CANBERRA, 17 novembre (Xinhua) -- L'ambassadeur français en Australie estime que son pays n'a pas fait assez d'efforts afin de créer un environnement d'inclusion pour les migrants musulmans, et devrait dans le futur s'inspirer de la politique d'immigration australienne.

Christophe Lecourtier, né et élevé à Paris, a déclaré que les Français devaient faire sentir aux migrants musulmans qu'ils sont les bienvenus et désirés dans leur nouveau foyer, alors que des attaques terroriste survenues vendredi soir à Paris et revendiquées par l'Etat islamique (EI) ont fait au moins 132 morts et plus de 350 blessés.

"Bien sûr que 96, 97, 98% (des migrants musulmans) sont de bonnes personnes, et nous n'en avons probablement pas fait assez ces 20 dernières années pour les intégrer complètement à la nation", a ajouté M. Lecourtier lundi soir lors d'une émission de débat diffusée par l'Australian Broadcast Corporation (ABC).

M. Lecourtier, en fonctions depuis l'année dernière, a continué en indiquant face au public de 1.200 personnes que cette attaque représentait "la guerre" contre les idéaux démocratiques de la société occidentale, socle commun entre l'Australie et la France.

"C'est une guerre car les valeurs que nous partageons, les valeurs que nous avons partagé avec l'Australie probablement depuis la Première Guerre mondiale, sont en danger", a-t-il déclaré.

"(Ces valeurs partagées signifient) que nous souhaitons être capables de sortir avec n'importe qui, de nous habiller comme nous le voulons, d'aimer qui nous désirons".

"C'est le genre de choses que ces gens n'acceptent pas, et vous pouvez être sûrs que la France résistera jusqu'à la fin, et que nous ne reculerons jamais de nos valeurs, même pas d'un millimètre".

Lors de l'émission, le ministre australien pour l'Industrie, l'Innovation et la Science Christopher Pyne a également déclaré que les "musulmans modérés" doivent être accueillis par tous les pays.

Plus tôt lundi, l'armée française a mené des attaques aériennes massives contre les forces de l'EI avec 20 bombes lancées sur la ville syrienne de Raqqa, place forte de l'organisation terroriste, détruisant un poste de commande, un centre de recrutement, un camp d'entraînement et un dépôt de munitions.