La construction de barrières est en partie responsable du pic de migrants en Europe, estime un commissaire du CoE

Publié le 2015-09-25 à 20:16 | french.xinhuanet.com

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STRASBOURG, 25 septembre (Xinhua) -- Le pic soudain du nombre de réfugiés et le flux croissant de migrants tentant de rejoindre le Vieux continent s'expliquaient en partie par la politique européenne en matière migratoire, a estimé le Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe (CoE) Nils Muiznieks, en marge d'une rencontre informelle cette semaine avec la presse à Strasbourg.

La construction de barrières pour ne pas laisser entrer les migrants a conduit nombre d'entre eux à penser que c'était leur dernière chance de pouvoir atteindre le continent européen avant qu'il soit définitivement bloqué, a déclaré le commissaire en réponse à une question de Xinhua.

Rappelant que cette crise migratoire n'a pas émergé soudainement en août dernier, le Commissaire a déploré que l'Union européenne (UE) ait tardé pour passer d'une politique centrée sur la sécurité vers une politique basée sur les droits fondamentaux.

"J'ai tenté de tirer la sonnette d'alarme quant à la situation des réfugiés syriens voilà presque deux ans, et, en juin dernier, nous avons fait un gros travail en Hongrie", a-t-il ajouté.

Nils Muiznieks est en poste depuis 2012 mais l'inadéquation des politiques migratoires nationales et le manque d'approche globale des problèmes à l'échelle européenne lui sont apparues bien plus tôt dans sa carrière, a-t-il commenté.

"Il y a dix ans, quand j'étais ministre de l'intégration sociale en Lettonie, j'ai participé aux premières réunions des ministres en charge des questions migratoires. Juste à côté de moi, un ministre d'un important pays européen disait: "Ce n'est pas l'affaire de l'Union européenne. Nous n'avons aucune expertise dans ce domaine", a-t-il raconté. Avant de poursuivre: "Et maintenant, les politiciens de ce même pays déclarent: 'Il doit y avoir des standards minimaux partout, sans quoi, tout le monde viendra chez nous'".

Aux yeux du Commissaire, le système de Dublin - qui impose aux candidats à l'asile de déposer leur demande dans le premier pays européen où ils sont entrés - a généré une pression "injuste" et "insoutenable" sur les pays frontières de l'UE.

Selon le commissaire, l'Europe souffre du "lent effondrement" de son droit d'asile. "Nous avons besoin de réviser le système de Dublin", mais sous certaines conditions: "aucune réforme du système de Dublin ne peut être réalisée sans prendre en compte les liens familiaux des gens qui ont déjà de la famille en Europe, le fait qu'ils ne pourront pas travailler et qu'ils iront là où ils ont déjà de la famille", a-t-il déclaré.

Les migrants à qui sera octroyé le statut de réfugiés doivent recevoir le même soutien quel que soit le pays d'Europe où ils se trouvent, estime le Commissaire. "Il nous faut des standards minimaux d'aide à l'intégration pour ces personnes dès qu'elles obtiennent le statut de réfugiés. Or, les standards européens en la matière sont insuffisants".

Pour le commissaire, l'accord voté mardi par les ministres de l'Intérieur de l'UE concernant la "relocalisation" de 120.000 réfugiés présents en Grèce, en Italie et d'autres pays sous une forte pression migratoire vers l'ensemble des Etats européens, laisse cependant entrevoir un espoir.

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La construction de barrières est en partie responsable du pic de migrants en Europe, estime un commissaire du CoE

Publié le 2015-09-25 à 20:16 | french.xinhuanet.com

STRASBOURG, 25 septembre (Xinhua) -- Le pic soudain du nombre de réfugiés et le flux croissant de migrants tentant de rejoindre le Vieux continent s'expliquaient en partie par la politique européenne en matière migratoire, a estimé le Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe (CoE) Nils Muiznieks, en marge d'une rencontre informelle cette semaine avec la presse à Strasbourg.

La construction de barrières pour ne pas laisser entrer les migrants a conduit nombre d'entre eux à penser que c'était leur dernière chance de pouvoir atteindre le continent européen avant qu'il soit définitivement bloqué, a déclaré le commissaire en réponse à une question de Xinhua.

Rappelant que cette crise migratoire n'a pas émergé soudainement en août dernier, le Commissaire a déploré que l'Union européenne (UE) ait tardé pour passer d'une politique centrée sur la sécurité vers une politique basée sur les droits fondamentaux.

"J'ai tenté de tirer la sonnette d'alarme quant à la situation des réfugiés syriens voilà presque deux ans, et, en juin dernier, nous avons fait un gros travail en Hongrie", a-t-il ajouté.

Nils Muiznieks est en poste depuis 2012 mais l'inadéquation des politiques migratoires nationales et le manque d'approche globale des problèmes à l'échelle européenne lui sont apparues bien plus tôt dans sa carrière, a-t-il commenté.

"Il y a dix ans, quand j'étais ministre de l'intégration sociale en Lettonie, j'ai participé aux premières réunions des ministres en charge des questions migratoires. Juste à côté de moi, un ministre d'un important pays européen disait: "Ce n'est pas l'affaire de l'Union européenne. Nous n'avons aucune expertise dans ce domaine", a-t-il raconté. Avant de poursuivre: "Et maintenant, les politiciens de ce même pays déclarent: 'Il doit y avoir des standards minimaux partout, sans quoi, tout le monde viendra chez nous'".

Aux yeux du Commissaire, le système de Dublin - qui impose aux candidats à l'asile de déposer leur demande dans le premier pays européen où ils sont entrés - a généré une pression "injuste" et "insoutenable" sur les pays frontières de l'UE.

Selon le commissaire, l'Europe souffre du "lent effondrement" de son droit d'asile. "Nous avons besoin de réviser le système de Dublin", mais sous certaines conditions: "aucune réforme du système de Dublin ne peut être réalisée sans prendre en compte les liens familiaux des gens qui ont déjà de la famille en Europe, le fait qu'ils ne pourront pas travailler et qu'ils iront là où ils ont déjà de la famille", a-t-il déclaré.

Les migrants à qui sera octroyé le statut de réfugiés doivent recevoir le même soutien quel que soit le pays d'Europe où ils se trouvent, estime le Commissaire. "Il nous faut des standards minimaux d'aide à l'intégration pour ces personnes dès qu'elles obtiennent le statut de réfugiés. Or, les standards européens en la matière sont insuffisants".

Pour le commissaire, l'accord voté mardi par les ministres de l'Intérieur de l'UE concernant la "relocalisation" de 120.000 réfugiés présents en Grèce, en Italie et d'autres pays sous une forte pression migratoire vers l'ensemble des Etats européens, laisse cependant entrevoir un espoir.

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