Crise des migrants : Strasbourg rejoint le réseau de villes solidaires des réfugiés et veut organiser un forum mondial
Publié le 2015-09-05 à 04:39 | french.xinhuanet.com
STRASBOURG, 4 septembre (Xinhua) -- Le maire socialiste de Strasbourg, Roland Ries, a annoncé vendredi lors de l'inauguration de la Foire européenne, que la capitale alsacienne rejoignait le réseau des villes solidaires des réfugiés, initiative lancée par le Premier Secrétaire de son parti, Jean-Pierre Cambadélis, affirmant que des mesures doivent être prises pour assurer un meilleur accueil des réfugiés et leur permettre d'être hébergés par des citoyens.
"L'Allemagne d'Angela Merkel a fait le choix d'ouvrir ses frontières et d'accueillir les réfugiés. L'Etat français avec les collectivités doivent de leur côté s'ouvrir, accueillir temporairement ou définitivement ces réfugiés. Il s'agit bien sûr d'une exigence morale mais également d'une opportunité pour notre pays et pour Strasbourg", a déclaré Roland Ries.
"Grâce à la mobilisation des pouvoirs publics mais aussi de celle des habitants, Strasbourg, capitale de l'Europe citoyenne, doit pouvoir montrer l'exemple de ce types d'initiatives. Il s'agit de permettre l'hébergement de réfugiés par les citoyens qui ont la possibilité de le faire", a précisé l'édile alsacien.
"Nous devons encore travailler à l'organisation de ce projet avec les associations d'aide aux réfugiés et les institutions qui travaillent à Strasbourg à la promotion des droits de l'homme", a-t-il ajouté, après avoir rappelé la tradition de "terres d'asile et de refuge de la France et de l'Alsace". "Il faut aujourd'hui, malgré le contexte économique difficile, que nous ne perdions pas cette tradition", a-t-il insisté.
Son adjointe en charge des affaires internationales, Nawel Rafik Elmrini, avait déjà déclaré jeudi: "Nous allons proposer aux 60 villes qui font partie du 'club de Strasbourg', comme Stuttgart, Dresde, Lester de rejoindre ce réseau des villes solidaires. Et nous allons proposer que Strasbourg accueille la conférence mondiale consacrée à l'accueil des réfugiés, réunissant des chefs d'Etats et des représentants des institutions européennes".
La crise migratoire que traverse l'Europe a provoqué cette semaine une émotion et une mobilisation mondiales de l'opinion publique suite à la publication en une des grands médias internationaux, reprise en masse par les réseaux sociaux, de la photo d'un enfant syrien mort noyé sur les côtes turques après avoir tenté de rejoindre, avec sa famille, la Grèce, porte d'entrée sur le Vieux continent pour nombre de ses concitoyens fuyant la guerre qui sévit depuis 4 ans en Syrie.
Le gouvernement allemand avait déjà annoncé la suspension du Règlement de Dublin qui impose aux réfugiés de demander l'asile dans le pays de l'Union européenne (UE) où ils sont arrivés. Une disposition qui fait peser une grosse pression sur les pays comme la Grèce, l'Italie et l'Espagne.
La France et l'Allemagne se sont entendues jeudi sur le principe d'une répartition des migrants entre les 28 Etats membres de l'UE, un système de quotas qui divise les leaders européens. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Junker est attendu mercredi prochain à Strasbourg où, lors de la session plénière du Parlement européen, il devrait s'exprimer sur la question.
A Strasbourg, que seul le Rhin sépare de l'Allemagne voisine où un hôtel a été réquisitionné et des préfabriqués commandés pour loger les réfugiés, le collectif Justice et Libertés, ainsi que l'association Alsace - Syrie ont appelé à un rassemblement samedi à 16h, place Kléber à Strasbourg. Une pétition a par ailleurs été lancée sur Internet ainsi qu'une page Facebook "Pour que l'Alsace accueille 10 000 réfugiés".