TUNIS, 27 juin (Xinhua) -- Plus de vingt-quatre heures après l'attentat terroriste meurtrier contre un hôtel à Sousse (province balnéaire dans l'est du pays), une vague de condamnation régionale et internationale a été déclenchée afin de soutenir la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme, qui a coûté, cette fois, la vie à 38 vacanciers européens en plus de 39 blessés outre la neutralisation du terroriste exécuteur-principal de l'attaque.
"La guerre déclarée par les terroristes à la Tunisie ne cible pas uniquement les agents sécuritaires et militaires mais plutôt tout un peuple tunisien", s'est exprimé le président de la République tunisienne Béji Caïd Essebsi dans une première réaction au lieu même de l'attaque terroriste à Sousse.
S'adressant aux médias locaux et étrangers, le chef d'Etat tunisien a affirmé que son pays "assumait pleinement ses responsabilités et prendrait des mesures sévères". Dans ce sens, M. Essebsi a appelé le gouvernement à réviser l'octroi d'autorisations à des partis ou des organisations qui brandissaient des drapeaux autres que celui national tunisien.
"On ne tolérera plus jamais la levée du drapeau noir (semblable à celui de l'organisation extrémiste Daech, connue sous le nom de l'Etat islamique, ndlr) ", a dit le président tunisien.
Lors d'un entretien téléphonique, le président français François Hollande a fait part à son homologue tunisien du soutien de la France "dans l'épreuve que connaît la Tunisie après l'attaque terroriste de Sousse", a-t-on appris auprès de la présidence tunisienne.
Le même jour, par une attaque terroriste ciblant une usine de gaz près de Lyon, la France exprime à travers son président sa ferme intention d'intensifier la coopération avec la Tunisie pour lutter contre le terrorisme.
De leur côté, l'Algérie et le Maroc ont exprimé leur solidarité avec leur voisin tunisien suite à ce massacre terroriste, le plus lourd en matière de bilan jamais enregistré dans l'histoire de ce pays nord-africain, maghrébin et méditerranéen.
"L'Algérie condamne avec la plus grande force l'attentat terroriste abject contre de paisibles vacanciers dans un hôtel à Sousse en Tunisie", a indiqué dans un communiqué le ministère algérien des Affaires étrangères. Alger se veut "entièrement solidaire" avec la Tunisie, son peuple et son gouvernement, ainsi qu'avec les familles et les gouvernements des victimes innocentes", peut-on lire dans le communiqué.
Pour sa part, le souverain du Maroc a dressé un message de condoléances au président tunisien exprimant la ferme condamnation du Royaume de cet "acte criminel et lâche" visant le tourisme voire même la stabilité en Tunisie.
A l'échelle internationale, le carnage perpétré dans la station balnéaire de Sousse a suscité une ferme condamnation émanant de chefs d'Etats, diplomaties et organisations mondiales.
"Avec la plus grande force", la Maison Blanche a condamné les "attaques terroristes odieuses" survenues simultanément (ou presque) en Tunisie et en France. Quant au secrétaire général des Nation Unies, Ban Ki-moon, il a réclamé que les responsabilités soient plus que jamais "jugées".
Dans un communiqué, M. Ban a estimé que ces "attaques abominables" n'affaibliraient aucunement "la détermination de la communauté internationale à combattre la violence", mais plutôt "renforceraient son engagement à vaincre ceux qui se livrent aux meurtres, à la destruction et l'anéantissement de la culture et du développement humain".
Etant le plus frappée par l'attentat de Sousse (plus de 30 morts étant des vacanciers européens), l'Union européenne (UE) estime que la succession d'attentats en Tunisie, en France et au Koweït "rappelle crûment qu'aucun pays, aucune région ne se trouve à l'abri du terrorisme", a affirmé la haute représentante de la politique étrangère de l'UE, Féderica Mogherini.
"Ces attaques visent à déstabiliser nos sociétés en entretenant la peur, la suspicion et les préjugés (...) c' est à la fois l'Europe et le monde arabe qui en sont les cibles", a-t-elle dit dans une déclaration publiée vendredi, le jour même des trois attentats.
"Nous allons besoins d'une réelle alliance mondiale, d'une alliance de civilisations parce qu'il ne s'agit pas d'une lutte du Nord contre le Sud ou encore de l'Occident contre le reste du monde", a souligné Mme Mogherini, également vice-présidente de la Commission européenne.
