Crise migratoire : l'ancien président français Nicolas Sarkozy favorable à un Schengen II (INTERVIEW)

Publié le 2015-09-10 à 19:00 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 10 septembre (Xinhua) -- Alors que la France a commencé à accueillir mercredi plusieurs dizaines de réfugiés syriens et irakiens, l'ancien président français Nicolas Sarkozy, opposé à la politique des quotas, préconise, dans un entretien au journal Le Figaro paru jeudi, de réformer les accords de Schengen et de créer un statut provisoire de réfugié de guerre.

Interrogé sur la pertinence de l'application de quotas d'accueil des réfugiés en Europe, M. Sarkozy estime que "les quotas ne peuvent être que la conséquence d'une nouvelle politique d'immigration européenne, et en aucun cas le préalable".

Les quotas "ne seraient acceptables qu'après l'adoption d'une politique migratoire européenne commune", a estimé le président des Républicains (droite, opposition).

Soulignant la différence entre "migrants économiques", "réfugiés politiques" et "réfugiés de guerre", l'ancien chef de l'Etat a indiqué que les réfugiés de guerre ont "vocation à rentrer chez eux une fois la paix rétablie" dans leur pays, préconisant ainsi d'"aménager un véritable statut provisoire de réfugié de guerre qui n'existe pas formellement aujourd'hui".

M. Sarkozy s'est dit également favorable à la création de "centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen afin d'instruire les demandes d'entrée en Europe au titre du statut de réfugié politique ou de réfugié de guerre".

Lorsque les demandes "sont instruites avant que la Méditerranée ne soit franchie, on protège l'intégrité physique de tous ces malheureux", a-t-il souligné.

L'ancien président français propose ainsi que les centres de rétention soient créés "à tous les pays périphériques de Schengen, à l'est comme au sud" et qu' ils soient "financés par l'Europe, qui instruira les demandes en lien avec le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU".

Ces centres "sont le seul moyen de réguler le flux des migrants et d'empêcher les passeurs et les mafieux d'exploiter l'extrême misère humaine", a prévenu M. Sarkozy, estimant "urgent que la France prenne l'initiative d'une conférence qui réunirait l'Union européenne et nos voisins de la Méditerranée pour préparer un accord multilatéral sur l'immigration".

"Quant aux migrants économiques, nous n'avons plus les capacités en termes d'emplois, en termes de logements et en termes financiers de les accueillir", a-t-il clairement indiqué.

Interrogé sur une éventuelle réforme de la politique européenne, l'ancien locataire de l'Elysée s'est dit "convaincu qu'il faut ouvrir une nouvelle négociation des accords de Schengen", préconisant ainsi de suspendre provisoirement "la libre circulation des ressortissants non européens au sein de Schengen", tout en conservant "naturellement la liberté de circulation des Européens".

"Ce rétablissement des contrôles sera maintenu tant qu'on n'aura pas réussi à se mettre d'accord au sein de l'Union européenne sur les conditions d'un Schengen II", a-t-il souligné, indiquant que "c'est la gravité extrême de la situation à laquelle (l' Europe) est confrontée qui (lui) fait appeler à une réponse aussi ambitieuse".

"Jamais, dans l'histoire de l'Europe, elle n'a eu à faire face à une telle pression migratoire", a conclu M. Sarkozy.

Face à l'afflux de migrants ces derniers mois en Europe, le haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a appelé vendredi à la répartition d'au moins 200.000 demandeurs d'asile dans l'Union européenne, estimant que tous les membres de l'UE devaient avoir l'obligation de participer à ce programme.

french.xinhuanet.com

Crise migratoire : l'ancien président français Nicolas Sarkozy favorable à un Schengen II (INTERVIEW)

Publié le 2015-09-10 à 19:00 | french.xinhuanet.com

PARIS, 10 septembre (Xinhua) -- Alors que la France a commencé à accueillir mercredi plusieurs dizaines de réfugiés syriens et irakiens, l'ancien président français Nicolas Sarkozy, opposé à la politique des quotas, préconise, dans un entretien au journal Le Figaro paru jeudi, de réformer les accords de Schengen et de créer un statut provisoire de réfugié de guerre.

Interrogé sur la pertinence de l'application de quotas d'accueil des réfugiés en Europe, M. Sarkozy estime que "les quotas ne peuvent être que la conséquence d'une nouvelle politique d'immigration européenne, et en aucun cas le préalable".

Les quotas "ne seraient acceptables qu'après l'adoption d'une politique migratoire européenne commune", a estimé le président des Républicains (droite, opposition).

Soulignant la différence entre "migrants économiques", "réfugiés politiques" et "réfugiés de guerre", l'ancien chef de l'Etat a indiqué que les réfugiés de guerre ont "vocation à rentrer chez eux une fois la paix rétablie" dans leur pays, préconisant ainsi d'"aménager un véritable statut provisoire de réfugié de guerre qui n'existe pas formellement aujourd'hui".

M. Sarkozy s'est dit également favorable à la création de "centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen afin d'instruire les demandes d'entrée en Europe au titre du statut de réfugié politique ou de réfugié de guerre".

Lorsque les demandes "sont instruites avant que la Méditerranée ne soit franchie, on protège l'intégrité physique de tous ces malheureux", a-t-il souligné.

L'ancien président français propose ainsi que les centres de rétention soient créés "à tous les pays périphériques de Schengen, à l'est comme au sud" et qu' ils soient "financés par l'Europe, qui instruira les demandes en lien avec le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU".

Ces centres "sont le seul moyen de réguler le flux des migrants et d'empêcher les passeurs et les mafieux d'exploiter l'extrême misère humaine", a prévenu M. Sarkozy, estimant "urgent que la France prenne l'initiative d'une conférence qui réunirait l'Union européenne et nos voisins de la Méditerranée pour préparer un accord multilatéral sur l'immigration".

"Quant aux migrants économiques, nous n'avons plus les capacités en termes d'emplois, en termes de logements et en termes financiers de les accueillir", a-t-il clairement indiqué.

Interrogé sur une éventuelle réforme de la politique européenne, l'ancien locataire de l'Elysée s'est dit "convaincu qu'il faut ouvrir une nouvelle négociation des accords de Schengen", préconisant ainsi de suspendre provisoirement "la libre circulation des ressortissants non européens au sein de Schengen", tout en conservant "naturellement la liberté de circulation des Européens".

"Ce rétablissement des contrôles sera maintenu tant qu'on n'aura pas réussi à se mettre d'accord au sein de l'Union européenne sur les conditions d'un Schengen II", a-t-il souligné, indiquant que "c'est la gravité extrême de la situation à laquelle (l' Europe) est confrontée qui (lui) fait appeler à une réponse aussi ambitieuse".

"Jamais, dans l'histoire de l'Europe, elle n'a eu à faire face à une telle pression migratoire", a conclu M. Sarkozy.

Face à l'afflux de migrants ces derniers mois en Europe, le haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, a appelé vendredi à la répartition d'au moins 200.000 demandeurs d'asile dans l'Union européenne, estimant que tous les membres de l'UE devaient avoir l'obligation de participer à ce programme.

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