Des hommes politiques français favorables au maintien de la Grèce dans la zone euro (SYNTHESE)

Publié le 2015-07-09 à 07:28 | french.xinhuanet.com

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PARIS, 8 juillet (Xinhua) -- Alors que les réunions qui se sont tenues mardi au niveau européen n'ont débouché sur aucune avancée concrète depuis le rejet dimanche par le peuple grec du dernier plan d'aide à la Grèce, les responsables politiques et médias français se prononcent pour le maintien du pays dans la zone euro.

"La solution qui doit être privilégiée c'est évidemment la solution du maintien de la Grèce dans la zone euro", a déclaré mercredi sur RTL l'ancien Premier ministre français et député Les Républicains François Fillon, ajoutant qu'"il y a encore un espace pour la discussion avec les Grecs et cet espace il faut l'utiliser au maximum en respectant les règles du jeu".

Avec une sortie de la Grèce de la zone euro "ce qui risque de se produire c'est que la situation continue de se dégrader, d' échapper à tout contrôle, et que la Grèce se retrouve rapidement dans une situation de paralysie financière complète", a-t-il mis en garde.

"La première initiative que les Européens devraient prendre (..) c'est une initiative de renforcement de la gouvernance de la zone euro", a poursuivi M. Fillon, notant que "le spectacle donné par la zone euro qui est incapable de régler cette question (..) est politiquement un spectacle désastreux". "Pour moi, l'intérêt général c'est que la Grèce reste dans la zone euro. Ensuite, c'est aux Grecs de faire leur choix", a déclaré pour sa part mercredi au journal Les Echos le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale, Christian Jacob.

Une sortie de la Grèce de l'eurozone comporte "un certain nombre de risques pour l'économie française et pour la zone euro, c'est pour cela que personne ne le souhaite", a-t-il poursuivi, soulignant que dans son parti "tout le monde considère que l' intérêt est que la zone euro reste unie".

M. Jacob a affirmé par ailleurs qu'"on ne peut pas parler d' effacement de dette" et qu'il faut que la Grèce s'engage"sur des réformes de structure", indiquant que "la balle est clairement dans le camp du Gouvernement grec".

Interrogé mercredi sur la chaîne d'information I-Télé, l' eurodéputé Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a expliqué que "si on fait sortir la Grèce de l'euro la dette grecque sera multipliée par 600 ou 700%" et que "de toute façon il y aura une banqueroute".

"C'est donc absurde de dire que le remède au problème de la dette grecque c'est d'aggraver la dette grecque", a-t-il relevé, notant au passage qu'"il n'existe aucun mécanisme juridique qui permet d'expulser la Grèce hors de l'euro et hors de l'Union européenne".

Se disant favorable à l'organisation d'une "conférence européenne de la dette souveraine pour voir comment on règle techniquement cette affaire", l'eurodéputé a également estimé que ces dix derniers jours le Premier ministre grec Alexis Tspiras et son gouvernement "ont été en quelque sorte l'objet d'une tentative de coup d'Etat".

"La BCE a fermé progressivement les liquidités pendant que l' Eurogroupe faisait une proposition totalement inacceptable", a-t- il argumenté, mettant en garde sur le fait que si "la Grèce se retrouve en situation de banqueroute, alors (..) les Français devront payer presque 50 milliards d'euros et les Allemands plus de 60 milliards d'euros".

"Il faut maintenant aborder la question du rééchelonnement de la dette grecque, peut-être sa disparition, et donner la possibilité aux Grecs de respirer", a-t-il martelé.

"Je pense que si la Grèce sort de la zone euro (..) on risque d' ouvrir grand une perspective qui mènera à une désagrégation de l' Europe", a estimé mercredi sur France Info le député socialiste Benoît Hamon.

"Il y a un enjeu évident à ce qu'on obtienne le maintien de la Grèce dans la zone euro. Si la Grèce devait sortir ce serait une déflagration", a-t-il poursuivi.

"La question qui est posée ce n'est pas seulement celle de la Grèce, c'est la capacité de l'Europe à traiter le sujet de la dette et à se demander si oui ou non aujourd'hui nous sommes capables en Europe d'avoir un projet sur le plan politique et sur le plan social", a estimé le député des Yvelines.

"L'intérêt de la restructuration c'est que les créanciers peuvent espérer au moins être remboursés d'une partie de cette dette. Si demain la Grèce sort de la zone euro (..) il n'y a plus de remboursement du tout", a-t-il prévenu.

Seule personnalité politique à se prononcer en faveur d'une sortie de la Grèce de la zone euro, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a écrit mercredi sur son compte Twitter espérer "sincèrement que la Grèce pourra recréer dans le calme sa monnaie et redonner ainsi de l'oxygène à son économie".

"L'euro et l'austérité sont des frères siamois. La Grèce doit en accord avec les institutions européennes, tranquillement sortir de cette mâchoire de fer que représente l'euro", a-t-elle estimé.

"La seule solution possible c'est qu'il y ait un accord politique qui prévoie à la fois un programme de réforme économique crédible (..) et il faut qu'il y ait une nouvelle aide", a préconisé mercredi sur Europe 1 le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer.

"Il y a une seule chose importante aujourd'hui : l'économie grecque est au bord de la catastrophe et il faut absolument un accord dimanche prochain (..). Après ce sera trop tard et les conséquences seront graves", a-t-il mis en garde.

"Je crains que s'il n'y a pas d'accord dimanche ce soit l' effondrement de l'économie grecque et le chaos", a-t-il ajouté, rappelant que "les banques (grecques) sont aujourd'hui au bord de la rupture (..), l'économie ne fonctionne plus et qu'on est dans une situation qui ne peut pas durer".

Invité mercredi sur France 2, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici, a expliqué que "tout le monde est mobilisé (..) avec le même objectif qui est que la Grèce reste dans la zone euro" et que "la place de la Grèce est dans la zone euro".

Le commissaire européen a souligné que "la balle est clairement dans le camp des autorités grecques" qui doivent faire des propositions et que M. Tspiras a désormais "rendez-vous avec l'Histoire".

C'est justement devant le Parlement européen que le chef du Gouvernement grec a prononcé mercredi un discours dans lequel il a présenté certaines des propositions qu'il déposera officiellement jeudi.

M. Tsipras a notamment déclaré que son gouvernement souhaite " lutter contre le règne des oligarchies et des cartels, contre la fraude et l'évasion fiscale" et aussi "moderniser l'Etat" pour " trouver un compromis honorable" et "éviter une rupture avec la tradition européenne".

S'exprimant sur les annonces faites par le chef du Gouvernement grec, le porte-parole du gouvernement français, Stéphane Le Foll, a pris note du fait que "la Grèce s'engage à faire de nouvelles propositions sur un nouveau programme" et que "c'est sur ces bases que va s'engager la discussion".

"L'objectif est simple : que les propositions de la Grèce soient conformes aux principes de l'Europe et de la zone euro, et que ce plan soit durable pour permettre à la Grèce de se redresser ", a-t-il résumé.

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