Infratructures : les Chinois s'engagent dans des projets prometteurs pour l'intégration économique en Afrique (PAPIER GENERAL)
Publié le 2015-12-25 à 23:17 | french.xinhuanet.com
NAIROBI, 25 décembre (Xinhua) -- En septembre 2015, le premier convoi d'essai sur la nouvelle ligne de chemin de fer djibouto-éthiopienne a quitté la gare.
Cette voie ferrée facilitera l'accès aux différents marchés de la région, en reliant les capitales des pays de la région de Djibouti au Soudan du Sud, en passant par l'Ethiopie, a déclaré à cette occasion le ministre djiboutien des Transports, Moussa Ahmed Hassan, à l'avenir, elle devra "relever le niveau de l'activité économique tout en connectant l'Afrique de l'est à l'autre extrémité du continent, c'est-à-dire la côte Ouest".
Chez le voisin de l'Ethiopie, au Kenya, une nouvelle ligne ferroviaire Mombasa-Nairobi, dont les anciennes voies ont été construites il y a près d'un siècle au Kenya, est entré en chantier en 2014.
Cette nouvelle ligne permettra de réduire de dix heures à quatre heures et demie la durée du trajet de la capitale kenyane à la plus grande ville portuaire du pays. A terme, elle reliera Nairobi aux autres capitales de l'Afrique de l'Est, dont Kampala de l'Ouganda, Bujumbura du Burundi et Juba du Soudan du Sud. Ce corridor ferroviaire aidera à connecter le vaste arrière-pays de l'Afrique de l'Est à l'océan Indien, apportant de grandes opportunités commerciales à cette région.
De l'autre côté du continent, au Nigeria, une nouvelle ligne ferroviaire reliera la capitale économique de Lagos à Calabar, ville portuaire du pays.
En Angola, la route ferroviaire de Benguela reliant Lobito, port de l'Océan Atlantique, et Luau, ville de la frontière orientale, qui assurera une capacité de transport de 20 millions de tonnes de cargaisons et quatre millions de passagers par an.
Au Sénégal, une autoroute de 35 kilomètres reliera la capitale d'Abidjan à Grand-Bassam, ville portuaire dans le sud-est du pays.
En Côte-d'Ivoire, les travaux de modernisation du port d'Abidjan financés à hauteur de 85% par la Chine ont été officiellement lancés en octobre. Le programme transformera la capitale économique ivoirienne en "plaque tournante" du transport maritime en Afrique de l'Ouest.
Dans tous ces projets et chantiers, on trouve des financements chinois, ou des entreprises chinoises engagées dans les travaux avec leurs collègues locaux.
Jusqu'en septembre 2015, la Chine a réalisé en Afrique la construction de 5 675 kilomètres de chemin de fer et de 4 507 kilomètres de route, selon le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, notant que son pays aidera à réduire le déficit d'infrastructures, un obstacle sur la voie du développement du continent.
AGENDA 2063
"D'ici 2063, les infrastructures requises seront mises en place, pour soutenir l'intégration et la croissance accélérées de l'Afrique, la transformation technologique, le commerce et le développement, y compris : les réseaux ferrés à grande vitesse, les routes, les lignes maritimes, le transport maritime et aérien, ainsi que les TIC et l'économie numérique bien développés. Un réseau ferré panafricain à grande vitesse reliera toutes les villes principales et/ou les capitales du continent, avec des routes adjacentes et des pipelines pour le gaz, le pétrole, l'eau, de même que des câbles TIC à large bande et d'autres infrastructures...", telle est la perspective du continent décrit par un sommet de l'UA en août 2014, en adoptant son "Agenda 2063".
Lors du Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) en début-décembre 2015 à Johannesburg, en Afrique du Sud, le président chinois Xi Jinping a annoncé dix grands projets de coopération sino-africaine, dont se remarque le projet concernant les infrastructures.
Dans le Plan d'action de Johannesburg, adopté à l'issue du sommet, les pays africains et leur partenaire chinois, se sont engagés à coopérer "sur la planification et la construction des projets en vue de la connectivité et de l'intégration sous-régionales en Afrique", et ce "conformément au programme de développement d'infrastructures transnationales et transrégionales en Afrique".
"L'intégration régionale est un pilier très important et c'est l'un des domaines prioritaires de la coopération définie par la Chine et par l'Afrique", a déclaré le ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye en marge du sommet de Johanneburg.
Pour son homologue rwandaise, Louise Mushikiwabo, les pays africains devraient tirer parti de la coopération chinoise pour faire avancer leur intégration continetale, un objectif extrêmement important, en particulier dans le domaine des infrastructures, où la Chine travaille beaucoup sur le continent.
Pour être efficaces, a-t-elle ajouté, les projets d'infrastructures doivent être intégrés dans une vision régionale, et non uniquement nationale.