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Economiste australien: l'intervention du gouvernement chinois à la Bourse est justifié (INTERVIEW)

Publié le 2015-07-26 à 14:27 | french.xinhuanet.com

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CANBERRA, 26 juillet (Xinhua) -- La récente intervention du gouvernement chinois pour contenir la panique sur les marchés boursiers est justifiée car il fallait envoyer un signal fort et l'administration centrale l'a fait, a estimé samedi James Laurenceson, professeur à l'Université de technologie de Sydney et directeur adjoint de l'Institut des relations sino-australiennes.

Dans sa réponse écrite aux questions de Xinhua, M. Laurenceson, qui observe depuis des années le développement économique chinois, indique que l'utilité de certaines mesures peut éventuellement être discutée, mais que "l'idée directrice est correcte".

Il suggère notamment au gouvernement chinois de faire comprendre aux investisseurs que ces mesures visent à répondre à la panique et "non pas à gonfler artificiellement le prix des actions, ce qui s'avèrerait un pari à sens unique".

M. Laurenceson relève que le système financier chinois est solidement fondé sur le secteur bancaire, alors que les actions représentent un peu plus de 10% de la richesse des ménages et moins de 5% du financement des entreprises.

"Continuer de réformer les banques, comme le gouvernement est en train de faire, montrerait également que son engagement concernant la réforme financière reste bien réel. Les six prochains mois seront importants à ce titre", ajoute-t-il.

Dans un récent article sur la réforme du secteur bancaire chinois, M. Laurenceson a relevé qu'il n'y avait pas de réforme plus ambitieuse que l'assouplissement des taux d'intérêt. "C'est ça le plus dur à faire (...) Or, le contrôle des taux de prêt a été abandonné en 2013. Puis, en novembre dernier, les banques ont été autorisées à proposer un taux 1,2 fois plus élevé que le taux officiel de rémunération des dépôts. Il est vite passé à 1,3 fois en février, puis à 1,5 en mai. A l'heure actuelle, les gens sont confiants dans le fait que tous les taux d'intérêt seront déterminés par le marché d'ici la fin de l'année".

"On commence à observer aujourd'hui dans le secteur bancaire ce qu'on a vu dans l'industrie manufacturière au début des années 1980. L'an dernier, l'autorité de régulation des banques a approuvé le lancement de cinq banques à capitaux privés", dont l'une soutenue par le géant chinois du Net, Tencent, rappelle M. Laurenceson. "Des changements importants ont également eu lieu au niveau de système. La Banque centrale de la Chine a lancé en mai un projet de garantie des dépôts, un pas important dans la gestion des risques qui peuvent surgir dans un environnement bancaire dérégulé."

Selon l'universitaire, les banques chinoises sont désormais de plus en plus interconnectées avec le système financier international. "Et tout ceci en gardant l'oeil sur le fait que le renminbi (RMB) pourrait être accepté comme devise de réserve par le Fonds monétaire international (FMI) en novembre". Une première demande avait été rejetée en 2010.

"Si une croissance d'environ 7% se maintient, alors les marchés seront amenés à jouer un rôle plus important. Ce qui se passe dans le secteur bancaire semble en être un bon exemple", conclut-il.

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