BUJUMBURA, 30 juin (xinhua) -- Le parti Sahwanya FRODEBU (Front pour la Démocratie au Burundi, parti d'opposition) a rejeté mardi les résultats issus des élections communales et législatives déjà communiqués à travers la synergie de médias.
"Nous ne sommes pas satisfaits des résultats de ces élections. Nous ne devrions même pas les entendre parce qu'elles ne nous concernent pas. Ce ne sont pas des élections car elles n'ont pas été observées par l'UA et l'UE. Nous voulons des élections qui résulteraient du dialogue", a réagi le vice-président du FRODEBU, Frédéric Bamvuginyumvira.
Il a fait savoir que même s'il y a des membres de son parti et ceux de l'opposition qui auraient participé à ces élections, ils " ont été forcés d'aller voter, ce qui démontre à suffisance que ces élections n'étaient pas du tout libres".
Il a rappelé que l'opposition avait écrit au Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) longtemps avant la tenue de ce double scrutin, qu'elle n'y participera pas et qu'elle lui avait demandé de considérer comme nuls tous les bulletins de vote de cette opposition.
Paradoxalement, les résultats déjà proclamés à travers les médias concernent aussi les partis qui avaient écrit cette correspondance au Président de la CENI, notamment la coalition indépendante Amizero y'Abarundi d'Agathon Rwasa et de Charles Nditije qui représentent respectivement les ailes des partis FNL et UPRONA qui ne sont pas reconnues par le pouvoir de Bujumbura.
Ces résultats mettent en première position le parti CNDD FDD ( parti au pouvoir) dans tous les bureaux de vote, suivis presque partout par l'une ou l'autre coalition de l'opposition ou alors le parti UPRONA.
"Ils ont dit que l'ADC Ikibiri (une autre coalition dont fait partie le parti FRODEBU, ndlr) a été élu. Nous n'acceptons pas cela parce que nous ne faisons pas partie de ceux qui ont cherché à être élus. Nous refusons que nous soyons considérés comme des gens ayant participé à ces élections. Nous ne sommes pas dedans", a encore martelé F.Bamvuginyumvira.
Du côté du parti CNDD FDD au pouvoir, le porte-parole a déclaré que "le peuple burundais et les Bagumyabanga (militants de ce parti,ndlr) ont démontré leur maturité démocratique".
Quant au dialogue inter-burundais interrompu, il a expliqué que "les burundais sont habitués au dialogue et nous ne pouvons pas nous retirer du dialogue, c'est-à-dire qu'après les élections, comme on l'a dit, nous allons revenir sur cette question de dialogue".
Après ces élections du 29 juin 2015 que les leaders de l' opposition avaient demandé à leurs militants de boycotter et dans lesquelles on a vu des bulletins de vote de cette même opposition, les Burundais se préparent à l'élection présidentielle du 15 juillet et les sénatoriales du 24 juillet 2015.
L'opposition et le pouvoir de Bujumbura ne parviennent pas à s' entendre sur un bon nombre de sujets sur ces élections, notamment la troisième candidature du Président Pierre Nkurunziza.
