Par Raphaël MVOGO

JOHANNESBURG, 4 décembre (Xinhua) -- Les nouveaux engagements d'aide et de partenariat annoncés par le président Xi Jinping lors de l'ouverture d'un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement sino-africains vendredi à Johannesburg (Afrique du Sud) témoignent du soutien constant de la Chine à l'égard de l'Afrique, ont estimé des dirigeants africains présents à la réunion.

"Je suis ravi des annonces faites par le président Xi Jinping, qui témoignent de la volonté de la Chine de renforcer ses relations avec l'Afrique, pour une relation qui est déjà fructueuse. Je pense que cela indique que les choses vont continuer dans ce sens et que des fonds seront mobilisés très rapidement", a déclaré le président guinéen Alpha Condé dans un entretien accordé à Xinhua.

Un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) sur le thème "La Chine et l'Afrique avancent ensemble : coopération gagnant-gagnant pour un développement commun" se tient de vendredi à samedi en Afrique du Sud, en présence de plus d'une quarantaine de dirigeants africains et de leur homologue chinois Xi Jinping.

Ce grand rendez-vous est le premier organisé en Afrique depuis la création du FCAS en 2000 en tant que mécanisme de consultation de référence entre les deux parties. Le président chinois a annoncé à cette occasion une série de mesures pour le renforcement de la coopération, accompagnées notamment d'importants financements pour soutenir le développement socioéconomique de l'Afrique.

Parmi ces mesures, on retiendra par exemple l'enveloppe de 60 milliards de dollars d'aide sans contrepartie, avec une ligne de crédits de 30 milliards de dollars pour des prêts préférentiels.

Le président sénégalais Macky Sall a estimé que les annonces de M. Xi traduisait "un nouvel éveil des relations entre la Chine et l'Afrique".

"Aujourd'hui, les mesures fortes que [M. Xi] vient de prendre dans le respect de nos valeurs montrent qu'une page nouvelle se tourne dans l'histoire mondiale", a-t-il ajouté dans une interview accordée à Xinhua.

Président du Comité de pilotage du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) lancé par l'Union africaine (UA), M. Sall a salué l'engagement des autorités chinoises à porter assistance à l'Afrique dans ce domaine et en matière de technologie afin de favoriser l'industrialisation du continent.

"C'est un engagement fort et je suis heureux de constater qu'ils ont bien vu où l'Afrique avait réellement besoin de leur appui, dans les infrastructures, le capital, la formation, la santé. Rien n'a été laissé au hasard en ce qui concerne les ambitions de l'Afrique et ses priorités", a-t-il ajouté.

Les dirigeants africains désignent tous le développement des infrastructures comme un secteur prioritaire pour accélérer la croissance économique de leur pays. A cet égard, le président guinéen a exprimé des attentes particulières pour son pays, notamment en ce qui concerne l'énergie, avec la construction de barrages hydroélectriques et la promotion de l'énergie solaire.

"Nous avons également beaucoup à faire ensemble dans le domaine de l'agriculture", a-t-il indiqué.

Les dirigeants rassemblés en Afrique du Sud ont applaudi le discours du président Xi Jinping, qui a annoncé une aide supplémentaire sans contrepartie de 60 millions de dollars à l'UA pour faciliter les opérations de la Force africaine en attente (FAA) et de la Capacité de réaction immédiate aux crises (CARIC) pour promouvoir la paix et la sécurité sur le continent.

Dans cette optique, l'accent est mis sur le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, qui est en expansion dans plusieurs pays africains.

"Là aussi, c'est une bataille très importante pour nous, surtout pour moi qui viens de perdre deux hommes au Mali. J'espère que les forces des Nations Unies changeront de statut pour que les troupes soient plus offensives", a indiqué M. Condé.

Co-président du sommet avec son homologue chinois, le président sud-africain, Jacob Zuma, s'est lui aussi félicité d'un "geste très important" qui illustre la spécificité du modèle de coopération de la Chine par rapport à celui des autres grandes puissances mondiales.

Selon lui, les nouveaux engagements de Xi Jinping "porteront sans aucun doute les relations sino-africaines au plus haut niveau".

Le chef de l'Etat zimbabwéen, Robert Mugabe, honni par l'Occident, s'est pour sa part offusqué des critiques malveillantes formulées au sujet de ces relations, vues sous le seul prisme du commerce et de l'exploitation des matières premières, alors qu'elles permettent selon lui l'amélioration des conditions de vie des populations africaines.

La présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a quant à elle qualifié le sommet de "rendez-vous d'espoir et de rêve" pour les quelque 2,4 milliards d'Africains et de Chinois, surtout pour les Africains menacés par l'insécurité alimentaire, qui oblige leur pays à dépenser 80 milliards de dollars dans les importations de denrées alimentaires en moyenne chaque année.