétré des crimes de guerre et l'un de ces crimes a été la mise en place des 'femmes de réconfort'. On estime à environ 400 le nombre de filles néerlandaises retirées des camps pour devenir des 'femmes de réconfort', a-t-il ajouté.

La majorité des "femmes de réconfort" néerlandaises n'ont pas osé raconter leur histoire à cause de la douleur et de la honte qu'elles ont éprouvées. Pour celles qui se sont fait connaître, 78 femmes et un petit nombre d'hommes néerlandais ont reçu une compensation du Fonds pour les femmes asiatiques, fonds privé mis en place en 1994 pour distribuer des compensations monétaires aux "femmes de réconfort" qui a été en partie financé par le gouvernement japonais puis dissous en 2007.

"De manière administrative, cela a été fait correctement, mais ce n'était pas de vraies excuses. Une des 'femmes de réconfort' néerlandaises, Ellen Corry van der Ploeg, aujourd'hui décédée, avait refusé d'accepter cette compensation", a indiqué M. Wagtendonk à Xinhua.

Mme Van der Ploeg était l'une des rares "femmes de réconfort" néerlandaises qui se sont fait connaître dans les années 1990. "J'ai été extrêmement énervée contre les Japonais pour leur manque d'auto-critique et de responsabilité. C'est pourquoi j'ai refusé d'accepter l'argent du gouvernement japonais offert aux victimes néerlandaises de la prostitution forcée", avait-elle expliqué en racontant son histoire dans une brochure titrée "Témoin de la guerre" publiée par la Fondation des dettes d'honneur japonaises.

010020070770000000000000011107421350237901