Affaire Boreh : le chef de l'Etat djiboutien refuse de témoigner devant la justice britannique (SYNTHESE)
Publié le 2015-10-12 à 23:41 | french.xinhuanet.com
DJIBOUTI, 12 octobre (Xinhua) -- Le chef de l'Etat djiboutien, Ismail Omar Guelleh, a refusé de témoigner devant le juge anglais en charge du procès intenté par Djibouti contre Abdourahman Boreh, homme d'affaire djiboutien, pour détournement de fonds public et fraude fiscale, a rapporté lundi l'Agence Djiboutienne d'Information (ADI).
Dans sa lettre adressée au juge mardi dernier, le président Guelleh a expliqué que les intérêts supérieurs de son pays, qui sont "la principale raison de cette action en justice", ne lui permettent pas de venir au Tribunal.
"Ce sont les actions de M. Boreh, et non les miennes, qui doivent rester au centre de cette affaire", a-t-il fait savoir par ailleurs.
Le chef de l'Etat djiboutien qui a déjà soumis deux témoignages écrits dans le cadre de ce contentieux, a indiqué que le juge constatera dans les preuves qui lui seront présentées dans les prochaines semaines que "les actions de M. Boreh ont gravement nuit aux intérêts de Djibouti".
M. Abdourahman Boreh qui a été président de l'Autorité des Ports et de la Zone Franche de Djibouti (APZF) entre 2003 et 2008 a été condamné en 2008 pour évasion fiscale et insolvabilité frauduleuse. Depuis, exilé à Dubaï puis au Royaume-Uni, il est condamné de nouveau par contumace à 15 ans de prison en 2009 par un tribunal de Djibouti pour participation à l'organisation d'un attentat à la grenade dans un magasin de la capitale djiboutienne.
Djibouti a porté par la suite plainte devant la justice britannique pour demander le gel des avoirs de M. Boreh à hauteur de 77 millions USD, et la divulgation au gouvernement djiboutien ainsi qu'à la Haute cour britannique de la nature de ces actifs ainsi que leur emplacement.
La Haute cour de justice britannique a rejeté les accusations de terrorisme contre l'homme d'affaire djboutien et a ordonné la levée du gel de ses avoirs de 100 millions de dollars.
En mai 2013, la justice française a pourtant accepté de geler les avoirs de M. Boreh sur le territoire français pour une somme totale de 23 millions d'euros.
