Les tensions à la mosquée d'Al-Aqsa pourraient avoir des conséquences terribles pour la région
Publié le 2015-09-19 à 01:54 | french.xinhuanet.com
RAMALLAH, 18 septembre (Xinhua) -- L'embrasement des tensions autour du complexe de la Mosquée d'Al-Aqsa, qui a culminé cette semaine, pourrait plonger la région toute entière dans le conflit religieux en réaction aux tentatives d'Israël d'imposer un nouveau paradigme à la région, ont mis en garde des responsables et des observateurs.
Azzam el-Khatib, directeur du département des Waqfs (biens islamiques) à Jérusalem, a déclaré à Xinhua que les mesures récentes d'Israël révèlent un plan pour "créer une nouvelle réalité à la Mosquée d'Al-Aqsa pour en expulser les musulmans et les remplacer par des extrémistes juifs".
Cette semaine, des affrontements acharnés ont éclaté sur le site de la Mosquée d'Al-Aqsa à Jérusalem Est, entre des dizaines de fidèles palestiniens et la police israélienne, lorsque des groupes extrémistes juifs protégés par la police ont tenté de pénétrer ce lieu pour célébrer la fête religieuse juive débutée le 13 septembre.
Environ 70 Palestiniens ont été blessés, de même que plusieurs policiers israéliens, lorsque la police a utilisé des balles en caoutchouc pour répliquer aux jets de pierre.
Al-Khatib a mis en garde contre les conséquences terribles des tensions actuelles à la Mosquée d'Al-Aqsa.
"Cela attisera les flammes de nouvelles tensions dans la ville de Jérusalem, en Palestine et au Moyen-Orient. Nous avons toujours mis en garde contre ces tensions", a-t-il ajouté.
Située dans la vieille ville de Jérusalem Est, la Mosquée d'Al-Aqsa est le troisième lieu le plus saint au monde pour les Musulmans après la Mecque et la Médina en Arabie saoudite. Les juifs croient également que les ruines d'anciens temples de leur religion sont situées sous le site de la Mosquée d'Al-Aqsa.
Politiquement, les Palestiniens revendiquent Jérusalem Est comme capitale de leur futur État qui comprendrait les territoires occupés par Israël depuis 1967. Israel revendique Jérusalem comme sa capitale indivisible, une revendication qui n'est pas reconnue par la communauté internationale.
De plus, pour autoriser les extrémistes juifs à prier à Al-Aqsa, la police israélienne a également limité le nombre de fidèles qui s'y trouvent, interdisant aux Palestiniens d'y passer la nuit.
Rajab Abu Serreya, un analyste politique basé à Ramallah, a déclaré à Xinhua que "les Mosquées de Jérusalem et d'Al-Aqsa sont occupées par Israël depuis 1967, par conséquent Israël n'a aucun droit ni aucune excuse pour la modifier".
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou "mène une opération militaire visant à s'emparer de tout Jérusalem et à imposer la division temporelle et spatiale d'Al-Aqsa en garantissant un droit des juifs à y prier et à entrer dans la mosquée quand ils veulent", ajoute cet analyste.
Toutefois, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que les Palestiniens ne laisseraient jamais ces plans se réaliser.
Lors d'une réunion à son bureau à Ramallah avec des personnalités palestiniennes et des responsables de Jérusalem Est, M. Abbas a déclaré qu'il "n'y aura pas d'État palestinien sans Jérusalem Est comme capitale".
"La Mosquée d'Al-Aqsa est un lieu saint pour tous les musulmans et chrétiens. Ils (les Israéliens) n'ont pas le droit de le souiller de leurs pieds, nous ne les laisseront jamais le faire et nous ferons de notre mieux pour protéger Jérusalem", a déclaré M. Abbas.
Par ailleurs, l'Organization de Libération de la Palestine (OLP) a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à organiser une réunion d'urgence pour discuter des tensions croissantes à la Mosquée d'Al-Aqsa.
"Nous demandons à la communauté internationale d'obliger le gouvernement israélien à cesser ces plans criminels et dangereux qui n'apportent que la violence, le chaos et le sang", a déclaré l'OLP dans un communiqué.