Les troupes de RPDC et de Corée du Sud toujours en alerte maximale, alors que les contacts se poursuivent (SYNTHESE)
Publié le 2015-08-24 à 21:37 | french.xinhuanet.com
SEOUL/PYONGYANG, 24 août (Xinhua) -- Alors que les deux parties de la péninsule coréenne maintiennent toujours leurs forces armées au plus haut niveau d'alerte, les pourparlers de crise sont entrés lundi dans leur troisième journée.
La présidente sud-coréenne Park Geun-hye a exigé la République populaire démocratique de Corée (RPDC) qu'elle présente des excuses pour des provocations présumées, ont annoncé ses services. Mme Park a insisté sur la poursuite des émissions de propagande dans les zones frontalières à moins que Pyongyang ne présente ses excuses pour les explosions de mines qui ont blessé deux soldats sud-coréens le 4 août dans la zone démilitarisée (DMZ).
Lors d'une réunion avec les hauts secrétaires de la présidence, Mme Park a déclaré que Séoul ne céderait jamais à la RPDC si cette dernière multipliait les provocations et faisait peser des menaces sur la sécurité comme par le le passé. Pour elle, "des excuses claires et la prévention de toute récidive" seront nécessaires pour rompre avec la répétition des anciennes provocations et des situations instables.
Ses commentaires surviennent alors que son principal conseiller à la sécurité, Kim Kwan-jin, et Hwang Pyong So, assistant militaire du leader de la RPDC Kim Jong-un et directeur du Bureau politique général de l'Armée populaire coréenne, ont eu une réunion de plus de 21 heures qui avait débuté dimanche à 15h30 (6h30 GMT) dans le village frontalier de Panmunjom.
Le ministre sud-coréen de l'Unification Hong Yong-pyo et le directeur du Département du Front uni de la RPDC en charge des relations inter-coréennes Kim Yang Gon les ont accompagnés lors de la deuxième réunion.
Le premier cycle de négociations qui a duré dix heures, au niveau le plus élevé depuis que la présidente Park a pris ses fonctions en février 2013, a débuté à 18h30 samedi et été suspendu à 4h15 dimanche. Menées en vue de désamorcer les tensions en hausse et de prévenir une éventuelle confrontation militaire, ces discussions ont pris fin sans accord final.
Toutefois, les deux parties ont discuté d'un large éventail de questions inter-coréennes, y compris la réunion des familles séparées par la guerre de Corée de 1950-53 et les "sanctions du 24 mai" imposées par la Corée du Sud après le torpillage présumé, comme l'a dénoncé Séoul, par Pyongyang d'un navire de guerre sud-coréen.
Ce regain de tension avait débuté le 4 août lorsque deux soldats sud-coréens ont été blessés par l'explosion de mines à l'intérieur de la zone démilitarisée (DMZ) qui, selon Séoul, avaient été délibérément posées par les forces de la RPDC. Mais Pyongyang a nié toute implication.
En représailles, la Corée du Sud a repris le 10 août sa diffusion de messages de propagande par haut-parleurs, suspendue depuis 11 ans. La RPDC a exigé l'arrêt immédiat de la guerre psychologique au cours de la réunion de Panmunjon, affirmant que l'affaire des mines était une fabrication de Séoul.
La Corée du Sud a déclaré avoir riposté jeudi dernier par un barrage d'artillerie sur la ligne de front après avoir essuyé des bombardements sur la partie sud de la zone démilitarisée, mais Pyongyang a encore nié ces allégations.
Malgré la reprise des pourparlers de haut niveau et le dialogue marathon en cours, ce qui indique une forte volonté des deux côtés de désamorcer les tensions, Mme Park a déclaré que la Corée du Sud déciderait de sévères représailles contre toute provocation de la RPDC.
Près de 70% des sous-marins de la RPDC ont quitté leurs bases, avec une seconde rotation en cours, a déclaré dimanche l'armée sud-coréenne. Il s'agit d'un pourcentage dix fois supérieur à la normale, ce qui soulève des inquiétudes côté sud-coréen car l'armée se dit incapable de suivre autant de sous-marins avec ses dispositifs de surveillance actuels.
En outre, la RPDC a doublé ses forces d'artillerie dans les zones frontalières, plaçant ses forces de première ligne sur le pied de guerre. Alors que plus d'un million de jeunes se seraient portés volontaires pour joindre ou rejoindre l'armée, les troupes sud-coréennes sont également restées à leur plus haut niveau d'alerte.
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BEIJING, 24 août (Xinhua) -- Au grand soulagement de nombreux pays d'Asie et même au delà, les deux nations de la péninsule coréenne semblent avoir engagé des négociations sérieuses pour mettre fin à une inquiétante escalade de la tension.