Le djihadiste Abdel Hamid Abaaoud

PARIS, 24 novembre (Xinhua) -- Onze jours après les attentats de Paris et Saint-Denis (Seine- Saint-Denis), le procureur de la République de Paris François Molins a fait le point sur les dernières avancées de l'enquête ce mardi en début de soirée lors d'une conférence de presse, affirmant qu'Abdelhamid Abaaoud, l'un des terroristes abattus à Saint-Denis jeudi dernier, "projetait de faire un attentat qui consistait à se faire exploser le mercredi 18 ou le jeudi 19 novembre à la Défense" avec l'aide d'un complice, a-t-il indiqué.

Il a également annoncé qu'un mandat d'arrêt international avait été lancé contre un homme belgo-marocain qui a été vu en compagnie de Salah Adbeslam, l'un des logisticiens des attentats terroristes qui ont frappé Paris vendredi 13 novembre dernier, toujours en fuite.

Les investigations en matière de téléphonie conduites ont permis d'attester que la ligne utilisée par Bilal Hadfi a été en relation soutenue le soir des attentats avec une ligne utilisée par Abdelhamid Abaaoud, a affirmé le procureur de Paris.

La géolocalisation de la ligne présumée d'Abdelhamid Abaaoud a attesté entre 22 heures 28 minutes et 00 heures 28 minutes, d'une présence dans les 12ème, 11ème et 10ème arrondissements et notamment à proximité de la salle de concert du Bataclan "ainsi donc on peut penser qu'Abdelhamid Abaaoud est revenu sur les scènes de crimes après les attentats commis sur les terrasses des cafés et restaurants des 10ème et 11ème arrondissements et alors que la BRI intervenait encore au Bataclan" a indiqué M. Molins.

Selon le procureur, Abdelhamid Abaaoud a pu se trouver entre la Courneuve et Aubervilliers "dans les 48 heures précédant le rendez-vous avec sa cousine Hasna Ait Boulahcen", née le 12 août 1989, dont son implication "est confirmée" dans la recherche de lieu de replis de son cousin.

Il apparaît sur ce point qu'Hasna Ait Boulahcen a été contactée le 15 novembre par une ligne belge pour fournir à son cousin un logement. A cette fin, elle été mise en contact avec Jawad Bendaoud qui contre rémunération a proposé de mettre à disposition un appartement de la rue Corbillon à Saint-Denis. Le parquet a requis la détention provisoire à l'encontre de ce dernier qui "prenait part en connaissance de cause à une organisation terroriste", a indiqué M. Molins.

Elle a finalement retrouvé Abdelhamid Abaaoud le 17 novembre rue des Bergeries à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) où il l'attendait derrière un buisson avec un autre individu "non identifié à ce stade" pour rejoindre tous les trois la rue Corbillon vers 22 heures 45minutes.

D'après les différents éléments de l'enquête, Hasna Ait Boulahcen était "parfaitement au courant" de l'implication de son cousin dans les attentats du 13 novembre et elle est intervenue "sciemment pour favoriser son repli et sa fuite", a affirmé M. Molins. A l'issue de l'assaut, Hasna Ait Boulahcen a été retrouvée morte "par asphyxie à la suite de l'effondrement du plancher" suite à l'explosion du terroriste kamikaze, a-t-il ajouté.

Le deuxième terroriste n'a toujours pas été identifié car ses empreintes ne ressortent pas dans les fichiers français, mais cet ADN correspond à celui mis en évidence sur un kalachnikov trouvé dans la Seat ce qui laisse à penser qu'il est peut-être le troisième homme du commando des terrasses.