PARIS, 25 septembre (Xinhua) -- Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé jeudi que la France va développer sa capacité de cyberguerre pour se protéger mais aussi mener des offensives, notamment contre Daech (Etat islamique), a rapporté vendredi le journal Le Figaro.

"La lutte contre Daech se joue désormais aussi sur le terrain numérique. Dans le domaine militaire, il s'agit, par exemple, de protéger les systèmes d'arme contre les attaques informatiques, mais aussi de passer à l'offensive contre l'adversaire", écrit Le Figaro dans son édition de vendredi, résumant les propos tenus jeudi par M. Le Drian lors d'un colloque international consacré au "combat numérique au cœur des opérations".

"Ce n'est plus un tabou", a déclaré le ministre lors de l'ouverture du colloque, ajoutant que "les groupes armés terroristes que nous affrontons, Daech en particulier, investissent de façon massive l'espace numérique".

La source de la propagande de Daech "a été identifiée en Syrie, à Raqqa, avec des relais qui se retrouvent dans nos différents pays et utilisent nos infrastructures et opérateurs Internet", a expliqué M. Le Drian.

Le Figaro précise par ailleurs que "des experts d'une unité spécialisée, le Centre d'analyse de lutte informatique défensive (Calid), assurent désormais des missions de veille, d'analyse et d'alerte cyber" depuis "Abou Dhabi, d'où partent les avions français engagés en Irak et, depuis le 8 septembre, en Syrie".

Ces spécialistes "préfigurent une compagnie de combat cyber, évoquée jeudi par Jean-Yves Le Drian, et qui devrait être pleinement opérationnelle en 2018, avec 800 personnels", poursuit le journal, l'objectif étant de fabriquer un véritable "bouclier protecteur", selon le ministre.

En fait, "il n'y a plus d'opérations sans prise en compte de la dimension cyber", a expliqué pendant la conférence le contre-amiral Arnaud Coustillière, chargé de la cyberdéfense à l'état-major des armées (EMA).

"Cette dimension est désormais systématiquement intégrée à la planification et la conduite" des engagements militaires de la France, souligne le Figaro, notant que "pour les spécialistes, le premier défi est la protection des systèmes d'armes et de données de la Défense" et que "781 anomalies ont été répertoriées en 2014".

S'il y a encore peu, "les capacités offensives n'étaient évoquées que du bout des lèvres", écrit le journal, "la voie est tracée pour leur développement", a conclu M. Le Drian.