Par Raphaël MVOGO, envoyé spécial en Afrique du Sud
JOHANNESBURG, 4 décembre (Xinhua) -- La sortie de crise est cruciale pour permettre à la République centrafricaine (RCA) de renouer pleinement avec la coopération avec la Chine aujourd'hui en baisse, à un moment où ce géant asiatique accroît pourtant sa présence en Afrique, a affirmé le Premier ministre de transition centrafricain, Mahamat Kamoun, dans un entretien jeudi à Xinhua.
Présent à un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Forum sur la coopération sino-africaine ouvert vendredi jusqu'à samedi à Sandton (Afrique du Sud), le chef du gouvernement d'union nationale en place à Bangui a fait part de la volonté de ce pays pauvre et enclavé de "tirer profit de ces financements qui sont mis à disposition par la Chine".
Question : En tant que Premier ministre de transition d'un pays en crise, vous participez à ce sommet du Forum sur la coopération sino-africaine. Quelles sont vos attentes ?
Réponse : Les attentes de la République centrafricaine tout comme la plupart des pays africains, c'est que la Chine s'implique davantage pour aider le continent africain à lever les obstacles qui bloquent jusqu'ici son décollage économique et donc son développement tout simplement. En ce qui nous concerne, nous avons vu les dix programmes qui ont été annoncés pour les trois prochaines années par le président chinois. Parmi ces programmes, il y a un volet sur la sécurité. La participation de la Chine dans les opérations de maintien de la paix constitue quelque chose qui intéresse la République centrafricaine en premier lieu. Maintenant, il y a tout un programme concernant l'industrialisation de l'Afrique, le développement de l'agriculture, les échanges culturels, la construction des infrastructures. C'est autant de domaines qui tiennent à coeur les pays africains. Nous comptons tirer profit de ces financements qui sont mis à disposition par la Chine.
Q : Au-delà la restauration de la sécurité, le plus grand défi pour la République centrafricaine réside dans la relance économique. Comptez-vous sur cette coopération pour relever ce grand défi ?
R : C'est pour cela que je vous disais que les autres programmes économiques tels que l'industrialisation de l'Afrique, la construction des infrastructures, la promotion du commerce et des investissements entre la Chine et l'Afrique sont autant de domaines qui nous intéressent. La République centrafricaine dispose de beaucoup de potentialités, qui peuvent être mises en valeur dans le cadre de ces différents programmes.
Q : Le secteur minier est un secteur prioritaire pour la RCA. Quelle place y accordez-vous au partenariat avec la Chine ?
R : Quand on parle d'investissements, nous avons une importante société chinoise qui opère dans le domaine des mines, même si elle en est encore au stade de la prospection. Nous attendons avec impatience le retour à l'ordre constitutionnel avec le retour de la paix pour que cette société puisse accélérer ses travaux pour faire profiter le peuple centrafricain des richesses immenses de son sol et de son sous-sol.
Q : En définitive, vous pensez que la coopération sino-africaine franchit un nouveau palier lors de ce sommet ?
R : Oui absolument, la République centrafricaine est un pays qui a une longue histoire de coopération avec la Chine. Elle fait partie des tout premiers pays à établir des relations diplomatiques avec la Chine, c'est le deuxième après la Guinée. Malheureusement à cause de la grande crise que nous avons connue, d'autres pays africains ont tiré beaucoup plus profit de cette coopération qui est la nôtre. Donc, nous espérons qu'avec le retour de la paix dans le pays la République centrafricaine pourrait rebondir.