Sommet "format Normandie" à l'Elysée : l'application des accords de Minsk et la crise syrienne au coeur des discussions (SYNTHESE)

Publié le 2015-10-03 à 06:58 | french.xinhuanet.com

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(Xinhua/Theo Duval)

PARIS, 2 octobre (Xinhua) -- Les dirigeants français, allemand, russe et ukrainien (François Hollande, Angela Merkel, Vladimir Poutine, Petro Porochenko) qui se sont réunis ce vendredi à l'Elysée pour un sommet au "format Normandie", ont discuté de l'application des accords de Minsk relatifs au processus de paix en Ukraine. Mais la crise syrienne a également été au coeur des discussions lors d'un entretien bilatéral entre le président français et le président russe ainsi qu'entre Angela Merkel et Vladimir Poutine.

Sur le processus de paix en Ukraine, les chefs d'Etat français, russe, ukrainien et la chancelière allemande ont procédé aux évaluations des accords de Minsk et décidé de la poursuite du processus afin d'aboutir "à toutes les dimensions de l'accord de Minsk".

"Sur la sécurité, nous avons voulu nous assurer que le retrait des armes légères qui avait été approuvé par un accord puisse commencer dès demain matin à minuit (samedi 3 octobre). Que pour les armes lourdes, il puisse y avoir un processus comparable", a déclaré François Hollande lors d'une déclaration commune avec la chancelière allemande, à la fin du sommet.

Le président français a souligné qu'il a également été retenu que l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) puisse avoir un accès "libre et sûr" sur l'ensemble du territoire ukrainien jusqu'à l'accès à la frontière. Et que des actions de déminage seront lancées sans délai pour la sécurité de la population.

François Hollande a affirmé avoir constaté qu'il y a eu depuis l'accord de Minsk, plus de progrès sur le volet sécuritaire.

"Le cessez-le-feu est maintenant globalement respecté et nous avons pu engager étape par étape le retrait des armes. Aujourd'hui, nous avons pu faire de nouvelles avancées et permettre qu'il n'y ait plus de victime de ce qui a été un conflit particulièrement lourd et dramatique", a indiqué le président Hollande.

Les discussions ont également tourné autour du processus politique prévu par l'accord de Minsk. "Nous avons voulu que des élections (élections locales) puissent se tenir selon la loi électorale ukrainienne, dans le cadre d'un groupe de travail. Donc, les élections qui étaient prévues le 18 octobre ne pourront pas se tenir (...) une loi électorale sera votée et discutée dans le cadre de ce groupe de travail. Une fois voté un délai de 90 jours s'ouvrira pour l'organisation des élections", a expliqué le président français.

Le sommet a également indiqué qu'une immunité soit accordée à tous les candidats pendant la période des élections en Ukraine. Et que le statut des régions de l'est du pays, s'applique dès le jour des élections "à titre provisoire, dans un premier temps et définitivement le jour où l'OSCE considérerait que le processus électoral est incontestable".

Selon la chancelière allemande, tous les sujets de blocage ont été discutés, notamment la loi électorale, le statut spécial des régions de l'est, la loi sur l'amnistie, entre autres.

"Le président russe s'est engagé à ce que, au sein du groupe de travail politique tripartite, les conditions nécessaires soient mise en place, a très court terme pour que les élections puissent avoir lieu comme cela a été prévu à Minsk en application du droit ukrainien", a indiqué Mme Merkel.

"Je ne peux pas dire que tout revers est exclu mais dans l'ensemble c'est quelque chose de positif (...) Il y a un espoir qui est fondé et, d'après ce que j'ai entendu aujourd'hui, je peux dire que les deux parties (Ukraine et Russie) ont bien discuté l'un avec l'autre. Cette conférence a été importante parce que nous avons travaillé de façon très intense sur chacun des points en suspens", a-t-elle dit.

Les ministres des Affaires étrangères des quatre pays se réuniront au début du mois de novembre pour faire le point de ce processus.

Crise syrienne : un autre sujet brûlant

Ce sommet a également été une occasion pour évoquer l'autre sujet brûlant qu'est la crise syrienne. Le président français s'est entretenu longuement avant le sommet avec son homologue russe sur la Syrie. Les deux pays ayant une approche différente sur la question, la France exige le départ de Bachar Al-Assad alors que la Russie soutien le contraire.

"Nous avons parlé avec le président Poutine de la Syrie, comment ne pas évoquer ce sujet alors qu'il a déjà fait beaucoup de victimes : 250 mille morts, 4 millions de réfugiés, 8 millions de déplacés. La France a rappelé qu'il y avait une solution politique que nous devons rechercher", a expliqué le président français. Et cette solution politique est selon François Hollande le retour à l'esprit de Genève, "c'est-à-dire de mettre le régime et l'opposition en capacité de former un gouvernement de consensus et de considérer que l'avenir de la Syrie passe par le départ de Bachar Al-Assad. C'est la solution politique à la quelle nous devons travailler avec tous les pays qui le voudront", a-t-il indiqué.

Quant aux frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, M. Hollande a souligné que tous les pays ne sont pas engagés dans ce processus et que la Russie vient de le décider. Selon lui, la France a décidé de frapper "au nom de la légitime défense". "Ce que j'ai rappelé au président Poutine c'est que les frappes doivent concerner Daech (EI) et uniquement Daech. Nous ne faisons pas d'autres cibles. Et à partir de là, nous devons mettre chacun devant sa responsabilité. Enfin exiger du régime d'Assad d'en finir avec les bombardements de la population civile avec les armes de toute nature", a dit le président français.

La chancelière allemande a déclaré avoir également évoqué la question avec Vladimir Poutine : "nous avons dit très clairement que Daech était l'ennemi qu'il s'agissait de combattre et nous avons dit par ailleurs, que pour la Syrie il devait y avoir une solution. Mais que cette solution devait prendre en compte les intérêts de l'opposition car nous soutenons cette opposition", a expliqué Mme Merkel.

La chancelière allemande a insisté qu'il ne faut pas oublier les milliers de personnes tuées ces dernières années en Syrie. "Des centaines de milliers de personnes ont malheureusement perdu la vie avant la présence de Daech, du fait du régime d'Assad. Nous avons besoin d'une solution car après 250 mille morts, il y a urgence de trouver une solution. Et nous souhaitons en dehors des actions militaires que l'on trouve une solution politique parce que l'action militaire à elle seule ne permettra pas de résoudre le conflit syrien (...)", a ajouté Mme Merkel.

Lire aussi:

>>> Rencontre Hollande-Poutine à Paris avant le sommet au format Normandie à l'Elysée

PARIS, 2 octobre (Xinhua) -- Le président russe Vladimir Poutine est arrivé vendredi matin à l'Elysée et a débuté un entretien avec son homologue français François Hollande en amont d'un sommet au format Normandie dans l'après-midi, ont constaté des journalistes de Xinhua à l'Elysée.

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Sommet "format Normandie" à l'Elysée : l'application des accords de Minsk et la crise syrienne au coeur des discussions (SYNTHESE)

Publié le 2015-10-03 à 06:58 | french.xinhuanet.com


(Xinhua/Theo Duval)

PARIS, 2 octobre (Xinhua) -- Les dirigeants français, allemand, russe et ukrainien (François Hollande, Angela Merkel, Vladimir Poutine, Petro Porochenko) qui se sont réunis ce vendredi à l'Elysée pour un sommet au "format Normandie", ont discuté de l'application des accords de Minsk relatifs au processus de paix en Ukraine. Mais la crise syrienne a également été au coeur des discussions lors d'un entretien bilatéral entre le président français et le président russe ainsi qu'entre Angela Merkel et Vladimir Poutine.

Sur le processus de paix en Ukraine, les chefs d'Etat français, russe, ukrainien et la chancelière allemande ont procédé aux évaluations des accords de Minsk et décidé de la poursuite du processus afin d'aboutir "à toutes les dimensions de l'accord de Minsk".

"Sur la sécurité, nous avons voulu nous assurer que le retrait des armes légères qui avait été approuvé par un accord puisse commencer dès demain matin à minuit (samedi 3 octobre). Que pour les armes lourdes, il puisse y avoir un processus comparable", a déclaré François Hollande lors d'une déclaration commune avec la chancelière allemande, à la fin du sommet.

Le président français a souligné qu'il a également été retenu que l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) puisse avoir un accès "libre et sûr" sur l'ensemble du territoire ukrainien jusqu'à l'accès à la frontière. Et que des actions de déminage seront lancées sans délai pour la sécurité de la population.

François Hollande a affirmé avoir constaté qu'il y a eu depuis l'accord de Minsk, plus de progrès sur le volet sécuritaire.

"Le cessez-le-feu est maintenant globalement respecté et nous avons pu engager étape par étape le retrait des armes. Aujourd'hui, nous avons pu faire de nouvelles avancées et permettre qu'il n'y ait plus de victime de ce qui a été un conflit particulièrement lourd et dramatique", a indiqué le président Hollande.

Les discussions ont également tourné autour du processus politique prévu par l'accord de Minsk. "Nous avons voulu que des élections (élections locales) puissent se tenir selon la loi électorale ukrainienne, dans le cadre d'un groupe de travail. Donc, les élections qui étaient prévues le 18 octobre ne pourront pas se tenir (...) une loi électorale sera votée et discutée dans le cadre de ce groupe de travail. Une fois voté un délai de 90 jours s'ouvrira pour l'organisation des élections", a expliqué le président français.

Le sommet a également indiqué qu'une immunité soit accordée à tous les candidats pendant la période des élections en Ukraine. Et que le statut des régions de l'est du pays, s'applique dès le jour des élections "à titre provisoire, dans un premier temps et définitivement le jour où l'OSCE considérerait que le processus électoral est incontestable".

Selon la chancelière allemande, tous les sujets de blocage ont été discutés, notamment la loi électorale, le statut spécial des régions de l'est, la loi sur l'amnistie, entre autres.

"Le président russe s'est engagé à ce que, au sein du groupe de travail politique tripartite, les conditions nécessaires soient mise en place, a très court terme pour que les élections puissent avoir lieu comme cela a été prévu à Minsk en application du droit ukrainien", a indiqué Mme Merkel.

"Je ne peux pas dire que tout revers est exclu mais dans l'ensemble c'est quelque chose de positif (...) Il y a un espoir qui est fondé et, d'après ce que j'ai entendu aujourd'hui, je peux dire que les deux parties (Ukraine et Russie) ont bien discuté l'un avec l'autre. Cette conférence a été importante parce que nous avons travaillé de façon très intense sur chacun des points en suspens", a-t-elle dit.

Les ministres des Affaires étrangères des quatre pays se réuniront au début du mois de novembre pour faire le point de ce processus.

Crise syrienne : un autre sujet brûlant

Ce sommet a également été une occasion pour évoquer l'autre sujet brûlant qu'est la crise syrienne. Le président français s'est entretenu longuement avant le sommet avec son homologue russe sur la Syrie. Les deux pays ayant une approche différente sur la question, la France exige le départ de Bachar Al-Assad alors que la Russie soutien le contraire.

"Nous avons parlé avec le président Poutine de la Syrie, comment ne pas évoquer ce sujet alors qu'il a déjà fait beaucoup de victimes : 250 mille morts, 4 millions de réfugiés, 8 millions de déplacés. La France a rappelé qu'il y avait une solution politique que nous devons rechercher", a expliqué le président français. Et cette solution politique est selon François Hollande le retour à l'esprit de Genève, "c'est-à-dire de mettre le régime et l'opposition en capacité de former un gouvernement de consensus et de considérer que l'avenir de la Syrie passe par le départ de Bachar Al-Assad. C'est la solution politique à la quelle nous devons travailler avec tous les pays qui le voudront", a-t-il indiqué.

Quant aux frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, M. Hollande a souligné que tous les pays ne sont pas engagés dans ce processus et que la Russie vient de le décider. Selon lui, la France a décidé de frapper "au nom de la légitime défense". "Ce que j'ai rappelé au président Poutine c'est que les frappes doivent concerner Daech (EI) et uniquement Daech. Nous ne faisons pas d'autres cibles. Et à partir de là, nous devons mettre chacun devant sa responsabilité. Enfin exiger du régime d'Assad d'en finir avec les bombardements de la population civile avec les armes de toute nature", a dit le président français.

La chancelière allemande a déclaré avoir également évoqué la question avec Vladimir Poutine : "nous avons dit très clairement que Daech était l'ennemi qu'il s'agissait de combattre et nous avons dit par ailleurs, que pour la Syrie il devait y avoir une solution. Mais que cette solution devait prendre en compte les intérêts de l'opposition car nous soutenons cette opposition", a expliqué Mme Merkel.

La chancelière allemande a insisté qu'il ne faut pas oublier les milliers de personnes tuées ces dernières années en Syrie. "Des centaines de milliers de personnes ont malheureusement perdu la vie avant la présence de Daech, du fait du régime d'Assad. Nous avons besoin d'une solution car après 250 mille morts, il y a urgence de trouver une solution. Et nous souhaitons en dehors des actions militaires que l'on trouve une solution politique parce que l'action militaire à elle seule ne permettra pas de résoudre le conflit syrien (...)", a ajouté Mme Merkel.

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