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Le partage et la gouvernance commune sont les seuls moyens de sortir l'Internet de la loi de la jungle (COMMENTAIRE)

Publié le 2015-12-16 à 18:14 | french.xinhuanet.com

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Une semaine d'actualités en images (du 7 au 13 décembre 2015)

Kobe Bryant

BEIJING, 16 décembre (Xinhua) -- Il y a vingt-huit ans, le père fondateur de l'Internet allemand Werner Zorn aidait Beijing à envoyer au monde son premier courriel, dont le message était : "Au-delà de la Grande Muraille, nous pouvons atteindre les quatre coins du monde".

Mais aujourd'hui, la Chine et les autres pays en développement restent piégés dans une jungle résultant d'une fracture numérique grandissante et de l'absence d'une gouvernance commune.

Cette fracture, qui découle de l'écart technologique entre les pays en développement et les pays développés à l'échelle internationale, est principalement causée par l'arrogance de certains pays occidentaux et leur monopole des technologies de l'information et de la communication.

Ainsi, le système nerveux central de l'Internet mondial et ses 13 serveurs racines sont complètement dominés par l'Occident. Les Etats-Unis possèdent dix serveurs, contre un pour le Royaume-Uni, la Suède et le Japon.

Cet écart qui ne cesse de se creuser compromet la stabilité et le développement durable de la communauté internationale, entraînant l'anarchie dans un cyberespace qui se transforme dans une certaine mesure en une loi de la jungle où les plus puissants dictent leur loi aux plus faibles.

Cet écart a commencé à engendrer des effets secondaires tels que la cybercriminalité ou le cyberterrorisme, car il accélère les inégalités sociales, qui offrent un terrain fertile à l'extrémisme.

Tant la Chine que les Etats-Unis sont victimes de cette anarchie dans le cyberespace et de ces effets secondaires. La récente fusillade dans le sud de la Californie, dans laquelle deux terroristes radicalisés sur Internet par la propagande fanatique de l'Etat islamique (EI) ont ouvert le feu sur des innocents, a envoyé un message fort aux Etats-Unis et à leurs alliés occidentaux en leur montrant qu'ils devraient partager et gouverner le cyberespace avec les autres.

Après tout, la loi de la jungle est implacablement égalitaire. Sur le long terme, elle ne favorise ni les Etats-Unis pour leur prépondérance, ni ne défavorise l'EI pour son extrémisme.

En ce sens, l'ouverture de la deuxième Conférence mondiale de l'Internet mercredi à Wuzhen, en Chine, sur le thème "Un monde interconnecté partagé et gouverné par tous : construire une communauté d'avenir dans le cyberespace", est une aubaine pour les pays menacés par la loi de la jungle à travers le monde.

S'ils souhaitent sortir de la jungle, les pays devraient tenir compte des trois choses suivantes.

Tout d'abord, le travail d'équipe. Les pays devraient se traiter avec respect et sur un pied d'égalité. En effet, la jungle est trop immense pour l'égoïsme. L'égoïsme et l'hégémonie ne feront que compromettre leur mission. Les plus grands, tels que les Etats-Unis, doivent ainsi apprendre à coopérer s'ils veulent combattre des ennemis communs tels que la cybercriminalité.

Deuxièmement, le partage. Il ne faut pas laisser les petits se faire écraser, mais les aider à grandir, sans quoi ils deviendront complices de la jungle. Les pays occidentaux qui ont joui des avantages des technologies de l'information avant les autres pays devraient assouplir leurs restrictions sur les transferts de technologies vers les pays en développement.

Troisièmement, la gouvernance commune. L'hégémonie ne doit jamais être recherchée dans la prise de décisions. De nombreux chemins peuvent sortir les pays de la jungle, mais la voie empruntée par une partie ne conviendra pas forcément aux autres. Ainsi, la gouvernance du cyberespace nécessite la participation de toutes les parties et toutes les voix doivent être entendues avant qu'une décision finale ne soit prise.

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