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Points de vue des francophones de Chine sur les relations franco-chinoises à l'approche de la visite du président français (REPORTAGE)

                 French.xinhuanet.com | Publié le 2015-10-31 à 16:53

BEIJING, 31 octobre (Xinhua) -- Après les visites du roi des Pays-Bas Willem-Alexander et de la chancelière allemande Angela Merkel à Beijing, la Chine accueillera le président français François Hollande les 2 et 3 novembre prochains.

Les relations sino-européennes sont entrées dans une période de développement approfondi marquée par des visites de haut niveau de plus en plus fréquentes. La visite de M. Hollande donnera-t-elle un nouvel élan aux relations? A ce sujet, les avis des Français de Chine sont partagés.

Selon certains, la visite du président français contribuera à renforcer les relations bilatérales. Ces dernières années, de plus en plus de Français se sont rendus en Chine pour y investir et coopérer avec leurs partenaires chinois.

Ainsi, Christophe Branchu a lancé un projet dans la ville de Shenzhen (sud) pour créer un pont entre les entrepreneurs français et chinois. "Je suis notamment en discussion avec NantesTech. L'idée serait de leur donner 500m2 à Shenzhen pour accueillir les projets français, et Nantes ferait la même chose pour accueillir des projets chinois", a-t-il précisé.

"Je suis également en discussion avec des écoles de design et d'ingénieurs françaises pour aider les étudiants à venir développer leurs projets de fin d'études sur Shenzhen", a-t-il poursuivi avant d'ajouter qu'il discutait également avec "de plus grosses entreprises françaises pour les aider à se développer en Chine".

Mais pour certains Français, le gouvernement français ne connaît pas assez bien la Chine. Phillippe Furic, un professeur français qui projette d'ouvrir une chocolaterie à Hefei, chef-lieu de la province de l'Anhui, a déclaré : "Si je peux me permettre de comparer les deux visites, celle du président français et celle de la chancelière allemande, [il ressort que] notre président n'a toujours pas compris que Beijing et Shanghai ne sont pas représentatifs de la Chine. Il reste [à l'écoute] de certains conseillers, dont certains ne sont pas venus en Chine depuis plus de dix ans, et il ne voit pas que le pays a bougé [...]. Les Allemands essayent de comprendre les choses et de voir là où ils sont gagnants. Les contrats signés avec l'Anhui, par exemple, sont de plus en plus importants".

Denis Boisseau, consultant international dans l'informatique, partage son avis. "Ce qui me choque et m'exaspère toujours dans le discours des représentants français quand ils viennent en Chine c'est leur méconnaissance totale de la réalité de la situation économique entre la France et la Chine", a-t-il regretté.

Pour Zheng Ruolin, expert chinois renommé des relations franco-chinoises, le point culminant des relations entre les deux pays à l'avenir sera dans le domaine des échanges culturels, car la Chine et la France ont toutes deux la volonté de les renforcer. Il a souligné que deux facteurs essentiels contribueraient à la poursuite du réchauffement des relations bilatérales à l'avenir. Premièrement, les médias français adoptent une attitude de plus en plus "amicale" avec la Chine et leurs reportages sont "plus objectifs", ce qui aidera les Français à avoir une vision plus objective du développement de la Chine. Deuxièmement, les sinologues français de la nouvelle génération sont de plus en plus actifs, ils ont abandonné la mentalité de la Guerre froide et n'ont aucun préjugé contre la Chine, et peuvent donc aider davantage de Français à mieux comprendre la Chine.

Fanny Valembois, directrice de l'Alliance Française de Qingdao (est), a indiqué que les échanges culturels et éducatifs sont de plus en plus nombreux et actifs entre la France et la Chine. Dans les 15 Alliances françaises de Chine, des milliers de Chinois viennent découvrir la culture française pour se préparer à voyager, travailler ou étudier en France.

"La France espère accueillir davantage d'étudiants chinois en métropole. Il y en a actuellement 35.000, et l'objectif est d'arriver à 50.000 d'ici 2020", a-t-elle précisé avant d'ajouter :"Il y a donc beaucoup d'opportunités pour les étudiants chinois, qui sont les bienvenus en France".

Au cours de sa visite, M. Hollande devrait demander à son homologue chinois Xi Jinping de travailler ensemble pour garantir le succès de la prochaine conférence sur le climat (COP21) du 30 novembre au 11 décembre à Paris. Aux yeux des Français de Chine, de nombreuses opportunités de coopération entre les deux pays existent dans ce domaine.

Pour Denis Boisseau, la Chine a déjà fait beaucoup pour réduire la pollution et témoigne un grand respect aux règlements sur la lutte contre le changement climatique. "Il est maintenant plus facile de voir de temps en temps le ciel bleu dans des villes telles que Xi'an, Shanghai ou Guangzhou", a-t-il indiqué.

"J'ai par exemple été agréablement surpris de voir qu'à Shanghai presque toutes les mobilettes sont électriques", a-t-il mentionné, tout en regrettant toutefois que la Chine n'ait pas encore fait assez d'efforts pour promouvoir les voitures électriques, car "le pétrole n'est pas une ressource naturelle très développée en Chine".

Pour lui, l'un des principaux atouts de la Chine est que les Chinois ont la volonté de lutter contre le changement climatique et que la Chine est un pays où il sera très facile de créer de plus en plus d'emplois dans l'industrie de l'environnement.

En ce qui concerne la COP21, Zheng Ruolin a souligné que le monde ne devrait pas avoir d'attentes trop élevées sur les résultats de cette conférence, car il existe un écart profond entre les pays en développement et les pays développés à cet égard. Le succès de la conférence dépendra des pays développés, qui doivent respecter le principe de "responsabilités communes, mais différenciées".

"Nous espérons aussi que la conférence de Paris permettra des avancées dans le domaine de la protection de l'environnement. C'est un sujet auquel les Chinois sont très sensibles maintenant", a indiqué Fanny Valembois. "Chaque année, l'ambassade de France et les Alliances françaises organisent le Mois franco-chinois de l'environnement, qui permet de passer des documentaires et d'organiser des débats et des conférences. Nous espérons que les deux pays pourront continuer à coopérer davantage pour améliorer l'environnement pour les générations futures", a-t-elle ajouté.

"La France a beaucoup de formations dans le domaine de l'environnement et cela peut être très intéressant pour les jeunes Chinois, car il y aura une forte demande en Chine dans les années qui viennent", a-t-elle conclu.

 
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French.xinhuanet.com | Publié le 2015-10-31 à 16:53

BEIJING, 31 octobre (Xinhua) -- Après les visites du roi des Pays-Bas Willem-Alexander et de la chancelière allemande Angela Merkel à Beijing, la Chine accueillera le président français François Hollande les 2 et 3 novembre prochains.

Les relations sino-européennes sont entrées dans une période de développement approfondi marquée par des visites de haut niveau de plus en plus fréquentes. La visite de M. Hollande donnera-t-elle un nouvel élan aux relations? A ce sujet, les avis des Français de Chine sont partagés.

Selon certains, la visite du président français contribuera à renforcer les relations bilatérales. Ces dernières années, de plus en plus de Français se sont rendus en Chine pour y investir et coopérer avec leurs partenaires chinois.

Ainsi, Christophe Branchu a lancé un projet dans la ville de Shenzhen (sud) pour créer un pont entre les entrepreneurs français et chinois. "Je suis notamment en discussion avec NantesTech. L'idée serait de leur donner 500m2 à Shenzhen pour accueillir les projets français, et Nantes ferait la même chose pour accueillir des projets chinois", a-t-il précisé.

"Je suis également en discussion avec des écoles de design et d'ingénieurs françaises pour aider les étudiants à venir développer leurs projets de fin d'études sur Shenzhen", a-t-il poursuivi avant d'ajouter qu'il discutait également avec "de plus grosses entreprises françaises pour les aider à se développer en Chine".

Mais pour certains Français, le gouvernement français ne connaît pas assez bien la Chine. Phillippe Furic, un professeur français qui projette d'ouvrir une chocolaterie à Hefei, chef-lieu de la province de l'Anhui, a déclaré : "Si je peux me permettre de comparer les deux visites, celle du président français et celle de la chancelière allemande, [il ressort que] notre président n'a toujours pas compris que Beijing et Shanghai ne sont pas représentatifs de la Chine. Il reste [à l'écoute] de certains conseillers, dont certains ne sont pas venus en Chine depuis plus de dix ans, et il ne voit pas que le pays a bougé [...]. Les Allemands essayent de comprendre les choses et de voir là où ils sont gagnants. Les contrats signés avec l'Anhui, par exemple, sont de plus en plus importants".

Denis Boisseau, consultant international dans l'informatique, partage son avis. "Ce qui me choque et m'exaspère toujours dans le discours des représentants français quand ils viennent en Chine c'est leur méconnaissance totale de la réalité de la situation économique entre la France et la Chine", a-t-il regretté.

Pour Zheng Ruolin, expert chinois renommé des relations franco-chinoises, le point culminant des relations entre les deux pays à l'avenir sera dans le domaine des échanges culturels, car la Chine et la France ont toutes deux la volonté de les renforcer. Il a souligné que deux facteurs essentiels contribueraient à la poursuite du réchauffement des relations bilatérales à l'avenir. Premièrement, les médias français adoptent une attitude de plus en plus "amicale" avec la Chine et leurs reportages sont "plus objectifs", ce qui aidera les Français à avoir une vision plus objective du développement de la Chine. Deuxièmement, les sinologues français de la nouvelle génération sont de plus en plus actifs, ils ont abandonné la mentalité de la Guerre froide et n'ont aucun préjugé contre la Chine, et peuvent donc aider davantage de Français à mieux comprendre la Chine.

Fanny Valembois, directrice de l'Alliance Française de Qingdao (est), a indiqué que les échanges culturels et éducatifs sont de plus en plus nombreux et actifs entre la France et la Chine. Dans les 15 Alliances françaises de Chine, des milliers de Chinois viennent découvrir la culture française pour se préparer à voyager, travailler ou étudier en France.

"La France espère accueillir davantage d'étudiants chinois en métropole. Il y en a actuellement 35.000, et l'objectif est d'arriver à 50.000 d'ici 2020", a-t-elle précisé avant d'ajouter :"Il y a donc beaucoup d'opportunités pour les étudiants chinois, qui sont les bienvenus en France".

Au cours de sa visite, M. Hollande devrait demander à son homologue chinois Xi Jinping de travailler ensemble pour garantir le succès de la prochaine conférence sur le climat (COP21) du 30 novembre au 11 décembre à Paris. Aux yeux des Français de Chine, de nombreuses opportunités de coopération entre les deux pays existent dans ce domaine.

Pour Denis Boisseau, la Chine a déjà fait beaucoup pour réduire la pollution et témoigne un grand respect aux règlements sur la lutte contre le changement climatique. "Il est maintenant plus facile de voir de temps en temps le ciel bleu dans des villes telles que Xi'an, Shanghai ou Guangzhou", a-t-il indiqué.

"J'ai par exemple été agréablement surpris de voir qu'à Shanghai presque toutes les mobilettes sont électriques", a-t-il mentionné, tout en regrettant toutefois que la Chine n'ait pas encore fait assez d'efforts pour promouvoir les voitures électriques, car "le pétrole n'est pas une ressource naturelle très développée en Chine".

Pour lui, l'un des principaux atouts de la Chine est que les Chinois ont la volonté de lutter contre le changement climatique et que la Chine est un pays où il sera très facile de créer de plus en plus d'emplois dans l'industrie de l'environnement.

En ce qui concerne la COP21, Zheng Ruolin a souligné que le monde ne devrait pas avoir d'attentes trop élevées sur les résultats de cette conférence, car il existe un écart profond entre les pays en développement et les pays développés à cet égard. Le succès de la conférence dépendra des pays développés, qui doivent respecter le principe de "responsabilités communes, mais différenciées".

"Nous espérons aussi que la conférence de Paris permettra des avancées dans le domaine de la protection de l'environnement. C'est un sujet auquel les Chinois sont très sensibles maintenant", a indiqué Fanny Valembois. "Chaque année, l'ambassade de France et les Alliances françaises organisent le Mois franco-chinois de l'environnement, qui permet de passer des documentaires et d'organiser des débats et des conférences. Nous espérons que les deux pays pourront continuer à coopérer davantage pour améliorer l'environnement pour les générations futures", a-t-elle ajouté.

"La France a beaucoup de formations dans le domaine de l'environnement et cela peut être très intéressant pour les jeunes Chinois, car il y aura une forte demande en Chine dans les années qui viennent", a-t-elle conclu.

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