PYONGYANG, 21 août (Xinhua) -- Le chef suprême de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) Kim Jong Un a ordonné aux forces déployées au front de passer en "état de guerre" à partir de 17h00 (08h30 GMT) vendredi, au lendemain des échanges de tirs d'artillerie entre la RPDC et la Corée du Sud à leur frontière.
Kim Jong Un a décrété l'état de guerre lors d'une réunion d'urgence de la Commission militaire centrale du Parti des travailleurs de Corée (au pouvoir), selon l'agence de presse officielle KCNA.
Le dirigeant a également ordonné aux forces du front de bien s'équiper pour faire face à toute opération à tout moment.
Au cours de la réunion, les participants ont discuté des mesures de rétorsion politiques et militaires à prendre pour mettre fin aux "provocations militaires" de la Corée du Sud, et le plan de bataille du front a été approuvé, selon KCNA.
Les commandants des opérations militaires de la région ont été déployés sur le front pour riposter à toute manoeuvre de la Corée du Sud au cas où des opérations seraient lancées pour détruire les installations utilisées par la Corée du Sud dans sa guerre psychologique contre la RPDC si le pays ne cesse pas de diffuser des messages de propagande d'ici 48 heures.
Les participants à la réunion ont également discuté de la mobilisation d'organes du parti, du pouvoir, d'ouvriers et de sécurité ainsi que d'autres organisations.
Les médias d'Etat ont de nouveau souligné que la guerre psychologique contre le Nord était un acte de provocation militaire grave qui tentait de porter atteinte à l'idéologie et au système social de la RPDC choisis par son peuple et défendus par son armée.
"La guerre psychologique contre la RPDC est, par essence, un acte ouvert de guerre contre elle", ont-ils souligné.
L'opération de largage de tracts contre la RPDC "a dépassé les limites tolérables" et la diffusion de message contre la RPDC avec des hauts-parleurs "se poursuit jour et nuit".
Selon la source, l'armée sud-coréenne a mené des actions militaires irréfléchies en bombardant la RPDC sous prétexte de répliquer à de prétendus tirs d'artillerie de la RPDC en Corée du Sud montés de toutes pièces par Séoul, malgré un ultimatum lancé jeudi par l'état-major de l'Armée populaire de Corée au ministère sud-coréen de la Défense qui appelait la Corée du Sud à cesser sa campagne de propagande et à retirer les équipements utilisés à cet effet.
L'armée sud-coréenne a tiré jeudi 36 obus de calibre 155 mm vers la RPDC, que la Corée du Sud accuse d'avoir tiré des obus contre le Sud à la frontière ouest à deux reprises, à 15h53 (06h53 GMT) et 16h12 (07h12 GMT).
Les échanges de tir ont fait monter d'un cran les tensions déjà vives dans la péninsule coréenne.
Le 4 août, deux soldats de l'armée sud-coréenne ont été blessés dans l'explosion de trois mines que la Corée du Sud accuse la RPDC d'avoir plantées.
L'armée sud-coréenne a riposté en recommençant à diffuser des messages de propagande avec des hauts-parleurs pour la première fois depuis onze ans sur le front à partir du 10 août. La RPDC a alors menacé de frapper avec force les hauts-parleurs.