La coalition russo-syrienne s'impose dans la guerre en Syrie (ANALYSE)
Publié le 2015-10-23 à 15:38 | french.xinhuanet.com
BEIJING, 23 octobre (Xinhua) -- Après une visite surprise du président syrien Bachar al-Assad en Russie, les ministres des Affaires étrangères russe, américain, saoudien et turc se rencontrent vendredi à Vienne pour participer à des pourparlers sur la guerre en Syrie entre le trio Washington-Ryad-Ankara, farouches opposants au président syrien, et Moscou, son plus fidèle allié. Les négociations entre l'Américain John Kerry, le Russe Sergueï Lavrov, le Saoudien Adel al-Jubeir et le Turc Feridun Sinirlioglu devraient être difficiles, car la coalition russo-syrienne a déjà pris le dessus.
Contrairement aux "raids inutiles" menés par la coalition sous commandement américain depuis plus d'un an, les frappes russes contre les groupes terroristes en Syrie ont abouti à des résultats très positifs en trois semaines. Selon le chef de l'opération russe, le général Andreï Kartapolov, les bombardements russes "ont mis les principaux groupes terroristes syriens hors de combat".
La situation a ainsi changé dans le pays. Avec le soutien de Moscou, Bachar al-Assad passe à l'offensive. Depuis la mi-octobre, l'armée syrienne a lancé une vaste opération visant à repousser les rebelles des environs de Damas et repris le contrôle de territoires autrefois occupés par des groupes terroristes. C'est dans ce contexte que le président syrien a pu effectuer une visite en Russie, sa première sortie depuis quatre ans.
La visite de Bachar al-Assad et la tenue de pourparlers à Vienne entre les chefs de la diplomatie de quatre pays constituent une véritable victoire pour la coalition russo-syrienne.
Pour le président syrien, sa visite à Moscou envoie deux messages clairs : d'une part, la situation est redevenue stable dans les territoires contrôlés par l'armée syrienne, du moins à Damas et dans ses environs, et il est libre de se rendre à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine ; d'autre part, il reste l'autorité légitime en Syrie et souhaite trouver une solution politique au conflit tout en portant le drapeau de la lutte contre le terrorisme.
Vladimir Poutine a quant à lui obtenu trois résultats positifs : il a pu montrer sa grande influence sur la situation au Moyen-Orient, démontrer la "faiblesse" des Etats-Unis dans la lutte contre le terrorisme et consolider sa cote de popularité, qui était déjà très élevée en Russie.
Ayant échoué à éradiquer les groupes terroristes, la coalition sous commandement américain perd peu à peu la confiance des pays du Moyen-Orient et du monde dans son ensemble face à un Etat islamique (EI) qui gagne en puissance et contrôle de plus en plus de territoires en Irak et en Syrie. A présent, la Russie a la parole. Porté par le succès de ses opérations militaires, le président russe Vladimir Poutine a fustigé jeudi "le double jeu" de l'Occident.
"Dire qu'on lutte contre les terroristes et essayer en même temps de se servir d'une partie d'entre eux pour faire avancer ses pions au Proche-Orient revient à servir ses intérêts", a-t-il déclaré avant de demander : "En plus d'un an, la coalition sous commandement américain a effectué des milliers de raids contre l'EI en Syrie et en Irak ; alors, pourquoi n'ont-ils toujours pas donné de résultats concrets?".
Les opérations russes ont eu un effet inattendu : en effet, l'armée américaine a renforcé sa présence dans la région en déployant douze avions d'attaque au sol A-10 sur la base aérienne d'Incirlik, dans le sud de la Turquie. Quant à savoir si cela servira à renforcer la lutte contre l'EI, seul l'avenir le dira.
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MOSCOU, 21 octobre (Xinhua) -- Le président syrien Bachar al-Assad a effectué une visite à Moscou mardi pour rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine, a annoncé mercredi Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

