(Bilan 2015) Attentats, tentatives d'attentats : la France face au défi terroriste

Publié le 2015-12-21 à 12:35 | french.xinhuanet.com

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UN IMPACT SUR LE PLAN ECONOMIQUE

Mais outre les morts et des blessés qui se chiffrent par dizaines depuis le dernier acte terroriste et la psychose sociale, les attentats ont eu un impact sur l'économie française.

D'après la note de conjoncture de décembre 2015 de l'Institut national des statistiques et des études économiques (Insee), l'économie française devrait être quelque peu pénalisée par les conséquences des attentats fin 2015.

Selon les chefs d'entreprise interrogés avant les attentats du 13 novembre, "le climat conjoncturel dans les services a continué de s'améliorer en été, à son plus haut niveau depuis l'été 2011", écrit l'Insee, ajoutant que, "néanmoins, l'activité dans les services marchands pâtirait des conséquences de ces événements dramatiques au 4e trimestre 2015 (+0,3% après +0,6%), notamment dans les services d'hébergement-restauration, de loisirs et de transport".

L'Insee note toutefois que le rythme de croissance devrait se redresser ensuite progressivement (+0,5% puis +0,6% aux premiers trimestres 2016).

Fin novembre, la radio RTL a cité une note (non publiée) de la direction du Trésor sur l'impact des attentats du 13 novembre sur l'économie française selon laquelle ces attentats et la peur des menaces pourrait coûter 2 milliards d'euros à l'économie française, soit 0,1 point de PIB.

Au plan politique, les attentats du 13 novembre ont fortement influencé la campagne des élections régionales qui se sont déroulées en plein état d'urgence et dont la sécurité a été le thème principal. Certains observateurs ont expliqué la montée du Front national au premier tour avec près de 30% des voix au niveau national par ces attentats.

Depuis l'attentat de janvier contre Charlie hebdo, d'importantes mesures ont été prises dans le cadre de la lutte antiterroriste.

Par exemple, un travail de prévention a permis d'écarter une quarantaine de personnes jugées dangereuses. "Nous avons déjà procédé à 40 expulsions du territoire national de prêcheurs de haine, dont de pseudo imams autoproclamés", avait annoncé M. Cazeneuve après les attentats de janvier.

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, "1.850 Français ou résidents habituellement en France sont aujourd'hui impliqués dans des filières djihadistes, dont près de 500 actuellement en Syrie ou en Irak".

Dans le cadre de cette lutte antiterroriste, la loi sur le renseignement qui donne aux services de renseignement le droit de pratiquer des écoutes, de poser des logiciels-espion ou encore d'accéder aux données de connexion, a été adoptée cet été par le Parlement.

Des mesures qui seront musclées au lendemain des attentats du 13 novembre : renforcement de la coopération entre les Etats de l'Union européenne en matière de renseignement, création d'un registre commun des passagers aériens, etc.

Au niveau national, la France a décrété un état d'urgence de trois mois sur fond de perquisitions et d'interpellations et a augmenté le déploiement de forces de sécurité dans le cadre du plan Vigipirate. Elle a également riposté à ces attaques par des bombardements contre l'EI en Syrie et en Irak, oeuvrant par ailleurs à la mise sur pied d'une grande coalition contre Daech.

Mais cette réponse sécuritaire à la menace terroriste, bien que nécessaire, ne suffira pas à mettre fin à ce phénomène, estime Anne Giudicelli, directrice de Terrorisc, un cabinet-conseil sur les risques politico-sécuritaires. Pour comprendre ces menaces et les dynamiques d'engagement de la part des jeunes, elle juge qu'il faut diversifier les approches et intégrer des éléments géopolitiques et sociétaux.

Frédéric Pichon, spécialiste du monde arabe et méditerranéen et consultant en géopolitique, pense également que le problème n'est pas uniquement sécuritaire et "passera par un rééquilibrage de la politique française au Moyen-Orient".

Pour Roland Jacquart, consultant sur la question terroriste, c'est l'utilisation des réseaux sociaux par les terroristes qui rend la surveillance difficile et change complètement la donne de la lutte antiterroriste en Europe.

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(Bilan 2015) Attentats, tentatives d'attentats : la France face au défi terroriste

Publié le 2015-12-21 à 12:35 | french.xinhuanet.com

UN IMPACT SUR LE PLAN ECONOMIQUE

Mais outre les morts et des blessés qui se chiffrent par dizaines depuis le dernier acte terroriste et la psychose sociale, les attentats ont eu un impact sur l'économie française.

D'après la note de conjoncture de décembre 2015 de l'Institut national des statistiques et des études économiques (Insee), l'économie française devrait être quelque peu pénalisée par les conséquences des attentats fin 2015.

Selon les chefs d'entreprise interrogés avant les attentats du 13 novembre, "le climat conjoncturel dans les services a continué de s'améliorer en été, à son plus haut niveau depuis l'été 2011", écrit l'Insee, ajoutant que, "néanmoins, l'activité dans les services marchands pâtirait des conséquences de ces événements dramatiques au 4e trimestre 2015 (+0,3% après +0,6%), notamment dans les services d'hébergement-restauration, de loisirs et de transport".

L'Insee note toutefois que le rythme de croissance devrait se redresser ensuite progressivement (+0,5% puis +0,6% aux premiers trimestres 2016).

Fin novembre, la radio RTL a cité une note (non publiée) de la direction du Trésor sur l'impact des attentats du 13 novembre sur l'économie française selon laquelle ces attentats et la peur des menaces pourrait coûter 2 milliards d'euros à l'économie française, soit 0,1 point de PIB.

Au plan politique, les attentats du 13 novembre ont fortement influencé la campagne des élections régionales qui se sont déroulées en plein état d'urgence et dont la sécurité a été le thème principal. Certains observateurs ont expliqué la montée du Front national au premier tour avec près de 30% des voix au niveau national par ces attentats.

Depuis l'attentat de janvier contre Charlie hebdo, d'importantes mesures ont été prises dans le cadre de la lutte antiterroriste.

Par exemple, un travail de prévention a permis d'écarter une quarantaine de personnes jugées dangereuses. "Nous avons déjà procédé à 40 expulsions du territoire national de prêcheurs de haine, dont de pseudo imams autoproclamés", avait annoncé M. Cazeneuve après les attentats de janvier.

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, "1.850 Français ou résidents habituellement en France sont aujourd'hui impliqués dans des filières djihadistes, dont près de 500 actuellement en Syrie ou en Irak".

Dans le cadre de cette lutte antiterroriste, la loi sur le renseignement qui donne aux services de renseignement le droit de pratiquer des écoutes, de poser des logiciels-espion ou encore d'accéder aux données de connexion, a été adoptée cet été par le Parlement.

Des mesures qui seront musclées au lendemain des attentats du 13 novembre : renforcement de la coopération entre les Etats de l'Union européenne en matière de renseignement, création d'un registre commun des passagers aériens, etc.

Au niveau national, la France a décrété un état d'urgence de trois mois sur fond de perquisitions et d'interpellations et a augmenté le déploiement de forces de sécurité dans le cadre du plan Vigipirate. Elle a également riposté à ces attaques par des bombardements contre l'EI en Syrie et en Irak, oeuvrant par ailleurs à la mise sur pied d'une grande coalition contre Daech.

Mais cette réponse sécuritaire à la menace terroriste, bien que nécessaire, ne suffira pas à mettre fin à ce phénomène, estime Anne Giudicelli, directrice de Terrorisc, un cabinet-conseil sur les risques politico-sécuritaires. Pour comprendre ces menaces et les dynamiques d'engagement de la part des jeunes, elle juge qu'il faut diversifier les approches et intégrer des éléments géopolitiques et sociétaux.

Frédéric Pichon, spécialiste du monde arabe et méditerranéen et consultant en géopolitique, pense également que le problème n'est pas uniquement sécuritaire et "passera par un rééquilibrage de la politique française au Moyen-Orient".

Pour Roland Jacquart, consultant sur la question terroriste, c'est l'utilisation des réseaux sociaux par les terroristes qui rend la surveillance difficile et change complètement la donne de la lutte antiterroriste en Europe.

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