OUAGADOUGOU, 20 août (Xinhua) -- Les blessés des journées insurrectionnelles de fin octobre dernier, ayant chassé Blaise Compaoré du pouvoir, ont manifesté leur refus face aux candidatures de l'ex-parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) aux prochaines élections présidentielle et législatives.

"Si des gens qui ont confisqué les libertés du peuple pendant 27 ans, des dirigeants qui ont muselé et bâillonné leur peuple ne veulent pas se mettre aujourd'hui à la place que leur donne ce peuple, alors interviendra inéluctablement l'exclusion dont ils ont tant décrié", a déclaré mercredi le président de l'Association des blessés de l'insurrection populaire au Burkina Faso, Dramane Ouédraogo.

L'ancien président burkinabè Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir en fin octobre après 27 années de règne par une insurrection populaire, alors qu'il cherchait à modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat.

Selon les chiffres officiels, une trentaine de personnes ont été tuées et plus de 600 autres blessées.

"Nos frères sont tombés sous leurs balles assassines en voulant combattre le coup d'Etat constitutionnel attenté par ces derniers", a ajouté M. Ouédraogo.

Le Burkina Faso s'apprête à organiser des élections présidentielle et législatives, le 11 octobre prochain, pour sanctionner la période de la Transition qui a suivi le départ de Blaise Compaoré.

Des Organisations de la Société civile ont introduit auprès du Conseil constitutionnel un recours contre l'éligibilité des candidats du parti de l'ancien président (CDP), alors qu'Eddie Komboïgo, le président de la même formation politique, a déposé mardi son dossier de candidature.

"Nous appelons à la sagesse et à la raison des juges constitutionnels, car le peuple burkinabè croit en eux et en leur esprit de discernement et espère qu'ils statueront conformément à l'esprit de l'insurrection", ont réitéré les blessés de l'insurrection.