La crise des migrants met en danger "l'âme" de l'Union européenne

Publié le 2015-08-27 à 01:18 | french.xinhuanet.com

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ROME, 26 août (Xinhua) -- Le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni avertit que la crise montante des migrants menaçait de déchirer "l'âme" de l'UE, mais certains analystes estiment que c'est déjà le cas.

M. Gentiloni a fait les gros titres dimanche lorsqu'il a déclaré dans une interview, que l'Union européenne restait plongée dans des querelles "égoïstes" tandis que les migrants qui tentent de rejoindre les côtes européennes continuent de se multiplier.

"C'est sur cette question que l'Europe retrouvera son âme ou bien la perdra définitivement", a déclaré M. Gentiloni.

L'Italie et la Grèce ont reçu la grosse majorité des quelque 350.000 migrants qui ont atteint le sol de l'Europe depuis le début de cette année, selon l'agence européenne de contrôle des frontières, Frontex.

Au cours du seul mois de juillet, plus de 100.000 migrants sont arrivés en Europe, soit près de 50% de plus que tout autre mois enregistré jusqu'alors.

Cette arrivée massive de migrants a déclenché des violences à l'encontre des nouveaux arrivants dans certaines parties de l'Italie et d'autres pays d'Europe.

Les règles de l'espace de Schengen, qui permettent un déplacement sans visa des personnes entre les 26 pays membres, dont quatre qui n'appartiennent pas à l'Union européenne, pourraient être menacées par la volonté de certains pays d'endiguer l'afflux d'immigrants, a déclaré M. Gentiloni.

"L'Europe risque de dévoiler son plus mauvais côté, fait d'égoïsme, de décisions improvisées, et de dissensions entre les États membres", a déclaré le ministre italien. "Ce qui est menacé est l'un des pilliers les plus fondamentaux de l'Europe: la libre circulation des personnes."

Toutefois, selon Marco Villaggio, auteur et professeur en affaires internationales à l'université de Sicile, les dégâts pour l'identité européenne sont déjà là.

"L'Europe d'aujourd'hui n'est pas la même que celle d'il y a 10 ans ou même cinq ans", a déclaré M. Villaggio dans l'interview. "Chaque crise majeure, qu'il s'agisse des problèmes de dette de certains pays, de l'essor des partis politiques extrémistes dans certains autres, ou de la question de l'afflux massif de migrants, pousse les Européens à se montrer du doigt les uns les autres".

"Dans la période depuis la mise en place de la monnaie unique, on est au point le plus bas en termes d'unité de l'Union européenne", a déclaré Gian Franco Gallo, analyste en affaires politiques.

M. Villaggio abonde dans le sens de M. Gentiloni, qui appelle à une réforme des règles d'asile européennes, y compris des règles pour que chaque pays européen accueille sa part de migrants, et un ensemble de règles sur le droit d'asile au niveau de l'UE. Cette question devrait figurer en bonne place à l'ordre du jour du sommet de l'UE à Malte en novembre.

Les dirigeants européens doivent agir avec audace, estime M. Villaggio. "Ce n'est pas une question qui disparaîtra d'elle-même", a-t-il déclaré. "Une action énergique est nécessaire".

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La crise des migrants met en danger "l'âme" de l'Union européenne

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ROME, 26 août (Xinhua) -- Le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni avertit que la crise montante des migrants menaçait de déchirer "l'âme" de l'UE, mais certains analystes estiment que c'est déjà le cas.

M. Gentiloni a fait les gros titres dimanche lorsqu'il a déclaré dans une interview, que l'Union européenne restait plongée dans des querelles "égoïstes" tandis que les migrants qui tentent de rejoindre les côtes européennes continuent de se multiplier.

"C'est sur cette question que l'Europe retrouvera son âme ou bien la perdra définitivement", a déclaré M. Gentiloni.

L'Italie et la Grèce ont reçu la grosse majorité des quelque 350.000 migrants qui ont atteint le sol de l'Europe depuis le début de cette année, selon l'agence européenne de contrôle des frontières, Frontex.

Au cours du seul mois de juillet, plus de 100.000 migrants sont arrivés en Europe, soit près de 50% de plus que tout autre mois enregistré jusqu'alors.

Cette arrivée massive de migrants a déclenché des violences à l'encontre des nouveaux arrivants dans certaines parties de l'Italie et d'autres pays d'Europe.

Les règles de l'espace de Schengen, qui permettent un déplacement sans visa des personnes entre les 26 pays membres, dont quatre qui n'appartiennent pas à l'Union européenne, pourraient être menacées par la volonté de certains pays d'endiguer l'afflux d'immigrants, a déclaré M. Gentiloni.

"L'Europe risque de dévoiler son plus mauvais côté, fait d'égoïsme, de décisions improvisées, et de dissensions entre les États membres", a déclaré le ministre italien. "Ce qui est menacé est l'un des pilliers les plus fondamentaux de l'Europe: la libre circulation des personnes."

Toutefois, selon Marco Villaggio, auteur et professeur en affaires internationales à l'université de Sicile, les dégâts pour l'identité européenne sont déjà là.

"L'Europe d'aujourd'hui n'est pas la même que celle d'il y a 10 ans ou même cinq ans", a déclaré M. Villaggio dans l'interview. "Chaque crise majeure, qu'il s'agisse des problèmes de dette de certains pays, de l'essor des partis politiques extrémistes dans certains autres, ou de la question de l'afflux massif de migrants, pousse les Européens à se montrer du doigt les uns les autres".

"Dans la période depuis la mise en place de la monnaie unique, on est au point le plus bas en termes d'unité de l'Union européenne", a déclaré Gian Franco Gallo, analyste en affaires politiques.

M. Villaggio abonde dans le sens de M. Gentiloni, qui appelle à une réforme des règles d'asile européennes, y compris des règles pour que chaque pays européen accueille sa part de migrants, et un ensemble de règles sur le droit d'asile au niveau de l'UE. Cette question devrait figurer en bonne place à l'ordre du jour du sommet de l'UE à Malte en novembre.

Les dirigeants européens doivent agir avec audace, estime M. Villaggio. "Ce n'est pas une question qui disparaîtra d'elle-même", a-t-il déclaré. "Une action énergique est nécessaire".

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