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Pour la crédibilité du Japon, Abe doit abandonner tout jeu de mots (COMMENTAIRE)

Publié le 2015-08-12 à 17:54 | french.xinhuanet.com

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BEIJING, 12 août (Xinhua) -- Le Japon ne gagnera aucun respect si le Premier ministre japonais Shinzo Abe s'amuse à déformer l'histoire lors de sa prochaine déclaration marquant le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L'ébauche de cette déclaration tant attendue, qui devrait être publiée vendredi, devrait contenir des mots clés tels que "profonds remords", "excuses", "agression", et "régime colonial", a rapporté lundi la chaîne japonaise publique NHK.

Cependant, de précédents rapports de NHK ont cité des sources anonymes proches du gouvernement Abe, indiquant que cette ébauche ne contiendra pas le mot "excuses", qui a pourtant été prononcé lors de la déclaration historique de 1995 par le Premier ministre Tomiichi Murayama.

L'agence Kyodo News a fait savoir que M. Abe est en train de "faire les derniers ajustements quant à savoir s'il va exprimer de nouvelles excuses". Yoshihide Suga, secrétaire en chef du cabinet japonais, a également précisé que la teneur exacte de la déclaration du 14 août dépendra du Premier ministre.

Les signaux erratiques envoyés par le Japon suggèrent que le gouvernement Abe tente de tester les réactions domestiques et internationales, révélant ainsi sa réticence à faire face au passé du Japon en temps de guerre ainsi que sa tentative d'y échapper même s'il s'agit du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le Japon a durant la Seconde Guerre mondiale agressé ses voisins asiatiques, tuant un nombre épouvantable de personnes et détruisant un nombre incalculable d'édifices. Sept décennies plus tard, il doit toujours à ces pays ayant subi cette agression des excuses sincères venant du fond du coeur.

La présidente sud-coréenne Park Geun-hye a réitéré lundi son appel au Premier ministre japonais pour qu'il adopte dans sa déclaration à venir la perspective historique basée sur les faits qu'avaient approuvée les gouvernements précédents.

La Chine a toujours exhorté le Japon à faire face à son passé en temps de guerre, et ce afin que Tokyo puisse commencer à réparer les pots cassés avec ses voisins en dissipant leurs inquiétudes et leurs suspicions quant au révisionnisme historique alarmant présent au sein des politiciens japonais.

Cependant, M. Abe, nationaliste manifeste, a non seulement insisté à refuser d'admettre la défaite du Japon et à étouffer ses crimes commis en temps de guerre, mais a également bravé l'opposition de la majorité du peuple japonais pour imposer une série de projets de loi controversés.

Le comportement déplacé du gouvernement Abe sur les questions historiques ainsi que son attitude bornée quant à son expansion militaire ont refroidi les liens du Japon avec ses voisins et a semé des doutes concernant la sécurité régionale.

M. Abe devrait garder à l'esprit que les relations du Japon avec ses pays voisins continueront à se dégrader s'il tente de jouer avec les mots et s'il ne considère pas sérieusement de s'excuser pour l'agression du Japon en temps de guerre.

S'il souhaite réellement entretenir des liens plus étroits avec la Chine et la Corée du Sud et que son pays soit respecté au sein de la communauté internationale, il devra d'abord prouver la fiabilité de Tokyo. Des excuses sincères dans sa déclaration du 14 août serait un bon début pour cela.

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