Scandale Volkswagen : une eurodéputée dénonce la "sortie de route des lobbyistes"

Publié le 2015-09-23 à 05:15 | french.xinhuanet.com

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STRASBOURG, 22 septembre (Xinhua) -- Alors que le constructeur automobile Volkswagen (VW) a admis avoir truqué plus de 11 millions de véhicules lors de tests anti-pollution aux Etats-Unis, une eurodéputée française, rapporteure au sein de la commission des Transports du Parlement européen (PE), dénonce, dans un communiqué publié mardi soir, la "sortie de route des lobbyistes VW".

"Cette affaire révèle au grand jour un problème majeur sur lequel j'ai à plusieurs reprises interpelé la Commission européenne", écrit l'eurodéputée Christine Revault d'Allonnes-Bonnefoy dans son communiqué.

Malgré les excuses du patron de Volkswagen, mardi après-midi, le scandale prend des proportions incalculables pour le constructeur allemand qui a enregistré une chute historique en bourse.

"En mai dernier, en tant que rapporteure pour le Groupe Socialistes & Démocrates au sein de la commission des Transports du PE sur la proposition de règlement concernant les normes européennes d'émissions de polluants (appelées Euro-Normes), j'avais déposé une série d'amendements pour garantir que les résultats des tests reflètent bien les émissions en conditions réelles, et que les constructeurs respectent effectivement les normes européennes", rappelle dans son communiqué Christine Revault.

"Malgré la pression exercée par les constructeurs, notamment Volkswagen, auprès de plusieurs députés pour bloquer ces dispositions, nous avions pu faire passer ces amendements grâce à l'unité des socialistes lors du vote en commission", ajoute-t-elle.

"Demain, ce sera à la commission de l'Environnement du Parlement européen d'adopter sa position avant le vote définitif en séance en plénière du Parlement. Là encore, face au lobbying des constructeurs pour affaiblir l'encadrement de ces tests, les députés européens devront rester fermes et envoyer un signal clair à la Commission pour qu'elle prenne des mesures pour améliorer ces tests, les rendre plus sûrs et sanctionner les fraudes", plaide la parlementaire.

"C'est un enjeu majeur sur lequel nous pouvons et nous devons agir dans les meilleurs délais. C'est une nécessité pour lutter contre les niveaux élevés de pollution de l'air qui causent partout en Europe de graves problèmes de santé publique", renchérit-elle.

Martin Winterkorn, le président du directoire du constructeur allemand, qui dirige également la marque VW de 2007 à 2015, période qui couvre les six années visées par les enquêtes américaines sur la falsification des tests antipollution, a présenté ses excuses dans une vidéo publiée sur le site du groupe.

"Je suis infiniment désolé que nous ayons déçu la confiance" de millions de personnes à travers le monde. "Je m'excuse profondément auprès de nos clients, des autorités et de l'opinion publique dans son ensemble pour cette faute", déclare-t-il dans cette vidéo.

Ce mardi après-midi, la presse allemande a d'ores et déjà annoncé le départ Martin Winterkorn avant la fin de la semaine. En Allemagne, l'émotion est d'autant plus grande que VW est un véritable symbole national.

Pour la chancelière Angela Merkel, le constructeur doit "faire preuve d'une totale transparence" et "expliquer l'ensemble du processus" qui a conduit à un tel scandale. L'Allemagne a ouvert lundi une enquête, dans le sillage des autorités américaines, à l'origine des révélations.

La France, par la voix de sa ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, a annoncé le lancement d'une enquête "approfondie" et demandé aux constructeurs français de "s'assurer que de tels agissements n'ont pas eu cours en France".

De son côté, la Commission européenne a jugé "prématurées" des "mesures de surveillance immédiates" en Europe. Interrogée ce mardi, elle estime ne pas avoir de pouvoir de sanction, s'en remettant aux Etats membres, et assure qu'elle est "sur le point de convoquer une réunion avec les autorités nationales" sur le sujet, sans pour autant donner de date précise.

D'autres pays, comme la Corée du Sud, l'Italie, la Suisse, ont d'ores et déjà lancé des enquêtes.

french.xinhuanet.com

Scandale Volkswagen : une eurodéputée dénonce la "sortie de route des lobbyistes"

Publié le 2015-09-23 à 05:15 | french.xinhuanet.com

STRASBOURG, 22 septembre (Xinhua) -- Alors que le constructeur automobile Volkswagen (VW) a admis avoir truqué plus de 11 millions de véhicules lors de tests anti-pollution aux Etats-Unis, une eurodéputée française, rapporteure au sein de la commission des Transports du Parlement européen (PE), dénonce, dans un communiqué publié mardi soir, la "sortie de route des lobbyistes VW".

"Cette affaire révèle au grand jour un problème majeur sur lequel j'ai à plusieurs reprises interpelé la Commission européenne", écrit l'eurodéputée Christine Revault d'Allonnes-Bonnefoy dans son communiqué.

Malgré les excuses du patron de Volkswagen, mardi après-midi, le scandale prend des proportions incalculables pour le constructeur allemand qui a enregistré une chute historique en bourse.

"En mai dernier, en tant que rapporteure pour le Groupe Socialistes & Démocrates au sein de la commission des Transports du PE sur la proposition de règlement concernant les normes européennes d'émissions de polluants (appelées Euro-Normes), j'avais déposé une série d'amendements pour garantir que les résultats des tests reflètent bien les émissions en conditions réelles, et que les constructeurs respectent effectivement les normes européennes", rappelle dans son communiqué Christine Revault.

"Malgré la pression exercée par les constructeurs, notamment Volkswagen, auprès de plusieurs députés pour bloquer ces dispositions, nous avions pu faire passer ces amendements grâce à l'unité des socialistes lors du vote en commission", ajoute-t-elle.

"Demain, ce sera à la commission de l'Environnement du Parlement européen d'adopter sa position avant le vote définitif en séance en plénière du Parlement. Là encore, face au lobbying des constructeurs pour affaiblir l'encadrement de ces tests, les députés européens devront rester fermes et envoyer un signal clair à la Commission pour qu'elle prenne des mesures pour améliorer ces tests, les rendre plus sûrs et sanctionner les fraudes", plaide la parlementaire.

"C'est un enjeu majeur sur lequel nous pouvons et nous devons agir dans les meilleurs délais. C'est une nécessité pour lutter contre les niveaux élevés de pollution de l'air qui causent partout en Europe de graves problèmes de santé publique", renchérit-elle.

Martin Winterkorn, le président du directoire du constructeur allemand, qui dirige également la marque VW de 2007 à 2015, période qui couvre les six années visées par les enquêtes américaines sur la falsification des tests antipollution, a présenté ses excuses dans une vidéo publiée sur le site du groupe.

"Je suis infiniment désolé que nous ayons déçu la confiance" de millions de personnes à travers le monde. "Je m'excuse profondément auprès de nos clients, des autorités et de l'opinion publique dans son ensemble pour cette faute", déclare-t-il dans cette vidéo.

Ce mardi après-midi, la presse allemande a d'ores et déjà annoncé le départ Martin Winterkorn avant la fin de la semaine. En Allemagne, l'émotion est d'autant plus grande que VW est un véritable symbole national.

Pour la chancelière Angela Merkel, le constructeur doit "faire preuve d'une totale transparence" et "expliquer l'ensemble du processus" qui a conduit à un tel scandale. L'Allemagne a ouvert lundi une enquête, dans le sillage des autorités américaines, à l'origine des révélations.

La France, par la voix de sa ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, a annoncé le lancement d'une enquête "approfondie" et demandé aux constructeurs français de "s'assurer que de tels agissements n'ont pas eu cours en France".

De son côté, la Commission européenne a jugé "prématurées" des "mesures de surveillance immédiates" en Europe. Interrogée ce mardi, elle estime ne pas avoir de pouvoir de sanction, s'en remettant aux Etats membres, et assure qu'elle est "sur le point de convoquer une réunion avec les autorités nationales" sur le sujet, sans pour autant donner de date précise.

D'autres pays, comme la Corée du Sud, l'Italie, la Suisse, ont d'ores et déjà lancé des enquêtes.

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