Après la bain de sang, à quoi la France devra-t-elle encore faire face? (ANALYSE)

Publié le 2015-11-14 à 21:25 | french.xinhuanet.com

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BEIJING, 14 novembre (Xinhua) -- Six attaques simultanées et explosions qui ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi à Paris ont coûté la vie à au moins 120 personnes, à un peu plus de deux semaines de la 21e Conférence des Nations Unies sur le climat (COP21).

Cette série d'attaques d'une ampleur sans précédent s'est produite seulement dix mois après que des hommes armés de l'Etat islamique (EI) ont ouvert le feu au siège de Charlie Hebdo à Paris.

Bien que le président français François Hollande ait déclaré l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire français et rétabli les contrôles aux frontières pour empêcher la fuite des assaillants, la France a subi une fois de plus de lourdes pertes humaines dans des attentats. L'AFP a indiqué que les terroristes avaient "placé la capitale française dans un état de sidération".

Le 13 novembre n'est pas un choix aléatoire, mais significatif, selon Zhang Jinling, vice-directeur de la section des études sociales et culturelles de la faculté européenne de l'Académie chinoise des sciences sociales.

En effet, le président Hollande avait annoncé le 13 novembre 2012 que la France "[reconnaissait] la Coalition nationale syrienne comme seule représentante du peuple syrien, et donc comme futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique pour en finir avec Bachar Al-Assad". L'interventionnisme adopté par la France à l'égard de la Syrie a incité des organisations extrémistes telles que l'EI à se venger. Le slogan "Pour la Syrie" a d'ailleurs été entendu au cours des attaques.

Les attaques terroristes pourraient avoir de multiples conséquences en France.

En premier lieu, les attaques terroristes ont révélé la faiblesse de la capacité de la France à faire face à des menaces de sécurité non traditionnelles croissantes. Bien que le plan Vigipirate soit à son niveau maximal en Ile-de-France depuis les attentats de janvier, les attaques meurtrières ont mis en évidence les lacunes de la France dans la lutte contre le terrorisme.

En plus de "djihadistes importés", la France métropolitaine est également menacée par un certain nombre de terroristes locaux, ce qui a compliqué la situation sécuritaire. Selon M. Zhang, le moment est venu pour le gouvernement français d'examiner les lacunes de son action de lutte contre le terrorisme.

Deuxièmement, suite aux attaques terroristes, le sens d'insécurité sociale se répandra en France, ce qui renforcera le nationalisme et le racisme et consolidera l'extrême-droite, et la cote de popularité du Parti socialiste (PS) et du gouvernement de M. Hollande baisseront encore davantage.

M. Zhang a rappelé que le PS avait subi quatre défaites électorales consécutives lors des élections municipales, des élections du Parlement européen, des élections sénatoriales et des élections départementales. Après ces attaques terroristes, les perspectives du PS aux élections régionales ne seront pas meilleures.

Par ailleurs, le renforcement des contrôles aux frontières, mesure adoptée à la suite des attentats, entravera certainement la circulation des personnes, des biens et des capitaux. Selon M. Zhang, à court terme, les marchés de Noël et les soldes de fin d'année seront certainement touchées, ce qui portera atteinte à la distribution et au tourisme en France. À long terme, la situation de sécurité volatile affectera la confiance des investisseurs en France, ce qui compromettra le rétablissement économique du pays.

Enfin, les attaques terroristes affecteront directement l'influence de la France dans la gestion des affaires internationales. François Hollande a déjà annulé son déplacement pour le sommet du G20 en Turquie.

Quant à la COP21 qui aura lieu prochainement, la France, dont l'image a été ternie par les actes terroristes, devra prouver qu'elle est en mesure d'obtenir des résultats satisfaisants lorsque 195 délégations officielles et des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement se rendront dans le pays, ce dont beaucoup doutent, selon M. Zhang.

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Après la bain de sang, à quoi la France devra-t-elle encore faire face? (ANALYSE)

Publié le 2015-11-14 à 21:25 | french.xinhuanet.com

BEIJING, 14 novembre (Xinhua) -- Six attaques simultanées et explosions qui ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi à Paris ont coûté la vie à au moins 120 personnes, à un peu plus de deux semaines de la 21e Conférence des Nations Unies sur le climat (COP21).

Cette série d'attaques d'une ampleur sans précédent s'est produite seulement dix mois après que des hommes armés de l'Etat islamique (EI) ont ouvert le feu au siège de Charlie Hebdo à Paris.

Bien que le président français François Hollande ait déclaré l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire français et rétabli les contrôles aux frontières pour empêcher la fuite des assaillants, la France a subi une fois de plus de lourdes pertes humaines dans des attentats. L'AFP a indiqué que les terroristes avaient "placé la capitale française dans un état de sidération".

Le 13 novembre n'est pas un choix aléatoire, mais significatif, selon Zhang Jinling, vice-directeur de la section des études sociales et culturelles de la faculté européenne de l'Académie chinoise des sciences sociales.

En effet, le président Hollande avait annoncé le 13 novembre 2012 que la France "[reconnaissait] la Coalition nationale syrienne comme seule représentante du peuple syrien, et donc comme futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique pour en finir avec Bachar Al-Assad". L'interventionnisme adopté par la France à l'égard de la Syrie a incité des organisations extrémistes telles que l'EI à se venger. Le slogan "Pour la Syrie" a d'ailleurs été entendu au cours des attaques.

Les attaques terroristes pourraient avoir de multiples conséquences en France.

En premier lieu, les attaques terroristes ont révélé la faiblesse de la capacité de la France à faire face à des menaces de sécurité non traditionnelles croissantes. Bien que le plan Vigipirate soit à son niveau maximal en Ile-de-France depuis les attentats de janvier, les attaques meurtrières ont mis en évidence les lacunes de la France dans la lutte contre le terrorisme.

En plus de "djihadistes importés", la France métropolitaine est également menacée par un certain nombre de terroristes locaux, ce qui a compliqué la situation sécuritaire. Selon M. Zhang, le moment est venu pour le gouvernement français d'examiner les lacunes de son action de lutte contre le terrorisme.

Deuxièmement, suite aux attaques terroristes, le sens d'insécurité sociale se répandra en France, ce qui renforcera le nationalisme et le racisme et consolidera l'extrême-droite, et la cote de popularité du Parti socialiste (PS) et du gouvernement de M. Hollande baisseront encore davantage.

M. Zhang a rappelé que le PS avait subi quatre défaites électorales consécutives lors des élections municipales, des élections du Parlement européen, des élections sénatoriales et des élections départementales. Après ces attaques terroristes, les perspectives du PS aux élections régionales ne seront pas meilleures.

Par ailleurs, le renforcement des contrôles aux frontières, mesure adoptée à la suite des attentats, entravera certainement la circulation des personnes, des biens et des capitaux. Selon M. Zhang, à court terme, les marchés de Noël et les soldes de fin d'année seront certainement touchées, ce qui portera atteinte à la distribution et au tourisme en France. À long terme, la situation de sécurité volatile affectera la confiance des investisseurs en France, ce qui compromettra le rétablissement économique du pays.

Enfin, les attaques terroristes affecteront directement l'influence de la France dans la gestion des affaires internationales. François Hollande a déjà annulé son déplacement pour le sommet du G20 en Turquie.

Quant à la COP21 qui aura lieu prochainement, la France, dont l'image a été ternie par les actes terroristes, devra prouver qu'elle est en mesure d'obtenir des résultats satisfaisants lorsque 195 délégations officielles et des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement se rendront dans le pays, ce dont beaucoup doutent, selon M. Zhang.

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