Migrants : le Secrétaire général du Conseil de l'Europe interroge la Hongrie

Publié le 2015-09-16 à 06:13 | french.xinhuanet.com

Taille du Texte
T+ | T-

RSS

Partager


 

 

STRASBOURG, 15 septembre (Xinhua) -- Le Secrétaire général du Conseil de l'Europe Thorbjorn Jagland a annoncé mardi qu'il allait écrire au Premier ministre hongrois Viktor Orban au sujet de la nouvelle législation adoptée par son pays dans le contexte de la crise migratoire.

"Je suis préoccupé par une série de modifications récentes de la législation hongroise qui permettent notamment au gouvernement de déclarer 'l'état de crise' pour cause d'immigration massive", a déclaré M. Jagland.

"Je vais écrire aujourd'hui au Premier ministre pour demander le texte final des textes de loi adoptés dans le contexte de la crise des migrations afin de faire une analyse de compatibilité", a-t-il précisé.

"Je vais demander des assurances selon lesquelles si 'l'état de crise' est déclaré, la Hongrie restera attachée au respect des obligations qui lui incombent en vertu de la Convention européenne des droits de l'homme", a encore ajouté M. Jagland.

Comme chaque membre du Conseil de l'Europe - qui rassemble 47 Etats - la Hongrie est tenue de respecter la Convention européenne des droits de l'homme.

Un pays peut déroger à certains droits consacrés par la Convention mais doit alors le notifier au Secrétaire général.

Il ne peut cependant pas déroger au droit à la vie, à l'interdiction de la torture, à l'interdiction de l'esclavage et au principe qu'une peine ne peut être prononcée sans qu'une loi soit invoquée pour la justifier.

Les déclarations du Secrétaire général du Conseil de l'Europe surviennent alors que Budapest a déclaré l'état d'urgence et fermé lundi le principal point d'entrée de sa frontière avec la Serbie où de nombreux migrants qui fuient l'instabilité dans leurs pays d'origine tentent de pénétrer dans l'espace Schengen.

Le ministre serbe en charge des réfugiés Aleksandar Vulin a exhorté mardi la Hongrie à rouvrir sa frontière aux migrants du Moyen-Orient.

Budapest a achevé la construction d'une barrière de 4 mètres de hauteur sur 175 kilomètres dans le but d'empêcher les migrants d'entrer à pied sur son territoire. La police hongroise a fait état mardi de 91 arrestations de migrants qui avaient tenté de traverser la frontière dans des camionnettes.

Avec la Grèce et l'Italie, la Hongrie fait partie des pays européens qui sont sous haute pression dans la crise migratoire qui divise l'Union européenne (UE). Cette année, elle a enregistré l'arrivée de plus de 200 000 personnes.

A maint reprises, Budapest a été montré du doigt par des organisations non gouvernementales mais aussi par des représentants d'autres Etats de l'UE pour le traitement réservé aux demandeurs d'asile et aux migrants.

Après l'infructueuse réunion interministérielle de lundi à Bruxelles sur la répartition des réfugiés au sein de l'UE, le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a estimé mardi que l'Europe s'était "couverte de honte".

L'appel à un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE sur la crise des migrants lancé par l'Allemagne et l'Autriche doit être examiné jeudi par le Conseil européen.

french.xinhuanet.com

Migrants : le Secrétaire général du Conseil de l'Europe interroge la Hongrie

Publié le 2015-09-16 à 06:13 | french.xinhuanet.com

STRASBOURG, 15 septembre (Xinhua) -- Le Secrétaire général du Conseil de l'Europe Thorbjorn Jagland a annoncé mardi qu'il allait écrire au Premier ministre hongrois Viktor Orban au sujet de la nouvelle législation adoptée par son pays dans le contexte de la crise migratoire.

"Je suis préoccupé par une série de modifications récentes de la législation hongroise qui permettent notamment au gouvernement de déclarer 'l'état de crise' pour cause d'immigration massive", a déclaré M. Jagland.

"Je vais écrire aujourd'hui au Premier ministre pour demander le texte final des textes de loi adoptés dans le contexte de la crise des migrations afin de faire une analyse de compatibilité", a-t-il précisé.

"Je vais demander des assurances selon lesquelles si 'l'état de crise' est déclaré, la Hongrie restera attachée au respect des obligations qui lui incombent en vertu de la Convention européenne des droits de l'homme", a encore ajouté M. Jagland.

Comme chaque membre du Conseil de l'Europe - qui rassemble 47 Etats - la Hongrie est tenue de respecter la Convention européenne des droits de l'homme.

Un pays peut déroger à certains droits consacrés par la Convention mais doit alors le notifier au Secrétaire général.

Il ne peut cependant pas déroger au droit à la vie, à l'interdiction de la torture, à l'interdiction de l'esclavage et au principe qu'une peine ne peut être prononcée sans qu'une loi soit invoquée pour la justifier.

Les déclarations du Secrétaire général du Conseil de l'Europe surviennent alors que Budapest a déclaré l'état d'urgence et fermé lundi le principal point d'entrée de sa frontière avec la Serbie où de nombreux migrants qui fuient l'instabilité dans leurs pays d'origine tentent de pénétrer dans l'espace Schengen.

Le ministre serbe en charge des réfugiés Aleksandar Vulin a exhorté mardi la Hongrie à rouvrir sa frontière aux migrants du Moyen-Orient.

Budapest a achevé la construction d'une barrière de 4 mètres de hauteur sur 175 kilomètres dans le but d'empêcher les migrants d'entrer à pied sur son territoire. La police hongroise a fait état mardi de 91 arrestations de migrants qui avaient tenté de traverser la frontière dans des camionnettes.

Avec la Grèce et l'Italie, la Hongrie fait partie des pays européens qui sont sous haute pression dans la crise migratoire qui divise l'Union européenne (UE). Cette année, elle a enregistré l'arrivée de plus de 200 000 personnes.

A maint reprises, Budapest a été montré du doigt par des organisations non gouvernementales mais aussi par des représentants d'autres Etats de l'UE pour le traitement réservé aux demandeurs d'asile et aux migrants.

Après l'infructueuse réunion interministérielle de lundi à Bruxelles sur la répartition des réfugiés au sein de l'UE, le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a estimé mardi que l'Europe s'était "couverte de honte".

L'appel à un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE sur la crise des migrants lancé par l'Allemagne et l'Autriche doit être examiné jeudi par le Conseil européen.

010020070770000000000000011100001346275701