A321 de Metrojet : une source de chaleur détectée autour de l'appareil avant le crash
Publié le 2015-11-04 à 17:34 | french.xinhuanet.com
BEIJING, 4 novembre (Xinhua) -- Des satellites américains ont détecté une source de chaleur samedi dernier autour de l'Airbus de la compagnie russe Metrojet avant qu'il ne s'écrase dans le désert du Sinaï en Egypte, tuant les 224 personnes qui se trouvaient à bord, rapporte mardi l'agence Associated Press en citant deux responsables américains.
L'un d'eux précise sous couvert d'anonymat que la piste d'un missile est exclue car aucune signature thermique indiquant un tir de missile ou un moteur-fusée n'a été décelée.
Certains analystes ont indiqué qu'il pourrait s'agir d'une explosion ou une désintégration de l'appareil, sans toutefois expliquer ce qui en est à l'origine.
Des experts avaient auparavant soulevé l'hypothèse d'une bombe à bord, tandis que d'autres ont rappelé que l'appareil, un Airbus A321-200, avait endommagé sa queue lors d'un atterrissage en 2001.
Parallèlement, l'équipe d'enquêteurs internationaux se préparait à analyser les données des deux boîtes noires, l'enregistreur des données en vol (DFR) et l'enregistreur des conversations dans le cockpit (CVR).
Selon des responsables russes, l'avion s'est désintégré en vol, mais cette assertion a été démentie par l'Aviation civile égyptienne qui a indiqué que rien ne le prouvait. Un porte-parole, Mohamed Rahmi, a confirmé qu'aucun appel de détresse n'avait été lancé par le commandant de bord avant le drame.
Les débris de l'avion, qui transportait des touristes russes entre la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh sur la mer Rouge vers la ville russe de Saint-Pétersbourg, ont été retrouvés éparpillés sur plus de trois kilomètres.
M. Rahmi a ajouté que l'équipe d'enquête, dirigée par l'Egypte et assistée d'experts russes, des experts français et allemands envoyés par Airbus et des experts de l'Irlande, pays où l'appareil était immatriculé, était retournée mardi sur le site. Une fois que leurs investigations sur place auront pris fin, ils se concentreront sur les boîtes noires. "Ce processus pourrait prendre du temps et nous ne pouvons pas faire de commentaires sur une enquête en cours", a-t-il dit.
Un groupe affilié à l'Etat islamique (EI) a revendiqué la responsabilité de la catastrophe. Mais selon des experts, il n'aurait pas pu avoir la capacité d'abattre un avion croisant à 30.000 pieds (9.000m), altitude à laquelle se trouvait l'appareil de Metrojet. Tallaat Muslam, expert en sécurité et stratégie, a confié à l'agence Xinhua que l'EI ne dispose pas de missiles sol-air et que ses moyens sont faibles.
Samedi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait exhorté chacun à ne pas se livrer à des conclusions hâtives avant que les résultats de l'enquête ne soient divulgués. "C'est une affaire compliquée qui requiert des technologies avancées et des investigations étendues pouvant prendre plusieurs mois", avait-il prévenu.
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