PARIS, 2 octobre (Xinhua) -- Au lendemain de la deuxième série de frappes russes en Syrie, et alors que des doutes subsistent sur les cibles de ces frappes, le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, Alexey Poushkov, a indiqué que l'aviation russe a bien visé des bases de Daech.

"C'est déjà commencé. On a déjà bombardé des bases de Daech", a assuré vendredi matin sur Europe 1 M. Pouchkov, soulignant que "le but principal (de la Russie) ce sont les groupes de Daech qui sont le plus proche de Damas".

Alors que les Etats-Unis et la France continuent d'émettre des doutes sur les cibles de l'aviation russe en Syrie, le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma a indiqué que "le problème c'est que les opposants à Bachar sont parfois très proches des terroristes".

Si Moscou a décidé d'effectuer des frappes, "c'est pour conserver la Syrie en tant qu'Etat indépendant (...) mais c'est aussi pour la sécurité intérieure de la Russie", a expliqué ce proche de Vladimir Poutine, rappelant que le président russe a annoncé qu'"il n'y aura pas d'opération au sol de la part de la Russie".

M. Pouchkov a par ailleurs fait savoir que la Russie table sur une opération de trois à quatre mois en Syrie.

"Il y a toujours un risque d'enlisement, mais à Moscou on parle de trois ou quatre mois d'opération", a-t-il annoncé, estimant que "c'est l'intensité qui est importante".

"La coalition américaine a fait semblant de bombarder Daech pendant une année. Il n'y a pas de résultats mais si vous le faites d'une manière beaucoup plus efficace, je pense que les résultats vont se faire connaître", a-t-il poursuivi.

Après des premières frappes au-dessus de la Syrie, Moscou a donc effectué jeudi une seconde série de bombardements qui continue d'alimenter les doutes de Paris et Washington quant aux objectifs visés.

Le président français François Hollande a par exemple déclaré jeudi à la presse que "c'est Daech qu'il faut viser et pas d'autres" en Syrie.

Le Premier ministre français Manuel Valls "s'est également prononcé sur les interrogations autour des cibles choisies par les raids aériens russes", rapporte vendredi le journal Le Figaro.

"Quand on veut s'attaquer au terrorisme, on détruit d'abord les sites de Daech. Et je constate que ça n'est malheureusement pas la position russe", a lancé le chef du gouvernement français lors d'un déplacement à Lyon jeudi.