La France renforce la surveillance de ses sites industriels sensibles (presse)
Publié le 2015-07-15 à 20:41 | french.xinhuanet.com
PARIS, 15 juillet (Xinhua) -- Suite aux incendies survenus mardi dans deux cuves de carburant sur un site pétrochimique de Berre-l'Etang (sud), le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a demandé aux préfets de renforcer la vigilance sur les sites industriels sensibles, rapporte mercredi matin la presse française.
"Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a envoyé une note urgente concernant la vigilance renforcée sur les sites industriels, adressée notamment aux préfets de zone de sécurité et de défense, de région et de département", écrit mercredi le journal Le Parisien.
"Dans ce document, le ministre leur demande de prendre contact immédiatement avec les responsables des sites industriels sensibles de leur département, en particulier ceux classés Seveso (présentant des risques d' accidents majeurs)", précise le quotidien.
Cette note a été envoyée aux préfets après que deux cuves de carburant ont pris feu mardi sur le site pétrochimique de LyondellBasell à Berre l'Etang, dans les Bouches-du-Rhône, à 35 kilomètres de Marseille.
Mercredi matin, le journal Libération indiquait que les gendarmes avaient "retrouvé près d'une des deux cuves d'essence ayant brûlé 'un dispositif de mise à feu de type électrique'" et que cela confirmait "la piste d'une action criminelle" déjà envisagée la veille.
Cet outillage, qui "devait servir à générer une étincelle" est "actuellement à l'analyse au sein de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN)", précise le quotidien.
"En outre, les enquêteurs se sont aperçus que le grillage entourant le site classé Seveso avait été cisaillé à plusieurs endroits, sans qu'il ne soit possible pour le moment de déterminer si ces ouvertures sont récentes ou plus anciennes", souligne Libération.
Dès mardi, le parquet d'Aix-en-Provence avait ouvert une enquête pour "destruction par incendie", rappelle le journal, notant que "les flammes spectaculaires ont consumé des milliers de mètres cubes
d'hydrocarbures", même si "aucun blessé n'est à déplorer".
Si la piste criminelle est privilégiée, plusieurs hypothèses sont envisagées par la police, a expliqué à Libération une source proche de l'enquête.
"Cela peut être une vengeance liée à un conflit social, un licenciement. Des individus d'une boîte concurrente voulant déstabiliser LyondellBasell. Un voisin lassé par l'odeur et les nuisances du site. Un ou plusieurs activistes voulant prouver que les sites Seveso sont mal protégés", a indiqué la source.
"C'est très très ouvert et, pour l'instant, nous avons peu d'éléments exploitables puisque tout est carbonisé", a-t-elle poursuivi. Et le journal de préciser que "l'hypothèse d'une action djihadiste n'est, pour l'heure, pas privilégiée".
Cet incident est survenu un peu plus de deux semaines après l'attentat perpétré le 26 juin par Yassin Salhi dans l'usine de production de gaz industriels Air Products, à Saint-Quentin-Fallavier, à 36 kilomètres de Lyon. L' individu avait tenté de faire exploser l'usine, juste après avoir décapité son employeur.
Le jour même, le président français, François Hollande, avait demandé le renforcement de la sécurité autour des installations Seveso.
Mercredi matin, le journal Le Figaro rappelait que "la France abrite 1.171 sites Seveso - des sites 'à risque' où sont stockées et/ou utilisées des matières dangereuses - dont plus de 600 dits de 'seuil haut', les plus dangereux, soumis aux contraintes les plus strictes".