french.xinhuanet.com

Le révisionnisme historique du Japon l'empêche de devenir un "pays normal" (COMMENTAIRE)

Publié le 2015-08-15 à 20:35 | french.xinhuanet.com

Taille du Texte
T+ | T-

RSS

Partager


Une semaine d'actualités en images (du 17 au 23 août 2015)

Usain Bolt

BEIJING, 15 août (Xinhua) -- Le 15 août 1945, le Japon a annoncé sa reddition inconditionnelle dans la Seconde Guerre mondiale, fermant le rideau sur la guerre mondiale anti-fasciste, qui reste aujourd'hui le conflit ayant fait le plus grand nombre de victimes dans l'histoire de l'humanité.

Durant les 70 dernières années, les peuples à travers le monde n'ont cessé de réfléchir sur cette guerre, qui a impliqué une grande majorité des nations du globe.

Cependant, sous la direction du gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe, le Japon n'a jamais fait face de manière honnête à son histoire en temps de guerre, comme l'a récemment démontré le Premier ministre révisionniste dans sa déclaration marquant l'anniversaire de la fin de la guerre, ainsi que dans ses autres paroles et actions provocatrices.

Dans sa déclaration, M. Abe n'a pas eu le courage d'assumer la responsabilité d'avoir lancé une guerre d'agression contre d'autres pays, arguant que le Japon avait tenté de "surmonter l'impasse diplomatique et économique à laquelle il faisait face en faisant usage de la force".

En outre, plutôt que de présenter des excuses personnelles sincères, M. Abe a mis en avant le fait que les précédents gouvernements avaient exprimé leurs remords et s'étaient excusés, tentant de détourner l'attention de son attitude concernant l'histoire du Japon.

Dans ce contexte difficile, le romancier japonais de renommée mondiale Haruki Murakami a déclaré que le Japon devrait présenter ses excuses directement à la Chine, à la Corée du Sud et aux autres pays qu'il a envahis au XXe siècle, et ce jusqu'à ce que les anciennes victimes aient complètement pardonné le Japon.

Cependant, au lieu d'apprendre aux jeunes générations japonaises à tirer des leçons du passé du pays en temps de guerre, M. Abe a indiqué dans sa déclaration qu'il n'était pas nécessaire qu'elles continuent de s'excuser à l'avenir, ce qui révèle clairement sa réticence à faire face à l'histoire et qui délivre un dangereux message à la jeunesse du Japon.

Ce qui est encore plus frustrant est que samedi, date marquant le 70e anniversaire de la reddition du Japon dans la Seconde Guerre mondiale, le Premier ministre nationaliste a fait parvenir une offrande rituelle au temple Yasukuni, qui honore 14 criminels de guerre de classe A de la Seconde Guerre mondiale. Parallèlement, deux de ses ministres et près de 100 députés conservateurs se sont rendus dans ce temple tristement célèbre.

En plus de ses paroles et actions provocatrices des deux derniers jours, le dirigeant nationaliste se prépare depuis longtemps à faire du Japon un "pays normal", en faisant passer un projet de loi controversé sur la sécurité et en modifiant la Constitution pacifiste du pays pour autoriser les Forces d'auto-défense japonaises à exercer leur droit à l'auto-défense collective.

Cependant, le fait que le Japon continue d'agir arbitrairement sans accorder ne serait-ce que la moindre attention à ses voisins asiatiques, qui ont souffert de douleurs incommensurables infligées par le militarisme du Japon, ne lui laisse que peu de chance de devenir le "pays normal" visualisé par M. Abe depuis son premier mandat en 2006.

Comme l'a indiqué la chancelière allemande Angela Merkel lors de sa visite au Japon au mois de mars, l'Allemagne n'a été capable de regagner son respect au sein de la communauté internationale que grâce à ses efforts pour faire face de manière honnête aux atrocités qu'elle a commises durant la Seconde Guerre mondiale.

Le monde regarde et attend toujours du Japon qu'il en fasse autant.

010020070770000000000000011101841345211321